LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

L’humanité et les défis du monde contemporain – L’homme face aux catastrophes

par Najib Zakka
Doyen de faculté – Etudes Romanes, Slaves et Orientales
Past gouverneur

Introduction au colloque international de l’Université Lille 3 du 1er avril 2014

Mais de quelle humanité parlons-nous, quelle modernité construisons-nous ? Certes nous vivons dans un monde toujours en mutation permanente, un monde de progrès scientifique et technologique, un monde de disparité géographique, ethnique, religieuse, culturelle et linguistique. Un monde qui connaît encore les guerres, les conflits, les injustices et les inégalités de chances dans le partage des richesses de notre terre. Les souvenirs des deux guerres mondiales qui ont hanté l’humanité restent toujours présents à l’esprit mais ils sont aussi sources d’enseignement pour les générations qui suivent. Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter.

Mais d’autres phénomènes marquent aussi notre humanité : les rapports entre la nature et l’homme ; si la nature peut être source de bien et de bonheur elle peut également se déchaîner sous formes de séismes, de tsunamis, d’éruptions volcaniques, d’inondations ou encore des conditions climatiques extrêmes.

Tous ces phénomènes sont les fruits de l’intelligence ou de l’ignorance de l’homme. En développant sa technicité, en aménageant le territoire, l’homme a-t-il contribué à faire fructifier son environnement naturel ou a-t-il détruit son milieu de vie ?

L’homme d’aujourd’hui doit récuser une humanité placée à la jonction d’un monde sans aventure. Cette humanité qui se dénature, comme trahie par ses propres briseurs, est réduite à sombrer dans l’obscurité ?

L’homme doit se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naitre une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de la mort à l’œuvre de l’histoire.

Albert Camus nous rappelle que « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne, dit-il, sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

L’être humain et le monde sont un mystère ; la clé pour le comprendre est l’émerveillement. S’émerveiller est le commencement de l’aventure humaine et l’origine de la philosophie ; c’est ce qui nous rend capable de déchiffrer le livre de la vie. C’est dans la présence de l’homme au temps que peut naitre la véritable histoire. Toute la nature nous invite à croire à cette aventure qui est avant tout culturelle.

Oui notre combat réside dans cette interprétation savante de la notion de la culture. Il faut entendre « culture » dans son sens le plus large ; elle n’est pas seulement un déchiffrage de l’univers, une érudition, mais la saisie des finalités des choses tournées vers l’homme.

Prendre en mains son destin et celui de la planète, donner un nouveau souffle à la coopération universelle, telle est la responsabilité de l’homme, «Je ne suis pas mais je puis être» nous enseignait le philosophe Maurice Zundel.

Chaque homme par son projet tente d’assumer ses limites en les refusant, les acceptant ou les dépassant, ce qui fonde une inter- subjectivité et donc une compréhension d’autrui toujours possible.

Permettez-moi pour conclure de citer Khalil Gibran :

« J’ai vu l’Homme se redresser dans sa divinité comme un géant au milieu du courroux et de la destruction, se moquant de la colère de la terre et de la fureur des éléments.

Comme un pilier de lumière, l’homme se tenait au milieu des ruines de Babylone, de Ninive, de Palmyre et de Pompéi, et tandis qu’il était là, il se mit à chanter la chanson de l’Immortalité : « Laissez la Terre prendre ce qui lui appartient car moi, l’Homme, je n’ai pas de fin ».

Concours régional promotion de l’éthique professionnelle

Par Serge Gouteyron

Le district1670 a organisé le 10 avril dernier, la remise des prix du concours régional d’éthique professionnelle dans les locaux de la SKEMA Business School à Lille.

C’est Jean Noël Hannecart, past district gouverneur et ancien vice président du comité international du Ryla, organisateur depuis 3 ans de ce concours qui en rappelle les buts et l’intérêt pour les rotariens.

« Les prix décernés par le District 1670 ont été remis aux lauréats par Mme Monique Lecomte, gouverneur, au cours d’une cérémonie présidée par M. Serge Gouteyron, past vice-président du RI et à laquelle assistaient les représentants des établissements universitaires participants.

Le concours national est organisé par les 18 Districts français du Rotary en association avec la Conférence des Grandes Ecoles sous le patronage de l’UNESCO et s’adresse aux étudiants de niveau bac+3 à doctorants.

Au niveau régional, chaque District est invité à organiser son propre concours, les 3 premiers lauréats étant éligibles à participer au concours national.

Quel est l’objet et la forme du concours ?

Il s’agit de susciter et encourager la réflexion concrète des candidats sur leur engagement personnel dans la vision éthique de leur future vie professionnelle.

L’épreuve prend la forme d’un essai libre traitant de ce thème et se trouve dotée de deux prix régionaux de 1000 et 500€ par le district et de 2000€ au niveau national remis en Mai prochain dans les prestigieux locaux de l’UNESCO.

Au niveau national, 130 établissements universitaires étaient inscrits et plus de 700 étudiants ont présenté un essai.

Si l’on se réfère aux 10 600 visites comptabilisées sur le site web du concours, on peut se réjouir de l’intérêt porté par le monde étudiant aux valeurs de l’éthique professionnelle.

Au niveau de notre District 1670, 12 Etablissements universitaires se sont inscrits cette année et 15 étudiants ont concouru.

Pour mémoire, citons l’EDHEC, l’Ecole Centrale de Lille, l’Ecole des Mines de Douai, ICAM, l’Institut Supérieur d’Agriculture, SKEMA, IESEG, le Centre de Formation Professionnelle des Avocats…

Le 1er prix régional de 1000€ fut décerné à Olivia Bruneau, étudiante à l’ISA, pour son essai « Au-delà des mots, l’éthique qui se vit ».

La réflexion de la candidate consistait à analyser, à travers un exemple concret de gouvernance entrepreneuriale, comment se vit la cohérence entre valeurs éthiques, comportement et réalité, ceci à la fois au niveau interne et externe de l’entreprise.

Un second aspect était évoqué : comment concilier contexte concurrentiel, logique de l’actionnariat, innovation, performance, épanouissement de la personne et motivation.

Ces propos peuvent être condensés par « comment passer du Dire à l’Agir ».

S’appuyant sur le vécu d’une importante entreprise régionale à rayonnement national, l’essai repère 2 vecteurs essentiels :

• L’élaboration de la charte d’entreprise présentant la mission (la raison d’être), les ambitions (les grands défis au plan économique, au plan du métier et au plan social), les engagements (envers les salariés, les clients, les actionnaires, les fournisseurs) et les valeurs (les sources d’inspiration du comportement) de l’entreprise,

• L’exemplarité par rapport au système des valeurs défini des différents acteurs en cause.

Le second prix fut décerné à Jean-Baptiste Welsh, étudiant à SKEMA Business School, pour son essai « de l’éthique du vendeur à sa performance commerciale ».

Partant de l’idée que la vente a pour finalité de maximiser le profit de l’entreprise sans forcément augmenter le bien-être du consommateur, acte discutable du point de vue éthique et respect de l’autre, Jean-Baptiste trace le profil du vendeur éthique comme respectant un échange honnête et équilibré en vue du bien d’autrui conduisant à une vente « juste » et apportant au client un soutien à son développement.

Réflexion qui nous rappelle à nous rotariens la démarche d’Herbert Taylor.

En n°3 se place Paul-Marie de Latour, étudiant à l’IESEG, dont l’essai « le principe du Bien Commun en entreprise » a été retenu pour participer au même titre que les deux précédents au concours national.

Paul-Marie élabore sa réflexion sur une analyse différenciée des concepts « intérêt général » et « bien commun » en s’appuyant sur la doctrine sociale de l’église, la recherche du bien commun conduisant à développer un management de responsabilisation et de transmission de sens à l’action.

La lecture de ces réflexions témoigne de toute l’actualité et de la portée du critère des 4 questions et l’on peut constater à quel point la dimension professionnelle, axe cardinal du Rotary, est présente. »

La remise des prix du concours national est placée sous le haut patronage de la commission nationale de l’UNESCO qui se tiendra le 20 mai à l’UNESCO animée par l’organisateur du concours pour la France Roger Lelu.

Une petite précision : la qualité de la motivation des candidats n’a pas échappé à Ed Futa, ancien secrétaire général du RI et responsable général des représentants du Rotary auprès des institutions internationales puisqu’il a souhaité, lors de notre dernière réunion à Evanston, étudier la faisabilité d’une telle manifestation aux Nations Unies à New York.

1000 Jeunes à l’UNESCO le 6 mars 2014

Par Cyril Noirtin

Le 6 mars, à l’occasion de l’événement « Education, sport et diversité culturelle – Nouvelles attitudes pour promouvoir les droits humains dans le monde », près de 1 000 jeunes de 18 à 35 ans ont assisté à cet événement original de sensibilisation aux droits humains organisé au Siège par le Comité de liaison ONG-UNESCO, une quarantaine d’ONG et le Secrétariat de l’UNESCO.

Organisé pour célébrer à l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le 10 décembre 1948, il y a 65 ans, neuf projets en faveur des Droits de l’Homme développés par et pour les jeunes dans le monde, ont été présentés par leurs leaders, venus des 5 continents, dans des domaines aussi variés que le racisme et le sport, l’accès et la gestion de l’eau potable, la lutte contre la violence, l’apprentissage de la langue maternelle, ou encore la formation des femmes pour leurs droits dans un esprit d’équité et d’égalité.

Le thème du sport avait été placé est au cœur de cet événement pour montrer que cela peut être un accélérateur de mobilisation pour les droits humains, par des jeunes et avec les jeunes.

La présence exceptionnelle d’Andrea Agnelli, Président du Juventus Football Club, a permis d’illustrer fortement ce thème par la présentation de son projet mis en œuvre avec le Centre UNESCO de Turin : « Un coup de pied au racisme : joue avec moi ».

Cette manifestation fut également festive. En alternance avec la présentation des projets, différentes activités culturelles, toutes en relation avec la promotion des Droits de l’Homme, ont ainsi été offertes par des groupes parfois venus de l’étranger; danses, chants, musique, ont fait de cette journée, un évènement vivant pour ce 65e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la lutte contre toutes les formes de discriminations.

Comme l’a rappelé dans son discours Eric FALT, Sous-Directeur général pour les Relations extérieurs et l’Information du public de l’UNESCO, cette journée s’inscrivait dans le droit fil de l’action de l’UNESCO. Elle faisait écho aux priorités de la stratégie opérationnelle de l’organisation sur la jeunesse pour 2014-2021. Elle s’inscrivait également dans le cadre de la Décennie internationale pour le rapprochement des cultures (2013-2022), dont l’UNESCO est l’agence chef de file pour le système des Nations Unies et qui offre des opportunités pour aider les jeunes à renforcer le dialogue, partager leur vision de la paix pour tous, développer les compétences interculturelles nécessaires pour vivre ensemble dans nos sociétés mondialisées

Les porteurs de projet ont montré que les droits de l’homme ne sont pas seulement un concept mais bien une mise en pratique sur le terrain de projets concrets dans des domaines aussi variés que l’accès et la gestion de l’eau potable, le racisme et le sport, la lutte contre la violence, l’apprentissage de la langue maternelle, ou encore la formation des femmes pour leurs droits dans un esprit d’équité et d’égalité.

A propos de la culture professionnelle

Par Serge Gouteyron

Comme rotariens, nous sommes engagés dans un réseau socio professionnel, international et amical.

Si habituellement les membres d’un réseau partagent des intérêts économiques, pour nous, il s’agit d’abord de partager des valeurs.

Et parmi ces valeurs, la camaraderie n’est pas la moindre, car être en mesure d’associer les qualités d’expertise de son métier dans un environnement amical est très certainement l’une de nos grandes forces.

Dans le réseau que forment les 1 200 000 membres et leur famille, la relation de confiance est un acquis préalable. Les liens privilégiés implique l’écoute de part et d’autre tandis qu’une approche commune efface les particularités de chacun.

Une question récurrente agite les rotariens. Doivent-ils s’entraider professionnellement ? (c’était l’un des grands débats des débuts du club de Chicago mais tranché très vite).

Certes la réponse ne peut être que personnelle et dépend du libre arbitre de chacun mais les réseaux sociaux spécialisés, les clubs de « professionnels » nous invitent de plus en plus à considérer cela.

Parmi les valeurs, deux émergent car elles jalonnent l’histoire du Rotary. Il s’agit de la loyauté et de l’équité. Deux qualités dont nous devons faire preuve à l’égard de tout interlocuteur qu’il soit producteur, client, usager ou salarié.

Pour les rotariens, « leur profession leur procure l’occasion de servir la société » et depuis l’origine le domaine prioritaire que nous avons choisi est celui des jeunes avec des programmes pour les accompagner dans leur orientation et leur métier et les préparer à leur leadership futur.

Les clubs français y sont particulièrement actifs dans ce domaine.

Mais nous pourrions aller au delà et se doter de grands programmes professionnels dans le cadre de partenariats avec le secteur de l’Education. Nous sommes compétents et légitimes pour être opérateur dans la promotion de l’enseignement technologique et professionnel ou dans l’apprentissage. De même pour établir des relations étroites avec l’Université et les Grandes Ecoles (avec lesquelles nous sommes déjà partenaires dans le remarquable concours d’éthique professionnelle).

En tous cas, il nous faut rechercher un programme révélateur de notre identité.

L’originalité du Rotary comme organisation de service se trouve dans l’un des objectifs préconisé par Paul Harris et ses amis lors de sa création : ouvrir la voie à des relations professionnelles saines. Un président du Rotary, Raymond Havens poursuivant la réflexion à son terme ultime ira jusqu’à demander que « la déontologie professionnelle soit la fondation de la civilisation universelle ».

Pour autant et très loin d’instaurer un ordre moral, les rotariens sont en mesure, et peut être les seuls, à inciter à la réflexion et à la prise de conscience pour que le respect des critères déontologiques des professions rejaillissent dans les relations professionnelles et donc sur la cohésion sociale.

Il serait nécessaire pour cela de définir les critères faisant consensus dans les domaines comme le droit, la médecine, les sciences, la gestion, les finances. Ce travail de réflexion pourrait être confié à un groupe d’actions rotarien représentatif.

Etude pour laquelle l’UNESCO qui poursuit une démarche similaire dans les relations entre pays pourrait être le partenaire référent.

Une utopie ?

Mais quoiqu’il en soit du futur, les leaders professionnels que sont les rotariens se doivent de faire vivre leur réseau et d’y témoigner, avec force, des 3 valeurs que sont la loyauté, l’équité et l’amitié et ce serait déjà un profond changement pour la société

Message de vœux et culture du Rotary

Par Serge Gouteyron

Avec mes meilleurs vœux pour 2014, recevez chers amis lecteurs mes remerciements pour votre fidélité à ce blog qui s’est donné pour tâche de mieux faire connaitre et promouvoir la culture du Rotary à travers ses valeurs et son action.

Au-delà des difficultés et peut être des lenteurs du renouvellement auxquelles fait face notre organisation, je pense que la culture du Rotary est une assise solide sur laquelle nous pouvons compter pour fidéliser et séduire.

Une culture portée par le formidable réseau amical et socioprofessionnel de ses 1 200 000 membres disséminés à travers le monde qui sont, à leur place, autant de témoins engagés pour servir le Rotary et la société.

Une culture qui s’appuie sur une éthique de la vie, simple, tournée vers les autres et le Bien et sur des qualités humaines propices à renforcer la cohésion sociale.

Une culture qui vient de choisir de s’investir dans 6 des 9 domaines d’actions du millénaire des Nations Unies faisant de facto du Rotary l’un des grands acteurs du développement au côté des institutions internationales.

Une culture enfin qui trouve dans la capacité d’impulsion de la jeunesse l’écho qui lui permettra de faire avancer conjointement les forces du renouveau.

Et, sur ces considérations, sans doute un peu trop sérieuses pour ce début d’année, je vous souhaite le meilleur du meilleur pour 2014.

Deviens qui tu es !

Par Serge Gouteyron

Après le plan stratégique et le plan vision, le Rotary a maintenant besoin de préciser son rôle et son modèle dans la société du 21ème siècle.

Il nous faut rechercher des implications plus fortes autour des valeurs de l’humain, du développement, de la gouvernance.

Il nous faut évoluer de la fédération de clubs service vers un mouvement international de pensée et d’actions locales et internationales au service des communautés.

Ce qu’un Président des Etats Unis, Waren Harding avait parfaitement défini en 1921 pour la société américaine :

« Si je pouvais implanter le Rotary dans toutes les communautés, je pourrais garantir la tranquillité et la marche en avant du monde ».

Un projet pour lequel la vocation du club comme unité locale sera renforcée tandis que l’action internationale collective portera des programmes révélateurs de notre identité.

Mais un projet qui puisera toujours ses modalités dans la culture du Rotary et ses trois fondements : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix.

Partis des classifications professionnelles couplées à une approche plus saine des relations d’affaires, les rotariens ont ensuite bâti un code éthique professionnel : le critère des 4 questions d’Herbert Taylor.

La voie est maintenant ouverte pour que les valeurs humaines que sont la camaraderie, le respect de la dignité de chacun, la solidarité économique et individuelle s’expriment dans l’élaboration d’une nouvelle éthique du monde des affaires et de la vie.

La contribution des rotariens à cette exigence sociale devrait être aussi décisive qu’elle l’a été dans la rédaction de la charte des Nations Unies.

Partis de l’action de proximité du club de Chicago – les fameuses toilettes – jusqu’à engager le combat pour l’éradication de la poliomyélite, les rotariens ont défini leurs priorités : alphabétisation et éducation, eau et assainissement, prévention et traitement des maladies, santé de la mère et de l’enfant, développement économique pour lutter contre la pauvreté et la faim.

Si la mise en œuvre des priorités vise tout d’abord à améliorer les conditions de vie. Elles aussi participent à la construction de nouveaux équilibres sociaux.

La voie est ouverte maintenant pour agir un peu plus sur l’ordonnancement d’un monde amical et solidaire et rechercher des consensus pour lesquels le Rotary non confessionnel et non politique, peut faire valoir ses qualités de pacificateur et de régulateur.

La voie est ouverte également pour que le Rotary soit partenaire des task forces internationales en plus de celle de la Polio où son expertise est reconnue et particulièrement dans les domaines de l’éducation et de l’eau.

C’est aussi en 1921 que les rotariens ont ajouté à leurs 3 premiers buts, un 4ème but : celui de la compréhension mutuelle et l’aide à l’avancement de la paix.

C’est à ce moment là que le Rotary avait d’ailleurs atteint sa maturité spirituelle.

C’est ainsi que les rotariens se sont impliqués dans la création des institutions internationales et d’abord l’ONU et l’UNESCO.

Ils ont mis en œuvre de grands programmes pour la jeunesse, garant de leur idéal de paix et il y a 13 ans, ils ont parachevé leur action en créant les centres d’études pour la paix et la résolution des conflits.

La voie est ouverte maintenant pour que le Rotary puisse s’investir dans des partenariats d’envergure avec les institutions, qu’il soit considéré comme un acteur de paix dans la résolution des conflits et que sa voix se fasse entendre dans les manifestations internationales.

Ce sont là des bases pour lancer la réflexion sur le projet du Rotary pour le 21ème siècle. Un projet fidèle à son histoire mais surtout un projet susceptible de transcender les rotariens.

Les 5 valeurs fondamentales du Rotary

Par Serge Gouteyron

Plutôt que de mettre en avant les grands thèmes de son action, le Rotary met en avant les valeurs fondamentales qui guident les priorités de son action.

Ce sont ces valeurs, replacées dans le cadre rotarien, qui donnent le cap.

Ainsi l’action trouve son expression dans les programmes du Rotary et de la Fondation. Ces programmes et tout particulièrement ceux en faveur de la jeunesse, comme ceux liés aux axes stratégiques contribuent à la compréhension et au rapprochement des cultures et donc au final à l’idéal de paix.

Mais l’action est aussi dans la proximité. Celle qui vise à répondre aux attentes locales et à assurer la notoriété du club.

Ainsi la camaraderie et son réseau mondial. A elle seule, elle pourrait changer le monde. C’est le lien le plus fort qui existe aujourd’hui entre les rotariens car s’il y a une vision et des conceptions parfois différentes sur les cultures, ce n’est pas le cas pour la camaraderie : unique et identique, la camaraderie au Rotary transcende les rotariens.

Ainsi la diversité qu’elle soit religieuse, professionnelle, politique est aujourd’hui de fait plutôt une source de conflits ou à tout le moins de confrontation alors qu’au contraire au Rotary nous souhaitons faire de la diversité une force de rassemblement.

Ainsi l’intégrité qui recouvre la démarche éthique – professionnelle et personnelle -. Car la recherche éthique celle de l’équité et du respect, celle de la responsabilité sociale vont au-delà des normes éthiques. C’est une manière d’être et de faire.

Ainsi le leadership. Les rotariens sont par nature des décideurs mais pas n’importe quel leader. Ils sont surtout leaders par l’exemple et pour les valeurs humaines.

Et si le futur du Rotary est dans cette dimension éthique, amicale et même fraternelle à travers les trois cultures originelles : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix pour le développement économique, social et humain alors le Rotary sera l’une des grandes organisations de la société civile des prochaines décennies.

Deviens qui tu es !

Par Serge Gouteyron

Ces dernières années, nous avons fait de la croissance des effectifs notre principal objectif. Nous y consacrons beaucoup de nos forces.
Les moyens mis en œuvre, comme les résultats, seront d’ailleurs au centre des préoccupations de l’Institute de Monaco.

Pour autant, un autre objectif apparait tout aussi important : celui de signifier qu’à travers actes et comportements, un autre ordonnancement social est possible.
Et cette approche trouve son expression dans la culture du Rotary et ses trois composantes : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix.

Le groupe d’amis réunis par Paul Harris pensait, au début du siècle précédent, qu’en créant le premier club rotary, la camaraderie et l’honnêteté seraient des leviers suffisamment puissants pour changer le courant de la vie à Chicago.

Et finalement de la déontologie, au critère des 4 questions jusqu’au questionnement philosophique, les rotariens ont mis au point avec les années une démarche éthique qui leur est propre.

Ce groupe d’amis inscrivit très vite le service parmi ses priorités faisant référence en cela au message d’amour spirituel. C’est ainsi que les rotariens ont mis en place les premières actions locales destinées à améliorer les conditions de vie que les clubs, avec la Fondation Rotary, allaient démultiplier plus tard à travers le monde.

Avant de se concentrer autour de 6 axes stratégiques, ce qui nous met en phase avec les objectifs du millénaire des Nations Unies.

Il ne s’était pas écoulé quinze ans depuis la création du premier club (mais la grande guerre avait changé les esprits) que le Rotary faisait de« l’aide à l’avancement de la paix » l’un de ses buts.

But qu’il concrétisera par son souci de renforcer les institutions internationales, par la recherche permanente du développement humain, de la paix civile et plus récemment, par la création des centres d’études internationales pour la paix et la résolution des conflits.

Toujours à la même époque, un Président des Etats Unis (Waren Harding), dira que « la création de clubs dans toutes les communautés pourrait garantir la tranquillité et la marche en avant du monde »….

Il est extraordinaire de penser qu’en moins de 20 ans, le Rotary était devenu une référence et un espoir pour la société.

Mais ce qui a pêché, c’est que la culture du Rotary et son modèle, bien que partagés sur le fond, n’ont pas été considérés comme capables de bouleverser réellement l’ordre social, seulement d’améliorer çà et là les conditions de vie sauf, sans aucun doute, pour l’éradication de la polio.

Alors, à nous de trouver aujourd’hui (ce qui parait être toujours possible), comment exprimer au mieux la culture du Rotary pour mieux faire connaître le mouvement de pensée et d’action auquel nous adhérons et pour lequel beaucoup d’amis inconnus, autour de nous, seraient susceptibles de partager l’idéal.

La Famille du Rotary

Par Mark Daniel Maloney
Administrateur 1999-2001 du Rotary International

De nombreuses raisons m’ont amené à rester membre du club de Decatur aux États-Unis, même après 32 ans passés au Rotary. Je suis fier d’appartenir à un réseau mondial qui a un tel impact humanitaire aux quatre coins du globe. Le plus important cependant – la raison la plus personnelle – est mon appartenance à la famille du Rotary. 

Avec mon épouse Gay, nous avons deux filles, Phyllis et Margaret. À la naissance de l’ainée cela faisait déjà plus d’un an et demi que j’étais Rotarien. Le Rotary a donc toujours fait partie de leurs vies et elles ont assisté à d’innombrables conférences de district, Institutes et réunions de notre club. En fait, Margaret a même participé à douze conventions et Phyllis à onze.

Mais pour nos filles, le Rotary ne se limite pas aux réunions et aux conférences. Pour elles, il s’agit d’un réseau d’amis et de mentors, chez nous et à travers le monde. Lorsqu’elles étaient plus jeunes, elles étaient presque les mascottes des manifestations de mon district. Le directeur exécutif du Rotary club de Birmingham a entraîné Margaret avant ses concours régionaux d’orthographe. Elles ont toutes deux découvert les villes de convention comme Buenos Aires et Barcelone en compagnie d’autres « enfants rotariens ».

Margaret and Phyllis Maloney

À l’âge de six ans, Phyllis défilait avec les Rotariens nigérians à l’Assemblée internationale et un ancien gouverneur de ce pays est ensuite venu assister à la fête de son école. Phyllis et Margaret nous ont aidés à célébrer notre anniversaire de mariage à l’occasion d’une conférence de district en Turquie. Phyllis a fait un discours lors d’une conférence de district en Inde. Margaret a participé à un RYLA à Taïwan. Phyllis a vécu pendant trois semaines chez un Rotarien brésilien, passé Noël chez un Rotarien allemand et rendu visite à des Rotariens indiens. Lorsqu’elles ont été toutes deux admises à Harvard, le Doyen des admissions a mis leur ouverture d’esprit sur le compte de leurs expériences rotariennes.

Enfin, l’un des meilleurs témoignages de l’importance de la famille du Rotary dans nos vies est peut-être la présence d’une douzaine d’anciens gouverneurs d’une dizaine de pays au mariage de Phyllis. Ils ont vu nos filles grandir et n’auraient manqué cette occasion pour rien au monde.

Même avant que le terme de « famille du Rotary » ne soit consacré par l’ancien président Jonathan Majiyagbe, nous savions que nos relations avec les Rotariens du monde entier revêtaient un caractère spécial. Le Rotary fait partie de nos vies.

 

Vers une civilisation de l’empathie

Par Serge Gouteyron

Chaque année, le concours national d’éthique professionnelle organisé par les gouverneurs français du Rotary, la conférence des grandes écoles et universités et placé sous le haut patronage de la commission nationale de l’UNESCO est un excellent moment pour apprécier l’évolution de la réflexion éthique à travers des générations d’étudiants.

Ce concours à la fois régional et national permet au Rotary d’associer l’un de ses fondements (l’éthique) au monde des étudiants et professeurs des grandes écoles et universités dans un lieu prestigieux (l’UNESCO). C’est un bon vecteur pour l’image.

Le sujet est libre mais doit se rapporter à l’éthique professionnelle.

54 diplômes ont été remis aux 650 candidats de niveau bac +3 à doctorat qui ont présenté 220 essais à titre individuel ou collectif.

Le 1er prix à l’école d’administration militaire de Coêtquidan; école des officiers du commissariat de la Marine à Brest et l’école des commissariats de l’air de Salon de Provence. Ces 3 écoles sont en cours de regroupement pour former l’Ecole des Commissaires des Armées. Leur essai « l’influence de la démocratie sur l’éthique militaire ».

Comme l’explique Roger Lelu, le coordinateur général de ce concours « les valeurs dont se réclament les rotariens, l’intégrité à travers vertu et raison, sont présentes dans tous les essais.

Orienter notre société vers plus d’humanité, témoigner du souci de l’autre, mettre fin aux dérives sont des aspirations marquées des étudiants.

La philosophie humaniste est toujours vivante chez les jeunes : celle qui prône la responsabilité individuelle, le libre arbitre, celle qui conçoit les règles de solidarité et de partage.

Et en même temps, cette philosophie va au-delà du bien commun jusqu’à la recherche du bonheur.

Cela dépasse l’humanisme de la loi et de la raison, celui des lumières et des droits de l’homme.

Nous sommes davantage dans l’humanisme de la fraternité et de la sympathie comme le disent Luc Ferry et André Comte-Sponville.

Et les jeunes, par réaction sans doute au monde actuel, le découvre par la réflexion à laquelle le Rotary les invite.

L’inspirateur du Rotary Paul Harris n’a pas dit autre chose en 1915 lorsqu’il écrivait « je considère parfois le Rotary comme une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur ».

« La réflexion éthique des étudiants nourrie par la diversité et le constat du monde actuel, leur conviction et leur volonté annoncent une renaissance et l’espoir d’une civilisation de l’empathie ».