LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Retourner au cœur du Rotary – Guérir un monde divisé et bâtir une société civique solide dans le monde post-pandémique

Par Serge Gouteyron et Ed Futa

Notre monde n’a jamais été aussi polarisé. Cette division, résulte de différences politiques, religieuses et culturelles, mais aussi d’inégalités socio-économiques, aggravée par la pandémie de coronavirus. Cette crise mondiale se joue dans l’arène politique mais également dans la société civile.

Lors d’une récente enquête mondiale menée par le centre de recherche indépendant Pew, environ 60% des personnes interrogées dans 17 pays d’Europe, d’Asie et du Nord ont déclaré que leurs pays étaient plus divisés qu’auparavant. Aux États-Unis, c’est 88 %.

Alors que nous réfléchissons à notre avenir collectif, nous nous demandons si l’ambiance actuelle de négativité et de polarisation peut être inversée et si nous pouvons créer un environnement où nous valorisons ce que nous avons en commun dans le respect, l’intégrité et l’espoir tout en reconnaissant nos différences.

Quel rôle le Rotary devrait-il jouer pour réduire les divisions qui dévorent le monde et exercer une influence positive dans les sociétés civiles ? Par exemple, en Europe et en Afrique, il existe des comités interpays. Ces comités se réunissent de manière informelle, ils atteignent un haut niveau de compréhension dans leur communauté. Cela met en évidence le rôle central de la communication au niveau personnel, social et communautaire pour atteindre l’objectif de compréhension et d’acceptation mutuelles.

Le Rotary a une longue histoire de promotion de la société civile. Lors de sa convention de 1921 à Édimbourg, en Écosse, les délégués ont amendé la constitution de l’association pour inclure l’objectif « d’aider à l’avancement de la paix et de la bonne volonté internationales grâce à une communauté d’hommes d’affaires et de professionnels de toutes les nations unis dans l’idéal de servir du Rotary. ” Parallèlement, les Rotariens ont joué un rôle historique avant et après la Seconde Guerre mondiale dans la construction de la paix par leur contribution à la création d’institutions internationales.

Jean Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français et président de la Fondation Prospective et Innovation, a un jour décrit le Rotary comme « une conscience morale dans les domaines de la paix et de l’éthique ». « Vous exercez une influence bénéfique dans la société civile« , a-t-il déclaré à Serge Gouteyron, vice-président du Rotary (2004 -2005). « Le Rotary est une force transversale avec une présence locale qui favorise la conception d’une gouvernance mondiale et locale.« 

Alors que les divisions politiques deviennent plus intenses ; il est tout à fait opportun pour le Rotary de revenir à son cœur de mission et rétablir les liens autrefois solides entre nos clubs et les élus. Cela encouragera et inspirera une relation renforcée par la confiance mutuelle et l’engagement de chacun pour faire le bien.

Pour élargir notre impact au sein de la communauté, nous recommandons que :

1. Les présidents de club et leur commission rencontrent leur maire ou les dirigeants de la communauté locale en les invitant aux réunions du Rotary pour promouvoir la cohésion sociale grâce aux actions du Rotary. Notre objectif est de rétablir une relation entre nos Rotary clubs et leurs communautés locales. C’était la procédure opérationnelle classique dans nos clubs les plus performants.

2. Les gouverneurs de district et leur comité encouragent les mêmes relations avec les dirigeants des régions pour créer des ponts grâce aux divers programmes et partenariats.

3. Le président et les administrateurs du Rotary recherchent activement une audience auprès des dirigeants mondiaux des gouvernements, des entreprises et des chefs spirituels pour encourager un dialogue ouvert et l’opportunité de promouvoir la paix et le développement pour bâtir une société plus pacifique.

4. Les représentants du Rotary renforcent l’influence du Rotary dans les différentes institutions internationales par leurs contacts personnels au sein de leurs organisations respectives. Ce faisant, nous mettrons en évidence l’outil le plus efficace de la diplomatie. Rien ne remplace une relation personnelle pour permettre un partenariat efficace pour bâtir des communautés plus fortes.

5. Le Rotary et les Rotary clubs renforcent leur rôle dans la promotion de la compréhension internationale par le biais des contacts personnels – des actions internationales, les échanges de jeunes, les bourses d’ambassadeurs, les centres pour la paix, etc…

6. Ces suggestions et d’autres ne constituent pas un nouveau programme ou une nouvelle approche pour le Rotary. C’est revenir à l’un de nos fondements fondamentaux, à savoir viser à être le reflet fidèle de l’ensemble de nos communautés, de leurs caractéristiques et de leurs profils. Dans un passé pas trop éloigné, presque tous les clubs Rotary avaient traditionnellement des membres dirigeants de leurs communautés ; villes, villes, États ou gouvernements nationaux en tant que membres (actif ou honoraire).

Nous n’avons pas besoin de nouvelles règles ou politiques RI pour que cela se produise ; nous devons inviter ces dirigeants à se joindre à nous pour faire de leurs communautés le meilleur endroit où vivre.

La pandémie de Covid-19 a fait des ravages dans le monde, mais elle a aussi créé une nouvelle dynamique, nous permettant d’unir et de mobiliser tous les Rotariens pour devenir une nouvelle force dans la construction d’une société civile post-pandémique.

Serge Gouteyron, Ed Futa et Cyril Noirtin au Palais des Nations (ONU Genève)