Par Serge Gouteyron
Paul Harris et ses amis ont réussi en 16 années (entre 1905 et 1921), à doter le Rotary d’une pensée et d’une culture propre à faire naitre l’espoir :
- En faisant de l’éthique professionnelle une priorité
- En faisant du respect de l’autre, une autre priorité
- En améliorant autour d’eux les conditions de vie
- En prenant leur part dans la recherche de la paix.
Aujourd’hui, le Rotary s’adapte à de nouvelles circonstances et à de nouveaux comportements.
Plus que dans l’adaptation, nous devons être dans l’évolution et le changement pour être au plus près des idées et des préoccupations du temps comme Paul Harris et ses amis ont su l’être.
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
Certes, c’est une belle citation de Gandhi, mais c’est plus que cela pour nous rotariens.
La première génération de rotariens nous a appris la dimension éthique dans le monde des affaires et à construire des relations professionnelles et sociales sous l’égide de rapports loyaux et équitables.
Le service rotarien professionnel aujourd’hui doit prendre en compte ce qui fait notre qualité : une expertise dans l’accompagnement des jeunes, notre implication dans l’enseignement et les organisations professionnelles pour apporter une contribution pertinente à la stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes qui est l’un des objectifs 2030 des Nations Unies pour le développement durable.
Servir avant tout. L’esprit de service, action et compassion que l’on reconnait aux rotariens vient de loin :
Du message d’amour originel – bien que laïcisé puisque nous sommes une organisation non confessionnelle – portée par le désir de comprendre l’autre.
Il y a d’ailleurs eu dans le passé une recommandation du Rotary International qui demandait à chacun de « savoir se mettre dans la peau des autres ».
« Je considère parfois le Rotary comme l’ébauche d’une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur » a écrit Paul Harris en 1915.
Transformons la camaraderie en amitié, l’utopie en réalité, avec le bonheur d’aider autrui.
Depuis les premières toilettes publiques à Chicago en 1907 jusqu’au combat pour l’éradication de la poliomyélite en 1987, le service rotarien s’est imposé dans la société.
Et cela nous le devons à la Fondation Rotary dont nous avons fêté cette année le centenaire à la convention d’Atlanta.
Comment pouvons-nous accroître le service rotarien ?
En nous impliquant là aussi dans les objectifs des Nations Unies pour le développement durable :
- Eliminer la faim c’est possible !
- La pauvreté aussi, c’est possible !
- Stopper les épidémies de Sida, de tuberculose, du paludisme, c’est possible !
- De l’eau potable, de l’énergie, internet partout, c’est possible !
- Savoir lire, écrire, compter partout dans le monde, c’est possible .
La méthode de travail doit s’inspirer de la réussite de l’initiative PolioPlus. Le Rotary peut être à nouveau à l’origine de partenariats institutionnels d’envergure sur les principales problématiques.
Le Président Ian Riseley imagine que notre organisation retiendra une 7ème priorité stratégique. Celle de la protection de la planète.
C’est tant mieux car c’est ce que la jeunesse attend du Rotary.
Le service rotarien depuis 1921 est indissociable de la recherche de la paix. Nous avons développé un plaidoyer intense pour la paix jusqu’ici avec les centres pour la paix.
Il y a dans les objectifs des Nations Unies pour le développement durable, un objectif qui nous correspond bien :
« Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques justes » et j’ajouterai fraternelles.
Je crois que nous avons l’expérience et l’esprit pour être un acteur reconnu dans la réalisation de cet objectif.
Grâce aux comités interpays : 300 aujourd’hui aptes à se consacrer à l’amitié entre pays à la compréhension mutuelle et à la résolution des conflits
Grâce aux centres pour la paix et à plus de 1000 ambassadeurs travaillant principalement dans les institutions internationales, les ONG et les gouvernements
Grâce à un rôle accru des représentants du Rotary dans les institutions internationales à l’ONU, à l’UNESCO, à la FAO, au Conseil de l’Europe, à l’Union Africaine, à la Ligue Arabe, à l’Union Européenne, à l’organisation des Etats américains ….
Par exemple en créant à l’initiative de clubs ou de districts des chaires pour la paix associées à des centres de recherches dans les Universités comme cela se fera à l’Université Catholique de Lille à la rentrée prochaine , puis à Ottawa, Bangalore, Washington, Yaoundé, Buenos Aires
Le service rotarien a contribué à rendre le monde meilleur par sa vision de la société, ses valeurs et ses actes.
Nous le devons aux 6 générations de rotariens qui ont nourri et fait prospérer une culture rotarienne dont nous sommes les héritiers.
Dans ce temps d’interrogation, je pense que cette culture et le service rotarien renferment encore les clefs de notre futur.