Par Mohamed Ghammam
Coordinateur des comités interpays pour la Tunisie
Ancien Gouverneur du Rotary
La Méditerranée est un vieux carrefour et le témoin éternel de la double naissance et de l’engendrement réciproque de l’Occident par l’Orient et de l’Orient par l’Occident.
Son pourtour constitue une interface entre un monde riche et des espaces de pauvreté relative et c’est une zone dite « chaude » du monde. Son image n’est pas rassurante.
Quelles interrogations se posent à nous, habitants de cette région: l’évolution de la situation dans certains foyers de conflits –dont Israël et la Palestine–, la nouvelle équation résultant de l’évolution de la situation dans les pays « dits » du printemps arabe, la recrudescence de la violence et du terrorisme, la gestion des flux migratoires venant ou traversant la rive sud de la Méditerranée et enfin la gestion des ressources communes, la mer et les environnements si riches en biodiversité, si favorables au tourisme mais si fragiles. Nous savons que le Rotary n’a pas vocation à intervenir dans le jeu politique mais il est porteur de valeurs communes: la vérité, la solidarité, l’altruisme et la tolérance.
Deux points méritent une attention particulière en cette période : l’accentuation du phénomène migratoire et la recrudescence de la violence avec leurs lots de pertes de vies humaines et d’insécurité mais aussi d’amalgame et d’intolérance.
Des programmes d’alphabétisation, de culture de base et de santé de la mère et de l’enfant dans les pays d’origine des immigrés ou dans leurs pays d’accueil viennent d’être initiés par certains districts et comités inter pays.
Mais nous devons agir plus et en toute harmonie contre le terrorisme et nous attaquer aux origines du mal : l’ignorance, la pauvreté, les frustrations et le rejet de l’autre à cause de sa différence.
Nous sommes environ 100 000 rotariens dans cette région, répartis sur près de 3000 clubs et nous devons unir nos efforts, à partir de nos valeurs et en s’appuyant sur la Fondation Rotary, pour apporter des changements dans cette partie du monde. Nous devons agir pour renforcer le rôle des comités interpays.
Nous sommes en droit d’espérer la création d’un centre pour la Paix dans la région et nous devons nous engager à mettre en place une association régionale regroupant les Rotary clubs ou un Institut du Rotary en Méditerranée (IRM) qui permettrait de penser autrement la Méditerranée contemporaine à partir de nos valeurs rotariennes.