Par Serge Gouteyron
Le district1670 a organisé le 10 avril dernier, la remise des prix du concours régional d’éthique professionnelle dans les locaux de la SKEMA Business School à Lille.
C’est Jean Noël Hannecart, past district gouverneur et ancien vice président du comité international du Ryla, organisateur depuis 3 ans de ce concours qui en rappelle les buts et l’intérêt pour les rotariens.
« Les prix décernés par le District 1670 ont été remis aux lauréats par Mme Monique Lecomte, gouverneur, au cours d’une cérémonie présidée par M. Serge Gouteyron, past vice-président du RI et à laquelle assistaient les représentants des établissements universitaires participants.
Le concours national est organisé par les 18 Districts français du Rotary en association avec la Conférence des Grandes Ecoles sous le patronage de l’UNESCO et s’adresse aux étudiants de niveau bac+3 à doctorants.
Au niveau régional, chaque District est invité à organiser son propre concours, les 3 premiers lauréats étant éligibles à participer au concours national.
Quel est l’objet et la forme du concours ?
Il s’agit de susciter et encourager la réflexion concrète des candidats sur leur engagement personnel dans la vision éthique de leur future vie professionnelle.
L’épreuve prend la forme d’un essai libre traitant de ce thème et se trouve dotée de deux prix régionaux de 1000 et 500€ par le district et de 2000€ au niveau national remis en Mai prochain dans les prestigieux locaux de l’UNESCO.
Au niveau national, 130 établissements universitaires étaient inscrits et plus de 700 étudiants ont présenté un essai.
Si l’on se réfère aux 10 600 visites comptabilisées sur le site web du concours, on peut se réjouir de l’intérêt porté par le monde étudiant aux valeurs de l’éthique professionnelle.
Au niveau de notre District 1670, 12 Etablissements universitaires se sont inscrits cette année et 15 étudiants ont concouru.
Pour mémoire, citons l’EDHEC, l’Ecole Centrale de Lille, l’Ecole des Mines de Douai, ICAM, l’Institut Supérieur d’Agriculture, SKEMA, IESEG, le Centre de Formation Professionnelle des Avocats…
Le 1er prix régional de 1000€ fut décerné à Olivia Bruneau, étudiante à l’ISA, pour son essai « Au-delà des mots, l’éthique qui se vit ».
La réflexion de la candidate consistait à analyser, à travers un exemple concret de gouvernance entrepreneuriale, comment se vit la cohérence entre valeurs éthiques, comportement et réalité, ceci à la fois au niveau interne et externe de l’entreprise.
Un second aspect était évoqué : comment concilier contexte concurrentiel, logique de l’actionnariat, innovation, performance, épanouissement de la personne et motivation.
Ces propos peuvent être condensés par « comment passer du Dire à l’Agir ».
S’appuyant sur le vécu d’une importante entreprise régionale à rayonnement national, l’essai repère 2 vecteurs essentiels :
• L’élaboration de la charte d’entreprise présentant la mission (la raison d’être), les ambitions (les grands défis au plan économique, au plan du métier et au plan social), les engagements (envers les salariés, les clients, les actionnaires, les fournisseurs) et les valeurs (les sources d’inspiration du comportement) de l’entreprise,
• L’exemplarité par rapport au système des valeurs défini des différents acteurs en cause.
Le second prix fut décerné à Jean-Baptiste Welsh, étudiant à SKEMA Business School, pour son essai « de l’éthique du vendeur à sa performance commerciale ».
Partant de l’idée que la vente a pour finalité de maximiser le profit de l’entreprise sans forcément augmenter le bien-être du consommateur, acte discutable du point de vue éthique et respect de l’autre, Jean-Baptiste trace le profil du vendeur éthique comme respectant un échange honnête et équilibré en vue du bien d’autrui conduisant à une vente « juste » et apportant au client un soutien à son développement.
Réflexion qui nous rappelle à nous rotariens la démarche d’Herbert Taylor.
En n°3 se place Paul-Marie de Latour, étudiant à l’IESEG, dont l’essai « le principe du Bien Commun en entreprise » a été retenu pour participer au même titre que les deux précédents au concours national.
Paul-Marie élabore sa réflexion sur une analyse différenciée des concepts « intérêt général » et « bien commun » en s’appuyant sur la doctrine sociale de l’église, la recherche du bien commun conduisant à développer un management de responsabilisation et de transmission de sens à l’action.
La lecture de ces réflexions témoigne de toute l’actualité et de la portée du critère des 4 questions et l’on peut constater à quel point la dimension professionnelle, axe cardinal du Rotary, est présente. »
La remise des prix du concours national est placée sous le haut patronage de la commission nationale de l’UNESCO qui se tiendra le 20 mai à l’UNESCO animée par l’organisateur du concours pour la France Roger Lelu.
Une petite précision : la qualité de la motivation des candidats n’a pas échappé à Ed Futa, ancien secrétaire général du RI et responsable général des représentants du Rotary auprès des institutions internationales puisqu’il a souhaité, lors de notre dernière réunion à Evanston, étudier la faisabilité d’une telle manifestation aux Nations Unies à New York.