Par Serge Gouteyron
Chaque année, le concours national d’éthique professionnelle organisé par les gouverneurs français du Rotary, la conférence des grandes écoles et universités et placé sous le haut patronage de la commission nationale de l’UNESCO est un excellent moment pour apprécier l’évolution de la réflexion éthique à travers des générations d’étudiants.
Ce concours à la fois régional et national permet au Rotary d’associer l’un de ses fondements (l’éthique) au monde des étudiants et professeurs des grandes écoles et universités dans un lieu prestigieux (l’UNESCO). C’est un bon vecteur pour l’image.
Le sujet est libre mais doit se rapporter à l’éthique professionnelle.
54 diplômes ont été remis aux 650 candidats de niveau bac +3 à doctorat qui ont présenté 220 essais à titre individuel ou collectif.
Le 1er prix à l’école d’administration militaire de Coêtquidan; école des officiers du commissariat de la Marine à Brest et l’école des commissariats de l’air de Salon de Provence. Ces 3 écoles sont en cours de regroupement pour former l’Ecole des Commissaires des Armées. Leur essai « l’influence de la démocratie sur l’éthique militaire ».
Comme l’explique Roger Lelu, le coordinateur général de ce concours « les valeurs dont se réclament les rotariens, l’intégrité à travers vertu et raison, sont présentes dans tous les essais.
Orienter notre société vers plus d’humanité, témoigner du souci de l’autre, mettre fin aux dérives sont des aspirations marquées des étudiants.
La philosophie humaniste est toujours vivante chez les jeunes : celle qui prône la responsabilité individuelle, le libre arbitre, celle qui conçoit les règles de solidarité et de partage.
Et en même temps, cette philosophie va au-delà du bien commun jusqu’à la recherche du bonheur.
Cela dépasse l’humanisme de la loi et de la raison, celui des lumières et des droits de l’homme.
Nous sommes davantage dans l’humanisme de la fraternité et de la sympathie comme le disent Luc Ferry et André Comte-Sponville.
Et les jeunes, par réaction sans doute au monde actuel, le découvre par la réflexion à laquelle le Rotary les invite.
L’inspirateur du Rotary Paul Harris n’a pas dit autre chose en 1915 lorsqu’il écrivait « je considère parfois le Rotary comme une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur ».
« La réflexion éthique des étudiants nourrie par la diversité et le constat du monde actuel, leur conviction et leur volonté annoncent une renaissance et l’espoir d’une civilisation de l’empathie ».