Par Serge Gouteyron
« Servir d’abord » est devenu en 1950 la devise officielle du Rotary (proposée dès 1912). Elle illustre l’esprit de service qui anime les rotariens.
Un esprit de service tourné vers les autres et le Bien. Issu du message évangélique laïcisé puisque le Rotary est apolitique et non confessionnel.
Améliorer les conditions de vie partout dans le monde, accompagner les personnes en difficultés, permettre le dépassement de soi, aider à développer les attitudes éthiques, le respect, la dignité.
L’esprit de service, à lui seul, peut changer des vies. L’esprit de service au Rotary n’est pas une expression individuelle, c’est une force collective capable de jeter les bases d’un monde différent.
Des premières toilettes publiques à Chicago en 1907 jusqu’à l’imposante collecte, 80 ans plus tard, des premiers 100 millions d’euros pour l’éradication de la Polio (plus d’un milliard aujourd’hui), le service rotarien s’est accru au fur et à mesure de la montée en puissance de la Fondation.
Le Rotary et la Fondation ont choisi 6 axes stratégiques d’intervention. Ces 6 axes (parallèlement objectifs du millénaire des Nations Unies) font du Rotary – comme organisation privée de la société civile -un partenaire de choix pour les Institutions internationales.
Prenons l’eau et l’assainissement (en tête parmi les 6 axes des actions des clubs). Portés par un partenariat stratégique avec l’UNESCO IHE pour la formation d’ingénieurs, et le groupe d’action rotarien opérationnel Wasrag : les conditions de l’efficacité sur le terrain et la promotion de l’image du rotary sont ainsi réunies.
Nous pouvons avoir ce même type de réflexion dans l’Education : déjà nous nous accordons pour dire que l’éducation est la clef pour les progrès intellectuels du monde et donc son harmonie.
Quelles sont les données ?
Le Rotary est reconnu pour son expertise dans l’alphabétisation et l’illettrisme (1club sur 2 y est engagé).
Le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon a fait de « l’éducation pour tous » son objectif prioritaire et a confié à l’UNESCO le pilotage de ce programme.
L’idée d’une task force internationale avec l’UNESCO et les principales organisations partie prenante dans l’Education (dont le Rotary) vient immédiatement à l’esprit en tous cas un moyen pour accélérer les choses et résoudre les importantes inégalités éducatives.
Par exemple, l’Afrique Subsaharienne peine beaucoup (comparativement aux pays asiatiques) à rattraper son retard.
Nous savons aussi que cela ne vaut pas uniquement pour les pays en voie de développement, l’illettrisme représente en France entre 8 et 10%de la population.
Une action coordonnée y est urgente.
Des propositions de même nature pourraient être faites pour le développement économique, dans la lutte contre la pauvreté et la faim, dans la prévention et le traitement des maladies, la santé de la mère et de l’enfant avec en face pour chacun de ces axes prioritaires, un groupe d’action rotarien opérationnel.
Avec les axes stratégiques, nous sommes là dans l’image internationale du Rotary. Pour autant, le rôle du club est de répondre en priorité aux besoins identifiés localement (il y aura donc toujours plus d’actions dans la proximité et l’environnement du club).
Mais faire rayonner avec autant d’éclat cette double image à la fois internationale et locale est sans doute l’un de nos challenges.
Plus généralement, la question fondamentale du service dans la société est posée.
Car individualisme, corporatisme, gagnent du terrain, les valeurs rotariennes que sont l’humain, le collectif, le changement positif suscitent semble-t-il moins d’intérêt : (le bénévolat concerne 25%de la population).
C’est sûr que l’idéal rotarien aura plus de mal à prospérer.
Aussi les actions de plaidoyer pour le service, ses valeurs et ses défis sont aussi une mission du Rotary.