LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Le Rotary connecte le monde

Par Serge Gouteyron

Connecter le monde pour assurer la dignité de chacun, protéger la planète et construire une société pacifique.

Assurer le développement du Rotary, c’est rechercher de nouvelles voies d’accès au Rotary, envisager des formats nouveaux de clubs – Etre innovant jusqu’à l’innovation de rupture en créant au sein des clubs et des districts des commissions effectif puissantes et diversifiées afin de répondre aux causes de la défection de nos membres..

Assurer le développement du Rotary, c’est prendre en compte la famille (voir le message de Mark Maloney sur mon blog de septembre 2013) et les contraintes de notre temps. C’est adapter à tout moment le fonctionnement de notre organisation.

Assurer le développement du Rotary, c’est se comporter en leader.

Le président élu Mark Maloney célèbrera l’an prochain le 75ème anniversaire de la création des Nations Unies en organisant les conférences présidentielles sur les sites des Nations Unies. L’occasion de rappeler ou de faire mieux connaître le rôle du Rotary au sein des institutions internationales.

Les Nations Unies rapprochent les Etats pour leur sécurité et le développement tandis que le Rotary contribue dans ces mêmes pays au progrès social et humain.

Une belle opportunité pour connecter le Rotary et les Nations Unies dans la réalisation des objectifs 2030 du développement durable.

6 objectifs sont déjà dans nos priorités et les 11 autres tout proches de la démarche rotarienne :

  • Eliminer la faim et la pauvreté
    Mettre en place des banques de germes et de plants – une protection sociale – le  microcrédit
  • Stopper les épidémies de Sida, de tuberculose et de paludisme. Faire baisser la mortalité maternelle et infantile. Assurer l’accès aux soins et aux médicaments pour tous
  • De l’eau potable et des sanitaires partout
  • Savoir lire, écrire compter. Vaincre l’illettrisme
    Accéder à l’enseignement supérieur, technique et professionnel. Garantir l’éducation des filles
  • Promouvoir une croissance économique soutenue, l’entreprenariat et une stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes – Partager les ressources et le savoir
    De l’énergie et internet partout – Supprimer le travail des enfants
  • Penser les programmes de ville ouverte – les transports – la gestion des déchets
  • Vivre dans un environnement sain, partager les ressources naturelles, lutter contre la répercussion des changements climatiques, exploiter de manière durable les océans
  • Favoriser le dialogue entre les cultures, les religions, la résolution des conflits. Lutter contre l’extrémisme violent et la corruption, renforcer l’état de droit, l’éducation à la citoyenneté
  • Des partenariats publics et privés – Aide au développement 0.70% du produit intérieur brut

Les précédents objectifs ceux du millénaire, ont fait  progresser largement la lutte contre la pauvreté, l’accès à l’eau et à la santé, l’éducation et l’illettrisme.

Les objectifs pour 2030 touchent tous les aspects du développement avec cette fois-ci des objectifs qualitatifs  et humains.

Le Rotary International est l’une des grandes organisations de service privée.

Imaginons que les Nations Unies et le Rotary s’associent dans une nouvelle initiative pour le développement  comme celle de Polio Plus en 1985.

Quelle avancée  !

La Conférence des ONG à l’UNESCO

Par Serge Gouteyron

La Conférence internationale des ONG en partenariat officiel avec l’UNESCO s’est tenue au siège de l’UNESCO les 17,18 et 19 décembre avec comme thème : « valoriser l’engagement et la contribution des ONG partenaires de l’UNESCO ».

Parmi les institutions internationales, l’UNESCO est celle qui fait la place la plus grande dans son organisation à la société civile : une direction et des services, une conférence internationale tous les 2 ans.

425 ONG étaient invitées à cette conférence qui alterne avec la Conférence Générale (la conférence des Etats membres). Celle-ci est le pendant à l’UNESCO de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Parmi les résolutions adoptées, la principale concerne les forums organisés conjointement par le comité de liaison des ONG et l’UNESCO.

10 forums sont programmés au siège ou dans les pays hôtes. Les thèmes proposés sont : sauvegarder le patrimoine culturel naturel et immatériel, le rôle des volontaires et des bénévoles – l’éducation à la citoyenneté mondiale – l’éducation à la non-violence et à la paix – célébration des langues autochtones – quelle éducation inclusive et équitable pour toutes et tous tout au long de la vie – forum sur le climat – festival pour la paix avec les jeunes – lien entre l’esprit d’entreprise, la science, la technologie et l’innovation – la diversité culturelle avec les artistes du monde – les énergies, l’eau et leur impact sur la société civile.

Ces forums sont la manifestation du travail collectif effectué par les ONG, le comité de liaison et l’UNESCO.

La conférence des ONG élit tous les 2 ans au comité de liaison, 10 ONG pour les représenter.Le Rotary International a été réélu au comité de liaison des ONG avec Cyril Noirtin comme membre titulaire et Serge Gouteyron comme membre suppléant. Ce 5ème mandat fait suite à ceux de 2012/2016.

La Conférence a recommandé d’associer les jeunes en leur  déléguant des missions importantes et d’assurer un suivi des conclusions de ces forums auprès des Etats membres et des commissions mondiales et bien sûr en priorité aux ONG.

Très important, la conférence a rappelé l’importance du dialogue entre Etats membres de l’UNESCO, les ONG par le développement d’une coopération fructueuse. Elle a invité le comité de liaison ONG-UNESCO à contribuer à la création de nouvelles opportunités d’interaction et de dialogue afin de renforcer davantage la coopération avec les Etats membres et l’UNESCO.

Pour nous,  représenter le Rotary à l’Unesco est une tâche exaltante   qui nous permet de faire mieux connaître les valeurs et les actions du Rotary auprès d’une institution internationale.

D’autant que le Rotary et l’Unesco ont une proximité de pensée dans plusieurs domaines : l’éducation, l’eau, la pauvreté, la culture de la paix, l’éthique et pourquoi pas bientôt une proximité d’actions en commun.

En retour, l’UNESCO considère favorablement le rôle du Rotary tant dans les conférences internationales qui y ont été organisées avec à chaque fois un intérêt accru que dans sa présence au sein du comité de liaison pour valoriser l’image de l’UNESCO.

Pour le mandat qui s’ouvre, nous devons particulièrement insister sur la représentation de la société civile au sein des hautes instances des Etats membres (Conférence Générale et Conseil Exécutif).

Une tâche pas facile car tous les Etats n’ont pas la même approche et l’ouverture doit provenir des Nations Unies elles-mêmes.

S’impliquer dans le Rotary

Par Serge Gouteyron

Plus d’implication des rotariens dans le Rotary devient une nécessité, en France, au moment où l’influence numérique tend à décroitre.

Certes, la philosophie portée par le Rotary est attirante : celle que Paul Harris a défini comme « une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur ». Les valeurs dans lesquelles nous nous reconnaissons comme l’éthique, la compréhension de l’autre, le réseau international de camaraderie sont les piliers d’une société juste et fraternelle.

Certes, les causes que nous défendons : l’éducation pour tous, l’eau potable et l’assainissement partout, le développement économique, les combats pour la santé et la culture de la paix à travers le plaidoyer et des actes forts, sans oublier les innombrables opportunités de service local apportent de meilleures conditions de vie là où le rotary intervient.

Nous sommes rangés derrière la bannière  du service mais nous marchons aussi derrière celle des Nations Unies et ses objectifs du développement durable.

Pour autant, cette vision du monde ne suscite plus spontanément l’adhésion du public, c’est pourquoi dans cette période, moins facile, les témoignages forts et le souffle de la reconquête ne peuvent être trouvés que dans une plus grande implication de chacun.

Une organisation de service, le Rotary, qui soit à la fois une référence et un leader.

Des hommes et des femmes inspirés par leur propre histoire rotarienne, pour assurer partout la dignité de chacun, la protection de la planète et l’avènement d’une société pacifique et juste.

Ce sont mes souhaits pour cette année !

Le long chemin de la paix – Publication de l’Unesco

Par Serge Gouteyron

Aujourd’hui, la paix ne se résume pas à la guerre et à la violence, elle englobe la justice sociale, la réduction de la pauvreté, l’autonomisation des femmes, la mobilisation du potentiel des jeunes et le bien être des enfants.

La sécurité mondiale repose sur la diplomatie préventive – les alertes, la médiation.

Le maintien de la paix lui repose sur les forces d’interventions et la consolidation de la paix après les  conflits.

Les problèmes du monde ne sont pas dus à l’analphabétisation mais plus à  l’incapacité des cultures et des religions des différentes nations à « vivre ensemble » et à travailler collectivement pour résoudre les problèmes persistants tel que le réchauffement de la planète, les épidémies telles que le sida, la pauvreté, le racisme…..

Pour autant, la violation de la dignité au moyen de la discrimination, de la répression, de la persécution sont des facteurs déclenchants de guerre (Peter Wallenstein) tandis que d’autres chercheurs (comme Michel Doye) insistent sur le fait que la gouvernance fondée sur la démocratie et les droits de l’homme, le libre échange, l’interdépendance  et l’implication des organisations internationales sont des conditions préalables à la paix.

Les relations entre pays préparent les citoyens à explorer des perspectives éthiques et culturelles plurielles afin de créer un monde plus juste empreint d’humanité. Elles passent par la découverte et l’appréciation des croyances d’apparence et de modes de  vie différents.

Le concept de « paix positive » est directement en lien avec celui de « culture de la paix » établi sur la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité.

Les violences constituent le plus grand défi à la pérennisation de la paix. L’UNESCO promeut un programme pour lutter contre l’extrémisme violent par l’éducation, le rôle des femmes et l’apport des jeunes au processus de paix et le sport.

La promotion de la paix par l’éducation et l’objectif « éducation pour la paix » en particulier renforce la capacité des enfants, des parents, des enseignants et autres responsables à prévenir, réduire et  gérer les conflits.

L’idée que le patrimoine culturel et national appartient à l’humanité tout entière est un message fort de l’UNESCO.

La culture de la paix induit aujourd’hui la sécurité humaine, la prévention et la résolution des conflits et la réalisation des objectifs des Nations Unies pour le développement durable.

Nous rotariens, nous retrouvons nos idées et nos valeurs dans cette approche de la « paix positive ».

Europe – Paix – Liberté – 100 ans après

Par Anaïs Monier
1er prix concours d’éloquence du club de Fourmies Hirson Vervins
Elève  en terminale L à Notre Dame de Grâce à Maubeuge

Le samedi 10 novembre 2018  à Fourmies

Nous sommes réunis aujourd’hui, pour témoigner d’un devoir de mémoire qui est le premier cessez-le-feu sonné par le caporal Clairon Pierre Sellier le 7 novembre 1918 à  » la Capelle d’Haudroy ». Cela a permis l’arrêt des hostilités entre la France et l’Allemagne, et a enclenché les négociations concrètes de paix signée le 11 novembre.

On nous a demandé ce que pour  nous évoquaient les mots: « Europe, paix, liberté, 100 ans après ».

L’Europe c’était, à cette époque, une solidarité! Car pendant 4 années, les soldats coloniaux ont été envoyés sur le sol français et sur tous les fronts. Ils se sont attirés les éloges du commandement pour leur bravoure, leur héroïsme, et leur  » esprit de sacrifice » au service d’une guerre qui n’était pourtant pas la leur. Ils ont résisté à la propagande allemande! Ainsi qu’à l’appel du djihad lancé par les turcs. C’est grâce à cette solidarité, que la France, et l’Europe, ont gagné.

L’Europe c’est plus qu’un continent, avec les pays alliés, tous vainqueurs d’une haine qui n’est semble-t-il plus notre combat.

Pour définir la paix, j’ai pensé qu’il valait mieux expliquer son contraire. Selon moi son contraire est la guerre. Mais qu’est-ce que la guerre? La guerre est par définition le fait de se battre pour pouvoir garder nos libertés… Mais c’est aussi avoir peur, froid, subir la famine à ne plus dormir! Et se faire tuer pour la paix des autres… La paix c’est çà… Ne pas devoir faire ce que les soldats ont dû ou doivent encore endurer. Même avec du patriotisme, la paix en 1918 c’est décider de ne pas mourir en un claquement de doigts, en une balle, en un obus, dans une tranchée à même le sol, et la boue qui nous recouvre nous et le patriotisme aveuglant de certains.

La liberté quant à elle, c’est la possibilité de pouvoir agir sans contrainte et de ne pas s’aliéner. C’est celle que je prends aujourd’hui pour exprimer mes sentiments. La liberté c’est pouvoir dire « non », sans se faire traiter de lâche, la liberté c’est dire que Boris Vian est un compositeur qui peut manifester sa colère dans sa « lettre au président » par rapport au devoir des Hommes de combattre pour la paix de leur pays en s’enfermant, en se condamnant à une mort physique très probable, et à une mort morale certaine. Rappelons-nous que nos poilus étaient considérés comme déserteur ou menteur lorsqu’ils revenaient du combat sans blessures, apparentes. La liberté d’aujourd’hui c’est tout ce que nous n’avions pas hier. La liberté c’est un des piliers de notre constitution. D’ailleurs, toutes les notions abordées sont des fondements de la France que nous connaissons telle qu’elle est. La paix pourrait être aussi une des branches de la liberté car Malcom x, qui était un homme politique américain, disait: « Paix et liberté ne peuvent être séparées, car personne ne peut être en paix tant qu’il n’est pas libre. »

La notion d’Europe s’accorde aussi avec la fraternité comme nous avons pu le voir précédemment. Pour la laïcité qui se rajoute aujourd’hui, un quidam disait « La laïcité est un signe de paix et d’égalité pour la République et toute l’humanité. » La laïcité c’est notre histoire, c’est aussi celle de nos ancêtres qui sont morts pour qu’aujourd’hui nous connaissions un monde meilleur. C’est cette histoire que nos aïeuls ont écrite avec leur sang pour qu’on n’en démolisse pas les bases et que nous bafouons leur esprit de camaraderie puisque des inégalités culturelles et ethniques persistent en France. Selon Günter Grass, Artiste et écrivain Allemand: « Le racisme, c’est le manque de tolérance caché sous l’arrogance, ce sont les guerres et leurs conséquences, qui marquent l’histoire de nos pays. » C’est pour cela qu’aujourd’hui il est important de se remémorer notre Histoire, de témoigner de l’horreur et de l’injustice de celle-ci, pour que nous et les générations futures ne connaissions plus comme l’a si bien dit Voltaire “cette boucherie Héroïque”, qui a tout de même été nécessaire dans la construction de l’identité française et européenne. Plus jamais nous ne devrions être arrogant, raciste, xénophobe et antisémite.

Il faut que  l’histoire serve enfin de leçon, mais est-ce une utopie dans la mesure où l’histoire s’est répétée en 39-45? Peut-être puisque c’est la haine, l’arrogance, l’esprit de domination, de délation, voire de soumission, qui a germé à nouveau 25 ans après.  Peut-être puisque aujourd’hui encore, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Allemagne, (pays européens), se rapprochent des extrêmes pour les mêmes excuses que l’humain utilise pour faire la guerre depuis son existence. Néanmoins on peut aussi comme le disait monsieur Donnadieu, qui est un homme polyvalent par ses talents de Photographe, Graphiste, et d’Auteur, cesser de donner de l’importance à la violence de quelques natures qu’elle soit car je cite: « Disserter  trop du racisme c’est l’entretenir. »

Revenir à cette première guerre mondiale, Henri Barbusse, journaliste et romancier, disait quant à lui: « Ce ne sont pas des soldats : ce sont des hommes. Ce ne sont pas des aventuriers, des guerriers, faits pour la boucherie humaine. Ce sont des laboureurs et des ouvriers qu’on reconnaît dans leurs uniformes. Ce sont des civils déracinés.  » Il montre dans cet extrait que l’homme tel un fauve emprisonné se défend contre un ennemi qui est avant tout un être humain et que l’autre est désespérément dans la même situation. Il montre également que l’homme qui se bat pour des vies et avant tout prêt à risquer la sienne, à se sacrifier au nom de la France et de ses valeurs, qu’ils ont défendus. Je pense à Albert Roche qui en 1914 est appelé du haut de ses 19 ans à servir la France. Le maréchal Foch dira de lui qu’il est « Le Premier Soldat de la France ». Je pense aussi à Jean-Corentin Carré. Ce jeune Breton érigé en héros après sa mort en 1918.   En réussissant à s’enrôler à seulement 15 ans, il est entré dans l’Histoire comme l’un des plus jeunes combattants français de la Première Guerre mondiale.

Nous devons nous rendre compte de la chance que nous avons cents ans après d’avoir les libertés que nous avons, la paix que nous avons, d’avoir 15 ans et de ne nous soucier que  d’apprendre nos leçons sur la grande guerre alors qu’eux en sont morts. Il y a des tas de noms, des tas d’hommes qui sont morts pour nous permettre d’avoir ce que nous avons aujourd’hui.

C’est grâce à eux qu’en ce jour j’ai pu m’exprimer librement, sereinement, et prôner un message de paix, que j’espère avoir partagé avec vous et avec les générations futures pour le monde à venir. Je suis devant vous avant tout, pour remercier tous ceux qui sont morts pour la France, pour nos libertés, notre paix, pour nous permettre de nous réunir ici, en cette année de commémoration nationale, et de participer cents ans après à leur mémoire.

Ce n’est pas parce que, Louis de Cazenave et Lazare Ponticelli sont les derniers combattants français de la première guerre mondiale morts en 2008, que nous devons taire leur mémoire. Notre mémoire.

Merci à vous de nous avoir permis de poser nous-mêmes des mots sur ceux que nous avons appris, de réfléchir sur la chance que nous avons, sur leur histoire, notre histoire, celle de la France entière.

 

Devons-nous nous positionner comme des leaders d’opinion ?

Par Giuseppe Viale
RI Directeur 2014-2016
Italie – Malte – San Marin

Il est bien connu que des relations d’affaires plus amicales sont à l’origine de la création du Rotary par Paul Harris et ses 3 amis. Mais très vite l’esprit de service s’ajoute à cette préoccupation première.

Les chroniques nous rapportent que la toute première action de club a été la collecte de fonds pour acheter un nouveau cheval à un colporteur,  bientôt suivi par des distributions de nourriture, de vêtements, de jouets aux familles en difficulté pour aboutir à la mise en place de toilettes publiques réalisées avec le concours de la Mairie, de la Chambre de Commerce et des organismes professionnels de Chicago.

Cette première période du Rotary trouvera sa consécration dans un document, aujourd’hui oublié, que Paul Harris soumit à la réflexion de  l’Etat de l’Illinois le 27 juillet 1908, afin d’obtenir pour le club la reconnaissance officielle de “Corporation”.

Servir les intérêts authentiques (“the best interests”) de la communauté, associée à une conduite loyale (“spirit of loyalty”).

Bien que les actions charitables se répandent avec le développement des clubs rotary dans le monde, le sens civique (“Civic Work”), restera au centre de l’engagement rotarien pendant les décennies suivantes, dans le domaine social comme dans le domaine des relations internationales. Il suffit de rappeler ici les efforts pour le règlement des conflits capital – travail, qui se succédèrent au premier tiers du siècle dernier comme l’appel au désarmement des grandes puissances lors de la Convention de Vienne en 1931, tout comme les appels du monde libre lorsque les régimes totalitaires parviennent au pouvoir dans les pays d’Europe centrale et orientale.

La Fondation Rotary, après la 2ème guerre mondiale mit de plus en plus l’accent sur l’action charitable et humanitaire qui devint peu à peu l’action principale du Rotary. Sans aucun doute la campagne pour l’éradication de la poliomyélite est l’opération qui exprime le mieux notre engagement sur le plan humanitaire.

Toutefois, les activités de la Fondation Rotary sont en concurrence avec beaucoup d’autres organisations humanitaires parfois dotées de budgets bien plus importants. Cependant,  le plan stratégique du Rotary confirme le rôle central de l’action humanitaire par le renforcement des clubs et l’amélioration de l’image publique.

D’autre part, des décisions récentes du Conseil de Législation ont provoqué quelques soucis, notamment en ce qui concerne le rôle professionnel du Rotary.

Mais aujourd’hui, dans la plupart des pays européens, le nombre de rotariens diminue. Les causes de ce phénomène sont certainement multiples et probablement spécifiques à chaque pays. Mais à mon avis, c’est l’affaiblissement du rôle du Rotary comme “Civic Work” qui en est le premier responsable.

Est-ce que le futur du Rotary, notre futur sera dominé par la charité ? Stéphanie Urchick Présidente du comité stratégique a posé la question: “devons-nous nous positionner comme des leaders d’opinion ? »

Je souhaite que cette question reçoive une réponse affirmative.

 

Karibuni à Nairobi !

Par Serge Gouteyron et Cyril Noirtin

Karibuni est le mot swahili pour « Bienvenue ».

Pour rester dans cette idée chaleureuse, vous êtes invité à rejoindre les dirigeants du Rotary le 10 novembre à Nairobi (Kenya) pour célébrer notre relation privilégiée avec les Nations unies et les jeunes leaders qui changent notre monde.

Plus de 750 personnes sont attendues cette année pour la Journée du Rotary aux Nations unies organisée sous le thème « Innovation par les jeunes : créer des solutions aux problèmes émergents ». Des responsables des Nations unies et des experts du monde humanitaire proposeront des stratégies innovantes aux participants pour résoudre les crises humanitaires les plus pressantes, à l’échelle locale et internationale.

Organisés par le Bureau des Nations unies à Nairobi, les séances plénières et les ateliers permettront d’aborder les objectifs de développement durable des Nations unies, et de réfléchir aux moyens d’utiliser la révolution technologique pour améliorer les conditions de vie dans le monde et à la place des jeunes dans la création de changement. Une séance spéciale sur l’environnement soulignera l’importance du développement durable et des possibilités d’actions qui s’adressent à tous, pour une planète plus propre.

L’un des temps forts de cette journée sera l’hommage rendu par le président Barry Rassin à six membres du Rotary et du Rotaract de moins de 35 ans pour leur travail humanitaire. Ces jeunes innovateurs apportent de nouvelles solutions aux problèmes humanitaires et leurs résultats – mesurables et durables – permettent de lier les problématiques locales et internationales. Par ailleurs, cette journée présentera pour la première fois une foire aux innovations où des Rotary club, des entrepreneurs et des organisations présenteront leurs actions humanitaires et exposeront des technologies d’avant-garde pouvant soutenir nos actions.

Les informations sur l’inscription, l’hébergement et le voyage sont disponibles sur www.rotaryundaynairobi.org.

Karibuni à Nairobi ! 

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels : Une proposition pour l’avenir du Rotary

par Gérard Allonneau,
Directeur du Rotary International 2016-2018 (Zones 11 & 12).

L’admission de membres jeunes est l’un des grands enjeux du Rotary International. Il en va non seulement de l’avenir de nos clubs mais encore de l’évolution de notre vision du Rotary.

L’ambition de la proposition présentée est de donner envie aux Rotariennes et Rotariens d’accueillir et d’entraîner les jeunes professionnels a à agir avec eux.

L’attractivité de nos Rotary-clubs

Le Rotary a été historiquement le premier club-service créé au monde, en 1905. Notre « âge » est certainement un handicap mais notre expérience est une très grande chance pour attirer les jeunes professionnels aujourd’hui.

Les jeunes aiment bien œuvrer pour des causes importantes. Nous le vivons avec nos jeunes partenaires dans le service qui sont à nos côtés depuis 1962 pour les Interact-clubs (12 à 18 ans) et depuis 1968 pour les Rotaract-clubs (18 à 30ans).

Nos jeunes bénéficiaires (Étudiants d’échange long ou court, Ryliens, Boursiers de la Fondation, Équipes de formation professionnelle) nous remercient d’avoir changé leur vie en leur transmettant notre savoir-faire.

Dès le Lycée, à l’Université et surtout dans les Grandes Écoles, les jeunes savent agir dans des associations de service. Rechercher à faire le bien est dans l’esprit des nouvelles générations.

Nous pouvons déjà facilement enseigner aux bénéficiaires de l’action jeunesse nos valeurs rotariennes qui reposent sur notre culture de la Paix qui est la finalité du Rotary et notre culture professionnelle fondée sur l’éthique. Mais il en va de même pour attirer des membres postulants ou des nouveaux membres jeunes professionnels.

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur l’engagement de chaque Rotarien à promouvoir nos valeurs.

La flexibilité dans notre organisation

La politique de flexibilité, initiée et conduite par les dirigeants actuels du Rotary International, permet aux clubs de changer leur mode de fonctionnement en prenant en compte les attentes de jeunes membres en fonction de leur vie professionnelle et familiale.

Il ne s’agit pas de demander aux Rotary-clubs de changer totalement leur mode d’organisation. Il s’agit de revoir quelques modes de fonctionnement dans l’organisation d’un club pour répondre aux attentes des nouveaux membres et en particulier des jeunes professionnels que nous devons recruter pour la pérennité de l’effectif du club. L’expérience vécue par des Rotary-clubs montre que quelques modifications ou ajouts dans le règlement intérieur suffisent.

Chaque Rotarienne, chaque Rotarien est conscient des apports positifs des jeunes professionnels dans nos clubs et attentif à leurs attentes et besoins. Il n’y a pas d’opposition entre jeunes et anciens au Rotary mais une profitable complémentarité qui engendrera un dynamisme au sein du club.

Donnons un exemple. Nous pouvons utiliser la création d’un club « satellite » comme support d’accueil pour les jeunes professionnels qui veulent rejoindre le Rotary, dans un cadre plus flexible, tout en restant liés à un club traditionnel. Dans ce cadre, un simple changement d’horaires, de lieu de réunion, une adaptation des cotisations et la mise en œuvre de nouvelles actions ont un impact réel sur les jeunes professionnels et en conséquence sur le Rotary.

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur la volonté des Rotary-clubs à repenser leur mode de fonctionnement.

L’innovation dans nos actions

Les actions réussies sont celles qui savent  allier pédagogie, liens personnels motivation, décontraction et surtout innovation. Les jeunes professionnels savent faire preuve de créativité, ce qui est aujourd’hui nécessaire pour nos programmes d’action. Il est facile ainsi de les motiver à jouer un rôle actif au sein de nos clubs.

Citons l’exemple d’un club satellite composé de jeunes professionnels qui a conçu l’action « Job Experience Exchange » qui consiste à proposer à des jeunes de 18 à 30 ans un stage à l’étranger de 1 à 3 mois. Ce stage, en cohérence avec  leur projet professionnel, est encadré par des Rotariens mentors du Rotary-club d’accueil. Les Rotariens du club satellite accueillent dans les mêmes conditions des jeunes étrangers dans une entreprise correspondant à leur formation et motivation. Un engagement : le stage se déroule dans l’entreprise du Rotarien mentor.

Nous trouvons aussi l’innovation associée à l’enthousiasme dans le choix des actions des Rotaract-clubs. Nous connaissons tous les nombreuses actions conduites par les Rotaract-clubs. A Paris, les Rotaractiennes et les Rotaractiens nourrissent les personnes en difficulté grâce aux « potagers solidaires » qui sont à leur disposition dans la rue.

Favoriser l’innovation dans nos actions est une préoccupation première du Rotary International. Nos clubs peuvent facilement aujourd’hui utiliser le « kit phases d’une action » qui comprend des groupes de discussion, Rotary Ideas et Rotary Showcase. L’intérêt pour un club est d’avoir immédiatement de nombreux contacts, une plate-forme de financement (crowdsourcing) et de prendre connaissance de nombreuses actions innovantes et reproductibles. Cet outil attire beaucoup les jeunes professionnels. De plus, un site spécifique a été créé pour eux afin de multiplier les échanges entre eux.

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur la possibilité d’impliquer des jeunes pour stimuler nos actions.

La fidélisation de nos nouveaux membres

Les nouveaux membres d’un Rotary-club veulent passer à l’action tout de suite,avoir un impact, élargir leurs horizons et leurs réseaux. Les aînés doivent les accompagner dans leurs attentes. La mixité des générations est une force à utiliser. Le Rotarien d’aujourd’hui doit transmettre ses connaissances aux Rotariens de demain. Cette transmission est à organiser concrètement dans les clubs en se fondant sur un mentorat par l’action.

Ce mentorat est une démarche de compagnonnage et d’engagement. Il va bien au delà du traditionnel parrainage. Il se déroule au cours de la conduite d’une action sur le terrain qui implique les membres du Rotary-club et non par une formation théorique. Conduire une action est l’occasion unique de présenter les méthodes du Rotary, ses valeurs, ses contributions pour faire le bien dans le monde et de démontrer l’efficacité du Rotary.

Le mentorat par l’action est aussi une méthode qui va favoriser la fidélisation des nouveaux membres dans les clubs Rotary et dans les clubs satellites. Ce sont nos actions qui attirent. C’est notre savoir faire qui fidélise.

Rotary club satellite de Parthenay

 

Agir au Rotary avec les jeunes professionnels repose sur l’accompagnement dans la conduite d’actions.

Ce texte a été rédigé, à partir des conclusions du Rotary Institute de Montpellier qui a eu lieu en Octobre 2017, par Gérard Allonneau, membre du Rotary-club de Parthenay (France), Directeur du Rotary International 2016-2018 (Zones 11 & 12).

Be the Inspiration – Soyons l’inspiration

Par Pierre Wémeau
District 1520
Gouverneur 2011-2012

L’analyse du thème annuel du Président International, Barry Rassin 2018/2019, est une exhortation aux valeurs rotariennes.

C’est ainsi que les deux thèmes précédents ont été l’occasion d’examiner de plus près le concept de service, puis celui de différence. Cette année, dans une formule aussi brève qu’impérative, c’est la notion d’inspiration qui est promue avec insistance.

I – LA NOTION D’INSPIRATION

L’inspiration, au sens propre et au sens figuré, est d’abord insufflation, le verbe « insuffler » étant bien entendu dérivé de « souffle ».

Le sens figuré du mot inspiration, évidemment dominant, sinon exclusif, dans le thème du Président International, est celui d’une incitation (à la pensée et à l’action) qui n’est pas de l’ordre de la raison.

II – PORTÉE CONSÉQUENTE SUR LE ROTARY

On montrerait aisément que ce qui vaut pour le désir du vrai et ses conditions vaut pour le désir du bien qui anime le rotarien, et l’on comprend l’importance de l’appel lancé par notre prochain Président International.

D’autres ont agi avant nous et nous devons rebondir sur ce qu’ils ont entrepris. Ils nous inspirent, avec le désir de bien faire.

Be the inspiration est proclamé par Barry RASSIN délibérément après plus d’une centaine d’années d’expérience du Rotary. Il s’adresse tout d’abord à ses gouverneurs du monde entier et à tous les présidents des clubs rotariens : « avec votre expérience rotarienne, avec ce que vous avez-vous-mêmes appris en vous inspirant de vos prédécesseurs et de ce qui a été fait dans l’histoire de vos clubs et du Rotary, inspirez à votre tour les rotariens dont vous êtes responsables, et en particulier les générations plus jeunes du Rotaract » ;

Citons son propos au cours de l’Assemblée Internationale de San Diego : « insufflez à vos clubs et à vos membres ce désir de réalisation (…) qui sommeille en chaque rotarien ».

Il est bien ici dans le droit fil de l’Eros platonicien, et il précise : « Ne commencez pas par concevoir des actions et distribuer des tâches » mais « commencez par inspirer : quand vous réveillerez chez eux par votre propre enthousiasme le désir d’un monde meilleur, ils pourront le construire ».

 « Comme Paul HARRIS l’a si bien dit ‘Le Rotary est un microcosme d’un monde en paix, un modèle que les nations feront bien de suivre’. Selon moi, le Rotary n’est pas seulement un modèle, mais une inspiration. Il nous montre ce qui est possible, nous inspire à l’accomplir et nous ouvre la voie vers l’action – alors, Soyons l’inspiration pour notre monde ».

Quand le Rotary inspire les rotariens, c’est le monde entier qu’il inspire, c’est-à-dire, pour reprendre l’étymologie et son symbole, que le monde aura trouvé un souffle plus fort, que lui aura été insufflé plus de vie.

III – LE LOGO

1 – En premier plan, une énorme vague roule et se brise comme sur la rive bordant sa maison côtière des Bahamas : la mer représente l’inspiration, et les vagues figurent cette inspiration frappant la terre. Le Rotary est tel cette force primitive des vagues, se caractérisant comme elles par la constance, la fiabilité, la puissance irrésistible de changement.

2 – Sur le logo, à droite de la vague, on aperçoit en arrière-plan les rayons de soleil polychromes qui symbolisent toute cette diversité génératrice de puissance qu’on trouve au Rotary, diversité de contextes, de cultures, de professions et de capacités, qui, loin de nous séparer, accroît notre unité et notre dynamisme, car une synergie procède d’une communauté des valeurs et des fins, que deux derniers éléments du logo vont déterminer.

3 – Sous l’extrémité de la vague, on discerne un cœur – si stylisé à vrai dire qu’on peine à le deviner. C’est qu’avoir du cœur appartient en priorité à ces valeurs rotariennes qui animent l’unité inspirée des acteurs qui ne parviennent à prendre soin de ceux qui ne peuvent prendre soin d’eux-mêmes, que parce qu’ils ont d’abord été sensibles à leur souffrance.

4 – Enfin, à droite, la vague découpe dans l’espace ensoleillé, la silhouette d’une voile, bien distincte cette fois. Cette voile symbolise la direction, l’exigence d’un cap à tenir, bref la conscience des fins poursuivies : au Rotary, on sait où l’on va et, en tenant la barre on regarde en direction du but, inspiré par autrui et inspirant autrui.

Les Nations Unies et les objectifs du développement durable

Une conférence placée sous le signe de l’espoir, de la paix et du partage

Par Hugo Hernandez-Cornet
Récipiendaire de la Bourse Rotary Sud Ile de France

Dans le préambule de l’acte constitutif de l‘Unesco est écrit : « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. » Ce principe, inscrit en six langues sur une stèle à l’Unesco, rejoint les valeurs rotariennes dont la plus importante est de garantir la dignité humaine. Si décider au retour à la paix d’une région conflictogène est juste et moral, le sont pareillement la parité hommes-femmes, la lutte contre les épidémies ou l’accès à l’eau potable pour tous. L’objet de la conférence qui s’est déroulée le samedi 24 mars à l’Unesco portait sur « Les Nations Unies et le développement durable. L’impact du Rotary et de l’Unesco – S’investir dans le monde que nous voulons ».

Le développement durable est l’idée selon laquelle les sociétés humaines doivent répondre à leurs besoins essentiels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Or de nos jours, il s’agit d’un concept peu appliqué dans le monde. C’est à ce manquement que les grandes organisations mondiales, dont l’Unesco et le Rotary, entendent remédier. L’aide précieuse du Rotary contre la polio, aujourd’hui quasiment enrayée, prouve son implication efficace en faveur d’un développement durable mondial.            Les défis du XXIe siècle à relever sont considérables : les flux migratoires, la vaccination et la pollution. Comment le partenariat de l’Unesco et du Rotary assure et assurera le développement durable à l’échelle du monde ? Mais déjà dans la salle de conférence, Magnus Magnusson, directeur des partenariats et des mobilisations de ressources de l’Unesco, explique que seules des actions à tous niveaux permettent de relever ces défis. Notre rôle au sein d’une organisation nous semble dès lors indispensable et juste.

L’éducation demeure le pilier d’une société pacifique et l’Unesco se charge du renforcement du système éducatif. Cheffe du projet Education for Sustainable Development (ESD), l’organisation dispose de 9 000 écoles à travers le monde. Ces écoles assurent aux élèves de tout âge un enseignement adapté ainsi qu’une formation à certains métiers. Le projet d’action mondiale de l’Unesco cherche à transformer profondément les sociétés en améliorant les individus. Ce programme est perçu comme d’autant plus utile qu’il existe  800 millions d’adultes et 233 millions d’enfants analphabètes dans le monde.

Deux enjeux sociaux sont prioritaires : l’éducation des filles et la parité des sexes. Chaque année dans le monde, 15 millions de jeunes filles de moins de 18 ans sont mariées de force. Indignée, Madame Marie Christine Griez, représentante à l’Unesco de Soroptimist International, souligne que pour les sociétés la priorité sociale est de former convenablement les filles pour les prémunir de conditions de vie insoutenables. Il faut permettre cette éducation coûte que coûte et ce malgré les dépenses nécessaires à sa mise en place.

Si dans nos sociétés modernes les guerres demeurent lointaines, elles sont omniprésentes pour certaines populations et empêchent toute forme de développement. Pour Mme Charlotte Caron Tchegang, médiatrice politique et militante franco-camerounaise, résoudre les conflits au plus vite est la condition première à l’établissement de sociétés paisibles.  Selon l’article 33 de la chartre de l’ONU, la paix entre les parties opposées ne s’obtiendra que « par voie de négociation, d’enquête, de médiation, de conciliation, d’arbitrage, de règlement judiciaire, de recours aux organismes ou accords régionaux, ou par d’autres moyens pacifiques de leur choix » pour le bien de tous. Au cœur du Moyen-Orient, région de conflits, le Liban est un territoire où les cultures et les religions coexistent savamment en harmonie. M. Najib Zakka, ancien Doyen et professeur à la Faculté de Lille 3, développe l’idée d’un état confessionnaliste dans lequel la liberté de culte permet la représentation de dix-huit communautés religieuses. Elles détiennent de manière proportionnelle (selon le nombre de croyants) le pouvoir politique. Ce système démocratique particulier assure une coexistence pacifique et constructive entre les différents croyants.

Autre défi touchant à la vie et au bien-être : l’accès à l’eau et à l’assainissement. Les besoins en eau potable se sont accrus au fil du temps et répondre à ces besoins contribuerait au développement certain des régions concernées. Selon le Conseil Mondial de l’Eau, 300 millions d’Africains n’ont pas d’accès à l’eau en 2016 (soit près de 25 % de la population africaine). Le droit universel à l’eau devrait être garanti par l’État ainsi que par une multitude d’acteurs variés dont les ONG humanitaires. L’aide indispensable du Rotary consiste à soutenir les habitants touchés en creusant des puits, installant des pompes et créant des latrines sèches.

Il est un autre enjeu urgent de taille, le défi climatique. M. Patrick Gallaud, Vice-président du comité de liaison des ONG-UNESCO, explique la conséquence directe et heureuse du cri d’alarme de quinze mille scientifiques sur l’état grave de la planète. Pour lui, ce dernier peut déclencher un véritable « raz de marée d’initiatives ». La défense de l’environnement se poursuit par les nombreuses actions du Rotaract (18-30 ans) comme le ramassage des déchets sur les plages et dans les rivières. De plus, l’organisation s’engage à planter un arbre par Rotaractien. Cette action implique plus de 291 000 arbres plantés.

Une vie digne se définit aussi par le maintien d’un corps sain et protégé par les vaccins de nombreuses maladies. Or les pandémies du sida (37 millions de personnes atteintes à travers le monde) ou de la tuberculose (10 millions) touchent sévèrement des millions d’êtres humains, qui le plus souvent ne peuvent se soigner, faute de moyens. Mais la campagne réussie du Rotary contre la polio laisse espérer des succès similaires.

Si la principale préoccupation concerne l’avenir de notre planète, il en existe d’autres comme l’accès à l’emploi ou la santé qui visent à garantir une vie digne. Un des dix-sept Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU concerne le travail décent et la croissance économique, relatifs en particulier à l’emploi des jeunes. En effet, pour souligner l’urgence de la situation, le site de l’ONU indique que 470 millions d’emplois par an seraient nécessaires dans le monde pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail entre 2016 et 2030. Son projet à court terme consiste en la réduction massive d’ici à 2020 du « nombre de jeunes non scolarisés, sans emploi ni formation ». Ainsi, la garantie d’un accès à un emploi pour les jeunes semble se concrétiser. Toutefois, il est à noter que les performances technologiques rendent le marché de l’emploi particulièrement imprévisible.

Finalement, le partenariat de l’Unesco et du Rotary est une aide précieuse et indispensable au maintien de la paix dans le monde, à la protection de la planète et à la garantie d’une vie digne. Enfin, si les politiques des États doivent être repensées en faveur d’un développement durable mondial, ils peuvent s’inspirer de l’œuvre prodigieuse de l’Unesco et du Rotary.

« Building peace in the minds of men and women » (UNESCO)

Hugo Hernandez-Cornet  : Récipiendaire de la Bourse Rotary Sud Ile de France organisée chaque année depuis 2013 par les clubs de Fontainebleau – Milly la Forêt – Moret sur Loing – Montereau Fault Yonne – Nemours –Saint-Pierre les Nemours – Provins. Hugo se destine à des études de journaliste que la Bourse va contribuer à financer.