Par Serge Gouteyron
L’un des 3 buts de Paul Harris et ses amis lorsqu’ils ont créé le premier club Rotary à Chicago le 23 février 1905.
D’ailleurs l’adhésion au club sera subordonnée à l’exercice d’une profession – premier vecteur d’action de service dans la société et à l’observation de règles de haute probité.
Cependant entre 1906 et 1912, les rotariens se diviseront entre les partisans d’une aide directe aux intérêts d’affaires des membres et ceux qui au contraire, soutenaient que l’idéal de service ne saurait être confondu avec l’idée de gain.
À la convention de Portland en 1912, le débat sera tranché. Ben Collins et Paul Harris l’emporteront plaçant le service au-dessus de soi : Service Above Self – Servir d’Abord.
Arthur Sheldon de son côté fera valoir que l’art de vendre dépend du service que l’on rend. D’où la 2ème devise du Rotary « Que sert le mieux profite le plus ».
Une autre réflexion , plus philosophique, agitera les rotariens. Celle du conflit entre le désir du profit personnel et le devoir de servir autrui ; ou comment allier le succès et le bonheur dans le travail.
Ce que Paul Harris dira si bien » je considère parfois le Rotary comme l’ébauche d’une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur « .
Au fur et à mesure de la création de clubs, la doctrine rotarienne se consolide toujours dans le même esprit. En 1915 est adopté un code de probité.
Comment partager, faire connaître et appliquer l’idéal de service sur le lieu de travail ? Comment améliorer les relations entre les personnes ? Comment améliorer l’éthique dans la pratique des affaires ?
Beaucoup de questions mais une seule affirmation « aucune transaction n’est justifiée à moins que les 2 parties en bénéficient ».
Rechercher l’équité et le consensus dans les relations un mode d’action que l’on retrouvera 17 ans plus tard dans le critère des 4 questions.
En 1922, le code de probité évolue vers les codes de déontologie. Pour le Président du RI, Raymond Havens « la déontologie professionnelle est le fondement de la civilisation universelle ».
Cette année,145 codes de déontologie sont adoptés sous l’influence du Rotary dans la région de Chicago.
Guy Gundaker, Président du RI 1922/1923, écrira plusieurs codes de pratiques commerciales de différents métiers. « Il disait que l’un des grands apports du Rotary a été l’extension au domaine des affaires de la coopération et de la camaraderie rotarienne. »
En 1927, le Président du RI Arthur Sapp, souhaitera que « toutes les entreprises à travers le monde se dotent d’un code de déontologie inspiré du Rotary ».
En 1932, Herbert Taylor appelé pour redresser l’Aluminium Company, testera le critère des 4 questions : une démarche qui lie introspection et dépassement de soi « .le discernement de ce que la société perçoit comme juste » (Nietzche)
Dans ce que chacun fait, ou dit se poser d’abord les questions suivantes :
- Est-ce conforme à la vérité ?
- Est-ce loyal de part et d’autre ?
- Est-ce source de bonne volonté et d’amitié ?
- Est-ce équitable et bénéfique pour chacun ?
Herbert Taylor sera Président du Rotary en 1945.
Les rotariens de la première génération nous ont transmis intactes les bases d’une éthique professionnelle dont ils pensaient que la mise en pratique collective transformerait en mieux la société.
Aujourd’hui, nous retrouvons cet héritage dans la valeur intégrité. Promouvoir l’intégrité est l’une des 3 missions du Rotary.
Une initiative en ce sens renforcerait, je crois, notre organisation.