LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

La genèse de la Coordination Nationale Rotaract France

Par Cyril NOIRTIN
Ancien Coordinateur National Rotaract France 1994-95

Il y a 20 ans, la Coordination Nationale Rotaract France était reconnue officiellement par le Rotary International en tant que Groupe Multidistricts d’information.

Remise de la charte de la Coordination Nationale Rotaract France lors de la Convention Nationale à Clermont-Ferrand en Octobre 1994

Pourtant cette association fut en réalité créée en 1988 sous l’impulsion de Lionel Bourgue, membre du Rotaract club de Lyon et des 13 Représentants Rotaract de District de l’époque pour permettre à chaque club Rotaract de bénéficier de l’expérience et de l’aide des autres.

Elle s’était donnée comme triple mission : L’information, la communication et le service.

L’information avec la mise en place de réunions et de manuels de formation (dont le classeur « Voici le Rotaract ») pour améliorer la connaissance que les Rotaractiens ont de leur organisation.

La Communication avec la publication d’un journal « Rotaract France Magazine », d’un annuaire, d’une boutique Rotaract (pour offrir des insignes et objets aux couleurs du Rotaract), des trophées de la communication et plus tard d’un site Internet.

Le Service fut l’originalité de la Coordination Nationale par rapport aux autres Groupes Multidistricts.

En effet, pour les fondateurs de la Coordination, le Rotaract France devait « être au cœur de l’action et avoir l’action à cœur ».

La mise en place d’une action nationale annuelle devait permettre aux clubs Rotaract de France d’avoir un impact grâce à une action majeure et à unifier les Rotaractiens Français.

L’une des premières actions fut « Handi 48 » dont l’objectif était de contribuer au financement d’un catamaran de 48 pieds de long pouvant être équipé d’un véhicule amphibie et spécialement construit pour des handicapés.

En 20 ans, les actions nationales des clubs Rotaract de France ont permis la construction de 30 maisons en Inde, la fourniture d’un dispensaire ambulant au Burkina Faso, l’organisation de collecte de fonds pour le financement de journées nationales de vaccination contre la polio, et bien d’autres projets.

Parmi ces actions, la plus mémorable est peut-être la participation du Rotaract au 1er Sidaction. Les Rotaractiens avait mis en place un réseau de collecte nationale qui permit de récolter près d’un million et demi de francs. Cette action avait été réalisée à l’initiative du Rotaract Club de Tours, dont l’un des membres Etienne Brunet (ancien coordinateur national) était atteint du SIDA. Il est à noter que cette action reçue la reconnaissance présidentielle du Rotary en juin 1994 lors de la convention Internationale de Taipei.

Présentation de l’action Sidaction par les membres du Rotaract Club de Tours

Présidée aujourd’hui par le rotaractien parisien Ali HOJEIJ, la Coordination Nationale continue de soutenir les actions des clubs Rotaract de France et contribue à la promotion du Rotaract et du Rotary.

Rotary Leadership Institute : la division française

Par Jacques di Costanzo

La Division Française de l’Institut Rotarien de Leadership (IRL) s’est réunie, comme chaque année, le 20 octobre 2014 à Lyon. Etaient présents les Vice-Présidents et les responsables de la formation IRL des 15 districts Français et d’Afrique de l’ouest et des 23 pays composant la Division Française, ainsi que des représentants nationaux du Rotaract.

Depuis sa création en 2007, la Division Française a formé 1150 stagiaires Rotariens et Rotaractiens dont 250 en 2013-14. Il s’agissait dans tous les cas de Rotariens désireux de compléter leur formation dans le domaine du leadership afin d’assumer des fonctions de dirigeant au sein du Rotary ou du Rotaract. Rappelons que les programmes de la Division Française permettent aux Rotariens de progresser à la fois dans la charge qu’ils ont acceptée au Rotary et dans leur parcours professionnel. Ceci explique l’engouement, pour ce type de formation, essentiellement interactive, des plus jeunes Rotariens et des Rotaractiens qui constituent la majorité des participants. La Division Française a, en premier lieu, décidé d’adopter dorénavant l’appellation « Division Francophone » en raison de la présence en son sein de Districts et de pays Africains francophones.

Par une décision prise en 2002 et toujours valable, le Conseil d’Administration du RI encourageait fortement tous les districts à adopter les programmes du Rotary Leadership Institute (RLI). D’autre part, Le Conseil de Législation du RI, lors de sa réunion d’avril 2013, s’était prononcé par 385 voix sur 537 en faveur de l’intégration des programmes du RLI international dans ceux du RI. La session de juin 2014 du Conseil d’Administration du RI, tout en confirmant officiellement l’utilité et la qualité de l’enseignement dispensé par le RLI, a préféré toutefois lui conserver son autonomie.

Rappelons que le RLI international, actuellement présent dans 193 pays et dans 356 districts, bénéficie du soutien actif de tous les Past Présidents Internationaux du RI, comme de celui du Président en exercice Gary Huang. De nombreux Administrateurs et 16 Présidents du RI, anciens, élus ou en exercice, sont également impliqués dans le RLI en tant que Présidents de Divisions ou membres du Comité Consultatif. Dans un message daté du 31 octobre 2014, le Président International Gary Huang rappelait : « Le Conseil d’Administration du RI reconnait le succès du RLI et encourage les districts à utiliser les programmes du RLI ou à développer des programmes similaires avec des méthodes d’enseignement appropriées à leurs régions. Le Conseil dministration du RI a soutenu cette décision depuis 2002. Le succès du RLI est tel qu’il est devenu la base d’un programme enseigné localement et non comme un programme officiel du RI ».

Les Rotaractiens, désormais fortement engagés dans l’IRL, ont souhaité créer, dès le début de 2015, une entité rotaractienne IRL au sein de la Division Française. Cette proposition a été adoptée, avec enthousiasme, à l’unanimité.

Il a donc paru nécessaire d’élaborer un programme et une base de données communs au sein de la Division Française afin d’assurer une formation homogène dans tous les districts impliqués. Ainsi, le programme de la Division Française comprendra désormais un module central obligatoire pour tous les stagiaires comportant notamment des sessions sur les thèmes: leader-manager, prise de parole en public, animation de réunions et gestion de projets. Deux modules optionnels complémentaires seront destinés l’un aux fonctions de dirigeant au sein du Rotary, l’autre à l’activité professionnelle proprement dite. Le Rotaract sera désormais intégré dans cet organigramme au même titre que le Rotary.

La Division Française de l’IRL se veut ainsi plus polyvalente en donnant aux Rotariens et aux Rotaractiens des moyens supplémentaires pour optimiser la conduite d’un projet ou la direction d’une entreprise. La Division Française, qui s’inscrit ainsi parfaitement dans l’esprit et dans l’éthique du RI, se projette dans l’avenir en formant des leaders et des jeunes professionnels qui constituent l’avenir du Rotary International.

Le Rotary, j’y crois !

Par Serge Gouteyron

Comme beaucoup d‘entre nous, j’ai intégré un club sans bien connaître ce qu’était le Rotary (cela aurait pu tout aussi bien être un club Lions). Mais je dois dire que j’étais plutôt fier d’avoir été sollicité.

Il y a 25 ans, je voyais le Rotary comme un cercle prestigieux dans lequel se côtoyaient les élites professionnelles de la ville.

Mes 2 parrains avaient, eux, beaucoup insisté sur la camaraderie et sur les liens invisibles qui unissaient les membres du club.

D’emblée, j’ai été happé par l’action internationale. C’est bien d’ailleurs ce qui a marqué dès le début, mon intérêt pour le Rotary. Retrouver à travers le monde des amis, qui partagent votre idéal, en capacité d’actions sur tous les territoires de la planète.

Dès mes premiers mois, j’ai saisi l’opportunité de participer avec 150 membres du district à la remise de charte du 2ème club de Pologne à Lublin. L’initiative comme bien d’autres en revenait à Marcel Stéfanski, futur gouverneur, avec lequel j’allais travailler très étroitement jusqu’à son décès en 2010.

Je voyageais beaucoup pour mon entreprise et plusieurs fois j’avais rendu visite au tout récent club de Moscou. C’est ainsi qu’en 1993, 15 membres du club et leur famille furent reçus par notre club à Denain. Evènement mémorable, les rotariens moscovites découvraient alors leur nouvelle liberté et nous observions avec attention ces hommes et ces femmes enfermés dans leur pays durant 3 générations.

Le club de Moscou à Denain

C’était le 1er club créé en Russie et les rotariens étaient souvent des personnalités intellectuelles ou des chefs d’entreprises publics ou semi privés, qui apprenaient le Rotary en marchant, à l’écoute et bienveillants comme nous le vérifierons lors des nombreux déplacements de notre club en Russie avec quelques privilèges comme celui d’occuper la loge des Tsars au Bolchoï.

Toujours est-il que ma curiosité pour le Rotary s’aiguisait. Les actions de clubs, sa vie chaleureuse, la solidarité envers les plus défavorisés, tout indiquait qu’être rotarien impliquait une façon personnelle de voir le monde, de s’y comporter.

Presqu’une philosophie de la vie.

J’ai donc cherché à approfondir mes connaissances. Je me plongeais dans le manuel de procédures (on aurait pu faire plus simple) ce qui me sera très utile lorsque j’aurai à préparer par 4 fois des propositions pour le Conseil de Législation. J’aime à rappeler que le Conseil de Législation est, dans notre structure, le seul lieu où les rotariens peuvent innover même si ce n’est pas très facile d’y faire partager son point de vue.

C’est vrai aussi pour le Conseil d’Administration mais à condition de convaincre les permanents et les administrateurs, ce qui est toujours possible avec des propositions visant l’intérêt supérieur du Rotary.

Je lisais également tout ce qui avait trait au Rotary. J’acquis la conviction (toujours aussi forte aujourd’hui) que cette connaissance est nécessaire pour nos actions et indispensable pour la croissance des effectifs.

Nous sommes en 1995. Bill Huntley était Président du RI avec son merveilleux thème « Sois un ami » et j’étais président du club.

Le développement des effectifs était déjà un leitmotiv fort. Le club y répondra en faisant passer son effectif de 27 à 32 membres après une journée portes ouvertes (déjà) , mais 19 ans après, 1 seul des 5 membres accueillis est resté rotarien.

Le club parrainera 2 nouveaux clubs 1 en Russie et 1 dans le Valenciennois

C’est sous ma présidence que nous avons créé à Moscou (assez naturellement) le comité interpays entre la France et la Russie. L’Ambassadeur de France, M. Pierre Morel assistait à la cérémonie. La ville de Moscou aurait dû être représentée par son maire (rotarien) mais il délégua l’un de ses adjoints (également rotarien).

Inoubliables souvenirs, fraternité des 150 participants russes et des 15 participants français. Les prémisses d’un monde différent (malheureusement 2 des membres rotariens russes trouveront quelques mois plus tard une mort tragique)

Le Rotary s’ouvrait en Russie pour la 1ère fois, à l’inverse des autres pays de l’Est où le Rotary était déjà présent avant les dictatures communistes.

Il y avait en 1995, 5 clubs, 1 club Innerwheel et le comité France Russie allait contribuer activement à la création de 12 clubs sur les 50 existants aujourd’hui.

Création du CIP France Russie

Je salue ici tous les présidents de ce comité France Russie, côté français et côté russe qui ont fait de ce comité au cours de ces 20 ans un comité exemplaire par ses réalisations dans tous les domaines (expansion, actions humanitaires, culturelles, éducatives, professionnelles, relais diplomatiques…)

Un cheval offert par les rotariens français pour le centre hypothérapie de Moscou

D’ailleurs après Moscou, ce sera avec les 2 premiers clubs de St Pétersbourg que nous construirons une relation de confiance et d’amitié toujours active.

Un comité qui a fait de la compréhension entre les peuples une réalité.

Mon année de présidence fut également placée sous le signe de l’Europe. C’était au tour de notre club d’organiser l’Eurotary – rencontre annuelle dans l’un des clubs des 17 pays (1 par pays) -.

Là aussi communion et fraternité, une soirée autour d’un barbecue familial, un diner de gala dans une Abbaye cistercienne et une croisière en bateaux mouches sur la Seine (plus de 250 participants européens) entre les clubs de la vieille Europe (Grande Bretagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays Bas, Espagne, Suède, Allemagne) et ceux des pays de l’Est (Pologne, Ukraine, Biélorussie, ancienne Allemagne de l’Est, Russie) : ceux-ci enthousiastes, fragiles mais prêts à vivre intensément leur nouvelle vie, rassemblés autour du thème « le Rotary dans l’Europe de demain » car tous voyaient de Londres à St Pétersbourg une seule Europe.

Il y aura également la remise de charte (pour laquelle j’ai eu l’honneur d’être le représentant du Président International) pour le club russe de Narjan Mar à 300 kms au-delà du cercle polaire, en Sibérie – seul moyen d’accès l’avion et encore un avion à tout vent.

Quel moment prodigieux de partager ainsi, au pays des Nénets, sous la tente, dans la toundra glacée : vivres et fraternité boréale.

A la fin de la présidence du club, j’étais définitivement acquis à l’idée que la compréhension entre les peuples était possible comme le « vivre ensemble » si nous trouvons avec l’autre, un lien amical et sincère comme le Rotary le procure.