LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Aujourd’hui, Vision pour l’avenir – et Demain ?

Par Carl-Wilhelm Stenhammar
Président 2005/2006 du Rotary International
Président 2010/2011 du conseil d’administration de la Fondation Rotary

Quelques réflexions personnelles sur l’avenir de la Fondation du Rotary International et ses conséquences possibles pour le Rotary International.

Afin de savoir quelle direction donner à l’avenir à la Fondation Rotary (TRF), nous devons remonter dans le temps et connaître ses origines. Tout a commencé en 1917 lorsqu’Arch C. Klumph décide de créer un fonds de dotation qui deviendra plus tard la Fondation Rotary telle que nous la connaissons aujourd’hui. Pourtant, TRF ne prend pas son envol avant 1947, année du décès de notre fondateur Paul Harris au cours de laquelle les Rotariens du monde entier décident d’honorer sa mémoire en faisant un don à la Fondation. Au départ, seuls les programmes éducatifs sont financés et il faut attendre la fin des années 60 et le début des années 70 pour assister au lancement de programmes humanitaires. Plus tard, dans les années 80, notre programme d’éradication de la polio est inauguré. Dans les années 90, le Fonds permanent est introduit et les années 2000 voient la création des Centres du Rotary pour la paix, un programme universitaire dans les disciplines des sciences de la paix et de la résolution des conflits.

Aujourd’hui, notre campagne « À ça (d’en finir avec la polio) » nous rappelle ô combien nous sommes proches de notre but. Il ne reste plus que trois pays endémiques et 181 cas ont été signalés au 7 novembre, alors que nous en étions à 505 à la même date l’an dernier. Voilà quelles sont les origines de la Fondation Rotary.

Quelle direction notre Fondation peut-elle donc bien prendre dorénavant ? Le plan Vision pour l’avenir est sur le point d’être lancé à l’issue d’une période d’essai de trois ans. En parallèle, le Rotary International (R.I.) a lancé son plan stratégique. Le Rotary est une vaste organisation mais selon moi sa taille ne justifie pas la mise en œuvre de deux plans d’une telle envergure—d’ailleurs, ces deux plans devraient être fusionnés. Et sans le savoir, nous sommes peut-être en train de prendre cette voie puisque l’un des trois piliers du plan stratégique du R.I. inclut les six axes stratégiques du plan Vision pour l’avenir.

Un des buts de ce plan est de rechercher des partenaires stratégiques avec lesquels coopérer—à l’image des subventions de contrepartie probablement. Si j’étais à la place de l’un de ces partenaires stratégiques, la première question que je me poserais est quelle est la durée du mandat du président du conseil d’administration de la Fondation. À l’écoute de la réponse—un an—je deviendrais certainement réticent à m’engager avec une telle organisation. Un partenariat requiert de la continuité et de savoir avec qui on travaille. C’est pourquoi je pense que le mandat du président de la Fondation devrait être de quatre ans et celui des administrateurs de six ans —au lieu d’un et quatre ans respectivement. Un projet d’amendement (13-72) sera d’ailleurs présenté à ce sujet au Conseil de législation 2013 du Rotary International. Si cet amendement est adopté, le président du Rotary ne pourrait plus rester en place une seule année. Le R.I. est l’unique « actionnaire » de la Fondation et on courrait le risque de voir le Rotary devenir tributaire de celle-ci, ce qui serait inacceptable. Par conséquent, il faudrait également allonger la durée du mandat du président du R.I.

On peut bien sûr avancer que ce mandat d’un an n’a pas dissuadé la Fondation Bill & Melinda Gates de s’associer à nous. Toutefois, il est bon de rappeler que c’est la commission PolioPlus internationale qui a mené les négociations et qu’elle n’a connu que deux présidents durant ces 18 ans d’existence, soit le genre de continuité dont la Fondation a besoin.

Une autre opportunité se présente d’ailleurs à nous. Le président du R.I. pourrait devenir un salarié au lieu d’être un Rotarien bénévole. Un tel poste pourrait être attractif pour un cadre supérieur ayant une quarantaine d’années et désireux de donner un coup de fouet à sa carrière. Ce changement ne viserait pas à remplacer le poste de secrétaire général. Le président s’occuperait des questions stratégiques tandis que le secrétaire général continuerait à administrer l’organisation au jour le jour.  De cette manière, nous aurions un président qui parle la langue des jeunes générations que nous cherchons désespérément à recruter dans nos clubs. Une résolution allant dans ce sens (13-189) sera également proposée au Conseil de législation.

Un dernier point important pour la gouvernance future de notre organisation porte sur notre thème qui ne devrait pas changer tous les ans. Un amendement (13-70) et une résolution (13-191) seront débattus au Conseil de législation 2013. Ils visent à remplacer le thème annuel par un thème permanent, « Servir d’abord ». La Fondation devra alors elle aussi s’engager dans cette voie.

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