LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Les comités interpays et les Initiatives pour la paix

Par Serge GOUTEYRON

Le Rotary dispose avec les comités interpays d’un programme pour faire avancer la paix.

Les programmes officiels du Rotary aident à l’avancement de la paix : que ce soit les programmes pour les jeunes (bourses, Rylas, échanges), les centres pour la paix (les étudiants intègrent souvent à la fin de leur master les institutions internationales, les gouvernements ou les ONG), et aussi les programmes de la Fondation Rotary pour le développement des populations à travers les domaines stratégiques.

Membres du Conseil Exécutif des CIP (Bureau et Coordinateurs nationaux) à Milan en mai 2014

Mais ce sont les comités interpays qui, par les rencontres et les actions communes permettent aux rotariens de 2 pays de mieux se connaître et comprendre l’autre. C’était l’objectif du 1er comité entre la France et l’Allemagne en 1950

La question nous est posée de savoir si nous ne devons pas en tant que rotarien, membre d’un mouvement international, aller plus loin dans notre implication dans la société.

Je pense que c’est vital pour l’avenir du mouvement rotarien qui, en même temps, doit rester absolument neutre

Les comités interpays comme programme du rotary seraient naturellement les porteurs de ce nouvel engagement.

Nouvel engagement qui se manifesterait par la création d’Initiatives pour la paix. Initiatives qui regrouperaient les leaders civils et religieux, les ONG, les institutions internationales et les comités interpays.

Il s’agirait dans ce partenariat international de dépasser le stade de la compréhension réciproque pour parvenir collectivement à la prise de conscience qu’un chemin pour la paix est possible pour une grande majorité d’hommes et de femmes de bonne volonté.

Cette prise de conscience se traduira par des actes.

Beaucoup de régions dans le monde sont susceptibles de recevoir une initiative de paix des comités interpays mais l’expérience doit démarrer là où les comités interpays sont suffisamment représentatifs comme dans les pays de la Méditerranée, les Balkans ou sur le continent africain.

Ce type d’initiative n’est pas étranger aux rotariens. L’Initiative pour l’éradication de la polio et son partenariat international a fait largement ses preuves.

En parallèle de cette ou ces initiatives, les comités interpays pourraient investir un champ d’actions proche d’eux, celui de la résolution des conflits.

Si le Rotary International confiait aux comités interpays le leadership des Initiatives pour la paix, il impulserait ainsi une dynamique pour la paix civile et valoriserait son image comme acteur de terrain.

Bureau 2014/2016 du conseil exécutif des CIP

La régionalisation, un atout pour le Rotary

Par Jacques Di Costanzo

Interview de Jacques Di Costanzo, Administrateur 2012-2014, réalisée par Steven Vermeylen, Rédacteur du magazine belge Rotary Contact

Quels grands dossiers avez-vous dû traiter durant votre mandat de director ?

Outre les dossiers importants qui atterrissent sur la table du Board et qui concernent les questions organisationnelles, structurelles, financières…, je me suis surtout attelé à implanter dans ‘mes’ zones le Plan Régional de l’Effectif. Pour être plus efficace, le Rotary a besoin de booster son effectif. Comment ? En renforçant l’attractivité des clubs, ce qui nous aidera à mieux recruter mais aussi à fidéliser, car notre principal problème est bien la rétention des membres. Il nous faut donc des clubs avec des activités intéressantes qui puissent ‘parler’ à chacun. D’autre part, je plaide pour la création de clubs composés de jeunes professionnels. En développant leur propre réseau au sein du Rotary, ceux-ci vont, intuitivement, ‘inventer’ le Rotary du 21ème siècle. Je pense ici à l’utilisation massive des réseaux sociaux, aux e-clubs, etc.

La fréquence des réunions statutaires constitue souvent un obstacle chez les jeunes…

Statutairement, chaque Rotary club doit se réunir sur une base hebdomadaire. Ceci dit, si vous vous contentez de participer à la moitié des réunions, c’est suffisant pour rester Rotarien. Pour autant, bien sûr, que vous vous acquittiez de votre cotisation.

Sur le plan international, on constate un glissement démographique vers les pays émergents…

Si notre effectif mondial reste stable (autour de 1,2 million de membres), on déplore une érosion constante aux États-Unis, même depuis la fin de la crise financière. En Europe, nous sommes plutôt stables, et certains pays comme l’Allemagne ou la Suisse, ou encore la Scandinavie, connaissent même une croissance significative. Mais en effet, c’est bien dans les pays d’Amérique latine, en Inde et en Asie du sud-est que le Rotary progresse le plus.

Vous plaidez en faveur d’une coalition des forces rotariennes au niveau européen. Qu’en est-il exactement ?

En général, les modèles universels ne fonctionnent pas : il y a dans le monde tant de différences sur les plans culturel, linguistique, religieux, économique… Au Rotary, nous devons tenir compte de ces spécificités afin d’optimiser la contribution de chaque pays. L’Europe constituant un bloc relativement homogène, je suis donc partisan d’une ‘régionalisation’, un peu à la manière du RIBI (Rotary in Great-Britain and Ireland, ndlr). Chaque continent pourrait fonctionner de cette manière, avec son propre président, son administration, son budget, etc. Le Rotary serait ainsi plus proche des réalités du terrain. Bien sûr, dans ce scénario, les clubs continueraient à contribuer aux programmes du RI et à soutenir la Fondation Rotary.

Le Plan Vision pour l’Avenir est en application depuis un an. Une réussite ?

Certainement. Ce plan octroie aux districts une plus grande flexibilité dans l’attribution de leurs fonds pour les projets locaux et internationaux. Ici aussi, on constate qu’une plus grande autonomie donne de meilleurs résultats.

Si vous étiez président du RI pour un jour, sans limitation de pouvoir, que changeriez-vous ?

Je simplifierais la gouvernance, avec moins d’intermédiaires. Il y aurait trois niveaux de pouvoir : le président international avec son conseil d’administration, le gouverneur et le président de club. J’établirais un lien direct entre le club et le conseil d’administration du RI, pour avoir un feedback en terme de besoins notamment. J’essayerais également de me focaliser sur un grand projet prioritaire, comme c’est le cas en ce moment avec la polio. Et, bien sûr, je me consacrerais à la régionalisation dont j’ai parlé tout à l’heure.

La polio devrait être éradiquée d’ici 2018. Quel pourrait être le prochain « corporate program » du Rotary ?

Il y a plusieurs thématiques possibles, comme l’assainissement de l’eau, mais aussi la lutte contre le paludisme (qui tue plus que la polio), l’environnement… Nous pourrions aussi nous concentrer sur notre idéal de paix dans le monde, ou encore sur des sujets plus économiques tels que l’emploi des jeunes.

Où en sera le Rotary dans vingt ans ?

Le centre de gravité se sera déplacé vers l’est, certainement si la Chine s’ouvre à notre organisation. Il ne faut pas en avoir peur car cela peut être une source de renouvellement. Le rôle des réseaux sociaux aura pris de l’ampleur, et les e-clubs seront peut-être la nouvelle norme. Pour garder sa pertinence, le Rotary doit vivre avec son temps. La seule chose qui ne doit jamais changer, c’est l’éthique. Les valeurs rotariennes formulées par Paul Harris sont aujourd’hui aussi actuelles qu’en 1905, et elles le resteront dans le futur.

Le Rotary International au comité de liaison ONG-UNESCO

Par Cyril NOIRTIN
Représentant du Rotary International auprès de l’UNESCO, de l’OCDE et de l’OIF

Lors de la dernière Conférence Internationale des ONG qui s’est tenue au siège de l’UNESCO à Paris en décembre 2012, le Rotary International a été élu au Comité de Liaison ONG-UNESCO pour un mandat de deux ans. Cette élection permet de renforcer les relations bilatérales entre le Rotary et l’UNESCO en favorisant une coopération privilégiée et plus soutenue.

Le partenariat officiel entre l’UNESCO et les ONG se réalise par différents mécanismes dont la Conférence internationale des ONG qui se réunit tous les deux ans et le Comité de liaison ONG-UNESCO élu par Conférence international pour représenter les intérêts de l’ensemble des ONG partenaires officiels vis-à-vis de l’UNESCO.

Conférence internationale des ONG, décembre 2012, Siège de l’UNESCO

Sous l’impulsion de son président, Patrick GALLAUD (représentant l’ONG Association francophone d’amitié et de liaison), les membres du comité de liaison ont adopté un plan stratégique dont les objectifs visent à :

  • Mettre en place une culture du partenariat entre la Communauté des ONG et l’UNESCO, notamment en matière de coopération intellectuelle dans tous les champs de compétence de l’Organisation.
  • Prendre en compte la diversité culturelle de la société civile dans les actions collectives conduites par les partenaires non gouvernementaux de l’UNESCO, en associant, de plus en plus, des ONG implantées dans diverses parties du monde.
  • Promouvoir une information continue du réseau non gouvernemental à travers les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.
  • Renforcer la crédibilité et la visibilité de l’action collective des ONG, en particulier auprès des États membres.

Réunion du comité de liaison au siège de l’UNESCO

Pour atteindre ces objectifs, un plan d’action ambitieux a été mis en place visant à :

  • Organiser 4 grands forums internationaux dont le 1er aura lieu le 23 septembre 2013 au siège de l’UNESCO à Paris et qui aura pour thème : « Quels objectifs en matière d’éducation pour les citoyens du monde de demain : La qualité suffit-elle? » ;
  • Organiser des évènements à l’occasion de certaines journées internationales célébrées par l’UNESCO (eau, droits de l’homme, pauvreté, éducation, paix, etc.);
  • Faciliter la contribution des ONG dans les débats du Conseil exécutif et de la conférence générale et plus largement aux programmes de l’UNESCO, à travers des actions de formation ;
  • Renforcer la politique « d’information continue » du Comité, en rénovant le site web, en révisant son positionnement auprès de celui de l’UNESCO, et en ouvrant une page facebook. Ce site, mis en ligne en juillet 2013, est disponible à l’adresse suivant : http://www.ong-unesco.org.

Comme avec l’ONU et d’autres organisations inter-gouvernementales, le partenariat entre le Rotary et l’UNESCO se renforce et devient stratégique.

Avec notre présence au comité de liaison, le rôle que le Rotary est appelé à jouer dans les activités de l’UNESCO connaît un développement extrêmement intéressant. Elle permet de faire progresser notre collaboration de manière graduelle et de bénéficier encore plus qu’avant d’une relation forte.

Cela est essentiel pour que le Rotary International conserve la place qui lui revient et continue à faire valoir, aussi à l’UNESCO, les principes rotariens au service de la paix, de la compréhension et du respect entre les peuples et les nations, conformément à notre vision partagée de la culture de la paix.

Renforcer le Rotary avec un effectif solide

Par John Hewko
Secrétaire Général du Rotary International

En tant que secrétaire général du Rotary International, j’aimerais poser à tout Rotarien lisant ce blog la question suivante : pourquoi êtes-vous devenu membre de votre club ?

Je sais qu’un bon nombre d’entre vous ont répondu à l’invitation parce qu’ils ou elles y ont vu un moyen d’aider les plus défavorisés et de participer bénévolement à des actions qui ont un impact dans votre ville ou à l’étranger. Quelle autre organisation que le Rotary serait en mesure de construire un terrain de jeux pour enfants et à la fois permettre à des Rotariens de pays en développement de vacciner des enfants contre la polio ou d’accueillir et de s’associer à des Rotariens de passage pour monter des actions humanitaires vitales ?

Peut-être vous vous êtes sentis attiré par le Rotary pour son aspect convivial – l’opportunité qu’il offre de mettre de côté une fois par semaine le stress de sa vie professionnelle pour pouvoir apprécier un bon programme de réunion et se détendre en bonne compagnie.

Serge Gouteyron, John Hewko et Cyril Noirtin

Peut-être êtes-vous devenus membre d’un club parce que vous saviez que le Rotary vous ouvrirait son réseau de décideurs ? Il n’y a aucun mal à ça. De par sa tradition du respect de l’éthique dans la vie professionnelle, le Rotary vous permet de côtoyer des personnes de confiance, une qualité particulièrement recherchée à une époque où nous sommes bombardés jour après jours d’actualités sur des délits commis par des personnalités politiques ou des dirigeants d’entreprise.

Il est aussi fort probable que vous soyez restés membre d’un club pour plusieurs de ces raisons. Lors de mes déplacements, j’ai souvent entendu des Rotariens m’expliquer qu’ils avaient rejoint un club pour étendre leur réseau ou pour cet esprit de camaraderie unique qui anime les membres de notre organisation. Ces personnes expliquent aussi que, très vite, ils se sont sentis naître une passion pour l’action rotarienne. Oui, aider les autres peut rapidement créer une dépendance, au bon sens du terme.

Pour expliquer les choses simplement, le Rotary est le point d’intersection entre le monde professionnel et une cause, une description succincte que j’utilise lorsque je parle du Rotary aux médias ou à un public non rotarien. L’action, la camaraderie et le networking. Réunir autour d’une même table décideurs et acteurs locaux pour monter des actions qui auront un impact durable aussi bien local que mondial.

C’est cela l’essence même du Rotary, et c’est la principale raison qui nous a poussés à améliorer les subventions du Rotary au travers du plan Vision pour l’avenir, lancé au début de 2013-2014. Le nouveau modèle de subventions – qui propose des subventions de district, mondiales et clé en main – offre des procédures simplifiées et donne aux clubs et districts plus de flexibilité dans les activités humanitaires ou éducatives qu’ils souhaitent financer, comme par exemple des actions de proximité, des bourses d’études ou des actions internationales s’inscrivant dans nos six axes stratégiques.

Alors, en quoi tout cela concerne-t-il l’effectif, me direz-vous ? Ces changements permettront aux Rotariens de tirer encore plus de satisfaction de leurs actions et contribueront à les fidéliser. Nos actions seront mises en valeur par le bouche à oreille, les réseaux sociaux et la presse grand public. Cela aura pour effet de renforcer encore plus notre image et démontrera aux membres potentiels que le Rotary est une organisation viable et robuste, un véritable agent de changement digne d’intérêt. À cet égard, il est essentiel que nous concentrions nos efforts à approcher les jeunes professionnels et à leur proposer un produit pertinent à leurs yeux et adapté à leurs besoins.

Ron Burton, Sakuji Tanaka et John Hewko

Ron Burton, notre nouveau président 2013-2014, a particulièrement bien expliqué aux Rotariens présents à la convention 2013 à Lisbonne que Vision pour l’avenir constitue une nouvelle approche de l’action rotarienne. « Nous allons faire le plus grand bien possible, pour le plus grand nombre », a-t-il déclaré.

Comment peut-on rester sourd à cet appel ?

Après le conseil de législation

Par Serge Gouteyron

Même si le dernier conseil de législation n’a pas pris de décisions capitales pour l’avenir du Rotary, il n’en reste pas moins essentiel pour le fonctionnement de notre organisation.

Car le conseil de législation est investi de la légitime pérennité de nos règles, plus que le conseil d’administration (j’ai vu quelquefois un conseil d’administration du RI prendre des décisions annulées par le ou les conseils d’administration suivants.)

Les rotariens doivent être bien informés que les pages jaunes du manuel de procédures (statuts et règlement intérieur du RI – statuts et règlement intérieur du club) ne peuvent être changées que par des amendements en provenance des clubs, des districts et aussi du conseil d’administration (nombre limité).

En ce sens, le fonctionnement du rotary est démocratique mais cette démocratie a ses limites puisque cette fois-ci seulement un district sur 2 avait fait des propositions.

Aujourd’hui encore, pas assez de dirigeants s’y intéressent vraiment. D’abord parce que pour y être efficaces (c’est-à-dire faire approuver des propositions), il faut connaître l’esprit de nos procédures et les rouages de l’institution. C’est donc assez compliqué et y obtenir une majorité n’est pas gagné d’avance (majorité simple ou majorité des 2/3 pour les statuts).

Pourtant c’est possible ! Le district 1670 a dans ce domaine une expérience probante.

Comme par exemple :

Au conseil de 2004, une résolution sur le rôle et les actions des comités interpays au sein du RI était largement approuvée (400 voix) – résolution qui sera confirmée par le Conseil d’Administration.

C’est à partir de là que les comités interpays ont pu se redéployer, que les rotariens américains s’y sont intéressés (en créant le comité Etats Unis Russie) et que les comités interpays sont redevenus un important programme du RI en faveur de la paix.

Au conseil de 2007, un amendement complétait la mission du gouverneur en ajoutant à ses prérogatives sa participation active aux associations rotariennes présentes dans son district comme les groupes d’actions rotariens, les amicales, les comités interpays….

Au conseil de 2010, une résolution recommandait que chaque club se dote d’une commission formation et leadership (ce qui reste avec la motivation l’un des bons moyens de progresser en effectif).

Et au dernier conseil, celui d’avril 2013, le district 1670 s’est particulièrement distingué en faisant approuver 3 propositions (sur les 4 qu’il présentait). Je crois que personne n’a fait mieux.

2 amendements :

  • l’un qui donne officiellement à l’Administrateur de la zone la responsabilité de la supervision du plan stratégique du RI devant le conseil d’administration (en 2010, un amendement proche – également du district 1670—avait été rejeté de peu).
    Cette disposition maintenant inscrite dans les textes règlementaires est une révolution par rapport au fonctionnement passé du conseil d’administration.
  • le 2ème, plus formel, confirme au gouverneur l’autorité pour la mise à jour des statuts et règlement intérieur des clubs après chaque conseil de législation.

Et 1 résolution :  celle qui concerne le Rotary Leadership Institute.
Elle a été préparée par le district 1670, relayée par d’autres districts dans le monde pour aboutir à un texte de compromis présenté par 37 districts.

Cette résolution s’appuyant sur la réalité du terrain (350 districts ont inscrit le RLI dans leurs programmes de formation) demande au conseil d’administration du Rotary de le considérer soit comme un programme associé, soit comme un programme officiel.

Délégués de la zone 11 au conseil de 2013

Décision au prochain conseil d’administration.

Ceci dit des questions restent posées pour améliorer le fonctionnement et le coût du conseil de législation.

3 questions principales :

  • la fréquence. Elle est de 3 ans, le nombre de propositions varie de 600 en 2001 (après implication personnelle du Président Carlo Ravizza) à 170 comme cette fois-ci. La décision sur sa fréquence devrait être prise après le prochain conseil.
  • La représentativité des districts. Cette question est régulièrement posée et toujours rejetée mais tous les rotariens n’y trouvent pas forcément leur compte (district de 1000 à 4000 membres).
    Les 2 tendances : celle du statu quo (à l’assemblée générale de l’ONU, par exemple, chaque pays a droit à 1 voix) ou bien celle de la représentativité à travers les zones.
  • Les résolutions : leur importance vient de ce que les clubs et les districts peuvent exprimer des souhaits quant à la politique et les orientations du RI. Pourtant dans 80% des cas une résolution même largement votée n’est pas reprise pour application par le conseil d’administration. Il y a là une anomalie dans le fonctionnement qu’il est nécessaire de clarifier. 

Mais ce que nous devons surtout retenir. C’est que nous sommes en mesure d’agir sur les règles qui nous régissent, les modifier, en ajouter, en retrancher.

C’est pourquoi il appartient maintenant aux gouverneurs élus et nommés, à leurs équipes et aux présidents de clubs de préparer le conseil de législation de 2016 sachant que les propositions devront être envoyées au siège pour le 31 décembre 2014.

L’UNESCO partenaire stratégique du ROTARY

Par Serge Gouteyron

Nous avons conclu l’an dernier un partenariat stratégique avec  l’Institut de l’eau de l’UNESCO à Delf, par lequel la Fondation Rotary accorde chaque année 8 bourses pour des étudiants ingénieurs  (en provenance de pays en voie de développement).

La promotion d’étudiants ingénieurs de l’Institut de Delf oscille entre 150 et 200 suivant les années.

C’est notre fierté d’ailleurs, de voir ce partenariat maintenant réalisé.  Il avait été le sujet principal de la conférence internationale « Agir pour l’eau » de mai 2006 en présence du Président Carl Wilhelm Stenhammar, de directeurs spécialisés de l’UNESCO et de 300 rotariens.

Nous n’avons pas de partenariat établi dans l’éducation mais nous poursuivons la même démarche en particulier dans l’alphabétisation (la moitié des clubs rotariens dans le monde ont une action dans la lutte contre l’illettrisme).

Le programme : « l’éducation pour tous » et l’apprentissage tout au long de la vie  pour lequel l’UNESCO  est  chef de file pour l’organisation des Nations Unies, est un programme tout proche de nos préoccupations et pour lequel les compétences professionnelles de rotariens seraient très utiles.

La lutte contre la pauvreté a été dès le début un des chantiers de l’UNESCO.

C’est aussi un axe stratégique du Rotary à travers le développement économique local,  les entrepreneurs, les femmes dans les communautés défavorisées et le microcrédit (sachant que la majorité des pauvres vit dans les  zones rurales).

Dans ce domaine également le Rotary et de l’UNESCO  conjuguent leurs efforts pour atteindre les objectifs du millénaire.

L’UNESCO et le Rotary ont une vision pour la société : démocratique, transparente, une vision cohérente de ce qui est juste pour elle, une démarche éthique. La bioéthique est d’ailleurs une réflexion en cours à l’UNESCO.

L’idée de relancer la réflexion d’un code de déontologie professionnel pour toutes les professions, partout dans le monde serait un acquis considérable pour la civilisation.

Le concours éthique des grandes Ecoles dont la remise des prix se fait à l’UNESCO est aussi une belle opportunité de partager nos réflexions sur l’éthique.

Sur la culture de la paix, nous avions déjà eu la possibilité de vérifier à la conférence de Cannes « la paix est possible » en 2008, en présence du Président du RI Wilf Wilkinson et de 1 000 participants,  que le Rotary et l’Unesco ont des objectifs communs à travers des voies parallèles.

La conférence « la culture de la paix : une vision partagée Rotary /Unesco, en mars 2012, en présence du Président, Kalyan Banerjee et de 300 rotariens a confirmé la convergence d’objectifs entre l’UNESCO (institution intergouvernementale) et le Rotary (organisation de service privée) en ouvrant l’avenir sur une coopération rapprochée.

En particulier, nous pouvons travailler également ensemble dans les centres d’études pour la paix et la résolution des conflits  et, peut être, envisager de fédérer les initiatives existantes pour la résolution des conflits.

Par ailleurs, le Rotary et l’UNESCO ont les mêmes priorités : pour l’Afrique et envers les jeunes, la force d’impulsion démocratique des sociétés contemporaines et répondre aux aspirations économiques des jeunes est un vrai  défi.

Je pense que de partenaires historiques, le Rotary et l’UNESCO ont vocation à devenir des partenaires stratégiques pour faire de la culture de la paix et du développement, la force motrice du 21ème siècle.

Message de vœux

Par Serge Gouteyron

Je souhaite à tous une très bonne année 2013 !

Nous aurons cette année quelques échéances importantes.

  • L’éradication de la polio restera en 2013 la priorité des rotariens engagés dans ce combat depuis 1985. Elle vient d’être malheureusement brutalement interrompue au Pakistan après l’assassinat de 9 personnes des équipes de santé (accompagnés de rotariens). Bob Scott, Président de la commission internationale Polio Plus a adressé ses sincères condoléances aux familles des victimes avec ces mots « leur dévouement et leur sacrifice nous inspirent »

Dans notre zone, les gouverneurs ont entrepris une vaste campagne de plaidoyer auprès des élus de la Nation pour sensibiliser les responsables de l’Etat et la communauté européenne sur la nécessité d’engager des fonds importants dans les 4 années qui viennent pour éradiquer définitivement la poliomyélite.

D’autres gouverneurs et des clubs réalisent des actions de médiatisation par l’illumination de bâtiments publics, de courses cyclistes en relais et d’autres actions d’envergure sont prévues pendant la campagne de communication de mars où nous retrouverons « Espoir en tête ».

  • Les inscriptions fin décembre ont montré l’intérêt des rotariens de notre zone pour la convention de Lisbonne : « un havre de paix » (la zone 11 est la zone leader des inscrits! plus d’un millier déjà !). Vraiment Lisbonne a beaucoup d’atouts pour séduire la famille du Rotary et montrer la place qu’occupe l’Europe au sein du Rotary International.


  • J’ai également le plaisir de vous informer, en ce début d’année, que la conférence internationale des ONG accréditées par l’UNESCO qui s’est tenue au siège de l’UNESCO du 12 au 14 décembre a élu pour 2 ans le Rotary International comme l’un des 10 membres de son comité de liaison.


  • Le Conseil de Législation en avril. Les propositions venant de notre zone sont nombreuses. Le Conseil de Législation détermine le fonctionnement de l’organisation par les amendements qui seront adoptés et sa politique à venir par les résolutions qui y seront également adoptées (pour ces dernières après visa du conseil d’administration).

Tous les clubs ont donc la possibilité d’agir sur le fonctionnement et la politique de notre organisation, c’est en ce sens que le Rotary est une organisation démocratique. Pensons-y déjà pour le prochain conseil car les propositions des clubs sont à penser dès 2013 et à finaliser en 2014.

Chers amis, beaucoup de travail nous attend encore cette année et prioritairement réussir le plan d’action du Rotary International pour le développement des effectifs – au fond le baromètre qui mesure notre influence dans la société -.
Et faire de l’Institute de Monaco du 8 au 10 novembre 2013 le centre d’expression de la pensée rotarienne du 21ème siècle.
Ce à quoi s’emploient avec exigence Jacques Di Costanzo et de nombreuses équipes.

Oui, chers amis nous sommes engagés dans notre communauté et dans le monde pour infléchir le destin de l’homme et porter témoignage comme « les enfants de lumière » de l’apôtre Paul.

Et contribuer à la culture de la paix, aux attitudes éthiques, aux principes humanistes pour tisser des liens et vivre mieux ensemble.

Aujourd’hui, Vision pour l’avenir – et Demain ?

Par Carl-Wilhelm Stenhammar
Président 2005/2006 du Rotary International
Président 2010/2011 du conseil d’administration de la Fondation Rotary

Quelques réflexions personnelles sur l’avenir de la Fondation du Rotary International et ses conséquences possibles pour le Rotary International.

Afin de savoir quelle direction donner à l’avenir à la Fondation Rotary (TRF), nous devons remonter dans le temps et connaître ses origines. Tout a commencé en 1917 lorsqu’Arch C. Klumph décide de créer un fonds de dotation qui deviendra plus tard la Fondation Rotary telle que nous la connaissons aujourd’hui. Pourtant, TRF ne prend pas son envol avant 1947, année du décès de notre fondateur Paul Harris au cours de laquelle les Rotariens du monde entier décident d’honorer sa mémoire en faisant un don à la Fondation. Au départ, seuls les programmes éducatifs sont financés et il faut attendre la fin des années 60 et le début des années 70 pour assister au lancement de programmes humanitaires. Plus tard, dans les années 80, notre programme d’éradication de la polio est inauguré. Dans les années 90, le Fonds permanent est introduit et les années 2000 voient la création des Centres du Rotary pour la paix, un programme universitaire dans les disciplines des sciences de la paix et de la résolution des conflits.

Aujourd’hui, notre campagne « À ça (d’en finir avec la polio) » nous rappelle ô combien nous sommes proches de notre but. Il ne reste plus que trois pays endémiques et 181 cas ont été signalés au 7 novembre, alors que nous en étions à 505 à la même date l’an dernier. Voilà quelles sont les origines de la Fondation Rotary.

Quelle direction notre Fondation peut-elle donc bien prendre dorénavant ? Le plan Vision pour l’avenir est sur le point d’être lancé à l’issue d’une période d’essai de trois ans. En parallèle, le Rotary International (R.I.) a lancé son plan stratégique. Le Rotary est une vaste organisation mais selon moi sa taille ne justifie pas la mise en œuvre de deux plans d’une telle envergure—d’ailleurs, ces deux plans devraient être fusionnés. Et sans le savoir, nous sommes peut-être en train de prendre cette voie puisque l’un des trois piliers du plan stratégique du R.I. inclut les six axes stratégiques du plan Vision pour l’avenir.

Un des buts de ce plan est de rechercher des partenaires stratégiques avec lesquels coopérer—à l’image des subventions de contrepartie probablement. Si j’étais à la place de l’un de ces partenaires stratégiques, la première question que je me poserais est quelle est la durée du mandat du président du conseil d’administration de la Fondation. À l’écoute de la réponse—un an—je deviendrais certainement réticent à m’engager avec une telle organisation. Un partenariat requiert de la continuité et de savoir avec qui on travaille. C’est pourquoi je pense que le mandat du président de la Fondation devrait être de quatre ans et celui des administrateurs de six ans —au lieu d’un et quatre ans respectivement. Un projet d’amendement (13-72) sera d’ailleurs présenté à ce sujet au Conseil de législation 2013 du Rotary International. Si cet amendement est adopté, le président du Rotary ne pourrait plus rester en place une seule année. Le R.I. est l’unique « actionnaire » de la Fondation et on courrait le risque de voir le Rotary devenir tributaire de celle-ci, ce qui serait inacceptable. Par conséquent, il faudrait également allonger la durée du mandat du président du R.I.

On peut bien sûr avancer que ce mandat d’un an n’a pas dissuadé la Fondation Bill & Melinda Gates de s’associer à nous. Toutefois, il est bon de rappeler que c’est la commission PolioPlus internationale qui a mené les négociations et qu’elle n’a connu que deux présidents durant ces 18 ans d’existence, soit le genre de continuité dont la Fondation a besoin.

Une autre opportunité se présente d’ailleurs à nous. Le président du R.I. pourrait devenir un salarié au lieu d’être un Rotarien bénévole. Un tel poste pourrait être attractif pour un cadre supérieur ayant une quarantaine d’années et désireux de donner un coup de fouet à sa carrière. Ce changement ne viserait pas à remplacer le poste de secrétaire général. Le président s’occuperait des questions stratégiques tandis que le secrétaire général continuerait à administrer l’organisation au jour le jour.  De cette manière, nous aurions un président qui parle la langue des jeunes générations que nous cherchons désespérément à recruter dans nos clubs. Une résolution allant dans ce sens (13-189) sera également proposée au Conseil de législation.

Un dernier point important pour la gouvernance future de notre organisation porte sur notre thème qui ne devrait pas changer tous les ans. Un amendement (13-70) et une résolution (13-191) seront débattus au Conseil de législation 2013. Ils visent à remplacer le thème annuel par un thème permanent, « Servir d’abord ». La Fondation devra alors elle aussi s’engager dans cette voie.