LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

A propos de la culture professionnelle

Par Serge Gouteyron

Comme rotariens, nous sommes engagés dans un réseau socio professionnel, international et amical.

Si habituellement les membres d’un réseau partagent des intérêts économiques, pour nous, il s’agit d’abord de partager des valeurs.

Et parmi ces valeurs, la camaraderie n’est pas la moindre, car être en mesure d’associer les qualités d’expertise de son métier dans un environnement amical est très certainement l’une de nos grandes forces.

Dans le réseau que forment les 1 200 000 membres et leur famille, la relation de confiance est un acquis préalable. Les liens privilégiés implique l’écoute de part et d’autre tandis qu’une approche commune efface les particularités de chacun.

Une question récurrente agite les rotariens. Doivent-ils s’entraider professionnellement ? (c’était l’un des grands débats des débuts du club de Chicago mais tranché très vite).

Certes la réponse ne peut être que personnelle et dépend du libre arbitre de chacun mais les réseaux sociaux spécialisés, les clubs de « professionnels » nous invitent de plus en plus à considérer cela.

Parmi les valeurs, deux émergent car elles jalonnent l’histoire du Rotary. Il s’agit de la loyauté et de l’équité. Deux qualités dont nous devons faire preuve à l’égard de tout interlocuteur qu’il soit producteur, client, usager ou salarié.

Pour les rotariens, « leur profession leur procure l’occasion de servir la société » et depuis l’origine le domaine prioritaire que nous avons choisi est celui des jeunes avec des programmes pour les accompagner dans leur orientation et leur métier et les préparer à leur leadership futur.

Les clubs français y sont particulièrement actifs dans ce domaine.

Mais nous pourrions aller au delà et se doter de grands programmes professionnels dans le cadre de partenariats avec le secteur de l’Education. Nous sommes compétents et légitimes pour être opérateur dans la promotion de l’enseignement technologique et professionnel ou dans l’apprentissage. De même pour établir des relations étroites avec l’Université et les Grandes Ecoles (avec lesquelles nous sommes déjà partenaires dans le remarquable concours d’éthique professionnelle).

En tous cas, il nous faut rechercher un programme révélateur de notre identité.

L’originalité du Rotary comme organisation de service se trouve dans l’un des objectifs préconisé par Paul Harris et ses amis lors de sa création : ouvrir la voie à des relations professionnelles saines. Un président du Rotary, Raymond Havens poursuivant la réflexion à son terme ultime ira jusqu’à demander que « la déontologie professionnelle soit la fondation de la civilisation universelle ».

Pour autant et très loin d’instaurer un ordre moral, les rotariens sont en mesure, et peut être les seuls, à inciter à la réflexion et à la prise de conscience pour que le respect des critères déontologiques des professions rejaillissent dans les relations professionnelles et donc sur la cohésion sociale.

Il serait nécessaire pour cela de définir les critères faisant consensus dans les domaines comme le droit, la médecine, les sciences, la gestion, les finances. Ce travail de réflexion pourrait être confié à un groupe d’actions rotarien représentatif.

Etude pour laquelle l’UNESCO qui poursuit une démarche similaire dans les relations entre pays pourrait être le partenaire référent.

Une utopie ?

Mais quoiqu’il en soit du futur, les leaders professionnels que sont les rotariens se doivent de faire vivre leur réseau et d’y témoigner, avec force, des 3 valeurs que sont la loyauté, l’équité et l’amitié et ce serait déjà un profond changement pour la société

Vers le Rotary du 21ème siècle

Par Jacques di Costanzo
Administrateur du Rotary International 2012-14 


L’Institute de Monaco a eu lieu du 8 au 10 novembre 2013, il comportait 564 inscrits, 23 pays d’Europe et d’Afrique et 49 districts. Il a été précédé par le GETS, du 5 au 7 novembre et par le séminaire TRF le 7 novembre. Le thème général était : « Vers le Rotary du XXIème siècle ; au-delà des frontières ».

Ce thème a fait l’objet de quatre tables Rondes dont les sujet étaient :
1- Optimisation de la contribution de chaque pays pour atteindre les buts du Rotary ;
2- Le club service du XXIème siècle ;
3- Les jeunes générations ;
4- leadership et recrutement-fidélisation.

Les travaux de ces tables rondes étaient alimentés par les conclusions de 2 groupes de réflexion, Européen (animé par le PDG Gwenaël de Bergevin, D 1650) et Africain (animé par le PDG Mohamed Ghammam, D 9010), créés en juillet 2012.

La synthèse de l’ensemble des réflexions et débats a permis de dégager trois grandes options qui peuvent se résumer ainsi :

1- Régionaliser : c’est-à-dire regrouper plusieurs zones ayant le même contexte économique, culturel et social afin d’exploiter au mieux les spécificités de chaque pays et d’en optimiser la contribution pour atteindre les buts du RI.

2- Moderniser les clubs : il s’agit, en effet, d’entrer de plain-pied et le plus rapidement possible dans le XXIème siècle, essentiellement caractérisé par la progression exponentielle et désormais incontournable, des moyens de communications utilisés, en priorité, par les jeunes générations.

Ceci implique plusieurs réformes structurelles :

a. La mise en place d’un modèle universel de club utilisable à l’échelon de la planète, quel que soit l’environnement.

b. La constitution de « clubs en réseaux » par média sociaux. Formidables moyens de communication, de formation, de recrutement et de projets communs.

c. Favoriser le leadership des jeunes générations dans les clubs existants et par la création de clubs « jeunes générations » qui, intuitivement mais sur des bases traditionnelles, construiront le Rotary du futur.

3- Simplifier la Gouvernance : dans le concept d’une régionalisation, qui réduit l’hétérogénéité et la dispersion du système, une simplification de la Gouvernance paraît s’imposer en vue d’une plus grande efficacité.

Ainsi peuvent-être envisagés à deux niveaux :

a. Du RI : un modèle général à 3 dimensions avec :

i. Un Conseil Central,

ii. Une Région,

iii. Un Bureau de Coordination Régional.

b. De la Région : un modèle régional à 3 composantes avec :

i. Un Conseil Régional

ii. Une Fondation Régionale.

iii. Un Plan Régional Effectifs et Plan Régional Stratégique

Proposition au Board de modèle Européen :

1- Les arguments : l’Europe est constituée de 44 pays qui représentent 27,6% de la population rotarienne mondiale, avec une homogénéité de culture, d’environnement socio-économique, de mentalités et des objectifs identiques.

2- Plan d’action : en fonction des conditions locorégionales pourrait-être envisagé :

a. En Juillet 2014 : une étude pilote avec 10 pays (France, Allemagne, Autriche, Italie, Espagne, Portugal, Suisse, Belgique, Luxembourg, Pays Bas)

b. En Juillet 2017 : une extension aux 28 (CEE) puis au 44 pays de l’Europe rotarienne.

3- Critères d’évaluation : ils sont nécessaires, à la fois, pour évaluer le bien fondé d’un tel dispositif et avant une éventuelle extension de son application. Les critères d’évaluation seraient les suivants :

a. Impact des actions en termes de pertinence, de portée sociale et médiatique.

b. Augmentation significative et durable des effectifs ; l’un des critères absolus, reflet du fonctionnement optimal des clubs.

c. Contribution à la Fondation ; elle devrait être d’autant plus importante que les Rotariens de la zone se sentiraient beaucoup plus concernés par une redistribution des fonds dans des projets locorégionaux.

d. Image Publique ; la perception de l’image publique du RI devrait rapidement s’améliorer du fait d’actions mieux ciblées dans le contexte socio-économique de la zone concernée.

En conclusion :

Pour répondre aux impératifs du XXIème siècle, une modernisation du RI s’impose à court terme ; elle devrait porter, à la fois, sur ses structures et son fonctionnement général à l’échelon planétaire. La répartition en zones, véritables « unités fonctionnelles homogènes » paraît une solution efficace pour la mise en adéquation du RI avec son temps.