LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Une page d’histoire du Rotary : l’éradication de la poliomyélite.

Par Christian Michaud
Coordinateur « EndPolioNow » 2013 -2014 France et Maghreb

Les rotariens sont les pionniers de l’éradication de la poliomyélite. Ils sont toujours au cœur de l’action. Souvenons-nous que :

  • 1973, des rotariens du district 730 (USA) et du Guatémala organisent la vaccination d’un million d’enfants.
  • 1978, grâce au programme 3H le Rotary International prend le leadership et lance sa première grande opération aux Philippines en 1979.
  • D’autres campagnes se succèdent : Bolivie, Haïti, Sierra Leone, Maroc… Mais vacciner des enfants par petits groupes est insuffisant. Il faut vacciner tous les enfants d’un pays le même jour. Ce qui deviendra les Journées Nationales de Vaccination (JNV).
  • 1982, le Conseil d’administration du Rotary décide de « vacciner tous les enfants du monde contre la polio d’ici le centenaire du Rotary en 2005 ». C’est le programme Polio 2005 qui deviendra plus tard PolioPlus.
  • 1984, l’OMS reconnaît le statut d’ONG au Rotary.
  • Octobre 1984, la Commission Polio 2005, propose de :
    • réunir 120 millions de $ pour la vaccination de tous les nouveau-nés durant 5 ans.
    • fournir une armée de volontaires pour administrer le vaccin.
  • 23 février 1985, présentation du programme aux rotariens pour le 80ème anniversaire du Rotary et aux chefs d’états réunis pour le 40ème anniversaire de l’ONU. Un objectif : assurer une couverture vaccinale de 80 % dans le monde.
  • 24 mai 1988, à la Convention de Philadelphie, 219 350 449 $ sont réunis par tous les clubs du monde dépassant largement l’objectif. C’est au cours de la Convention que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de définir comme objectif « l’éradication de la polio dans le monde ».
  • 1988, le Rotary, l’OMS, l’UNICEF et plus tard le CDC d’Atlanta (Centers for Disease and Prevention Control) créent l’Initiative Mondiale pour l’Eradication de la Polio (IMEP). C’est l’initiative de santé publique la plus importante du monde.

C’est vraiment, à ce moment, que tout commence !

Lorsque l’IMEP a été lancée, le poliovirus sauvage était endémique dans plus de 125 pays, paralysant plus de 1000 enfants par jour.

Depuis la première campagne de vaccination d’enfants aux Philippines en 1979, le Rotary et ses partenaires ont réduit le nombre de cas de polio de plus de 99 %.

Les progrès sont rapides et significatifs :

  • Le nombre de pays d’endémie a été réduit à 3 (Afghanistan, Pakistan, Nigéria).
  • Le nombre de cas de poliomyélite est de 223 fin 2012, contre 350 000 en 1988 (réduction de plus de 99 %).

Alors sommes-nous près de l’objectif ?

Il est difficile de répondre à cette question tant le défi est complexe.

Mais l’éradication est possible.

En effet :

  • l’homme est le seul porteur du virus ;
  • la durée de vie du virus n’est que de quelques semaines dans l’eau ou le sol ;
  • le virus a déjà été éradiqué de régions entières : continent américain, région Pacifique Ouest y compris la Chine et l’Europe ;
  • l’INDE n’est plus un pays endémique depuis le début de 2012. Ce succès, a montré la faisabilité de l’éradication.

Mais à condition :

  • d’avoir la volonté politique d’apporter le financement indispensable,
  • d’assurer une couverture vaccinale suffisante de plus de 90 % des enfants de moins de cinq ans,
  • d’améliorer la qualité de l’eau (inondations, eaux souillées). Le virus se transmet par l’intermédiaire d’eaux souillées ou d’aliments contaminés par les selles.

Il reste beaucoup à faire pour que ce possible devienne réalité. C’est pourquoi l’IMEP (rejoint récemment par la Fondation Gates) a établi un plan stratégique pour 2013-2018 fixant les étapes.

Il faut noter l’introduction progressive du vaccin injectable, celui que nous connaissons en Europe, et la certification globale de l’éradication en 2018.

La réalisation de ce plan nécessite un effort financier important, indispensable à son succès. Le budget est estimé à 5,5 milliards de dollars ! Lors du Sommet mondial sur la vaccination à Abhu Dabi,

4 milliards de dollars ont fait l’objet de promesses de financement (3/4 du budget total). La Fondation Bill et Melinda Gates apporte à elle-seule 1,8 milliard de $ !

Les postes importants sont les suivants :

  • Financement des campagnes de vaccination avec le vaccin oral,
  • Le coût des vaccins, le développement d’un vaccin injectable peu couteux et utilisable partout,
  • L’assistance technique aux pays,
  • Le coût de la surveillance et des tests de laboratoire,
  • La capacité de riposte aux flambées de cas de polio. (Ripostes intensives en cours aujourd’hui en Somalie et en Syrie),
  • Le stockage des vaccins,
  • L’utilisation des vaccins IPV (vaccin injecté) en utilisation de routine.

Nous n’avons jamais été aussi proches de l’éradication. Le Rotary et ses partenaires sont sur le point de faire de la polio la deuxième maladie éradiquée dans l’histoire du monde après la variole et, maintenant plus que jamais, nous avons besoin de l’aide de tous les rotariens.

Comme l’a dit Bruce Aylward, directeur général adjoint pour la polio à l’OMS « cela sera là votre don aux générations futures et l’incarnation même de la devise du Rotary : SERVIR D’ABORD « . Il a ajouté « la voix du Rotary est la principale arme que nous avons dans la guerre contre la polio« .

L’éradication de la polio est le programme phare du Rotary, dans l’avenir elle servira de repère pour les jeunes rotariens.

Les finances du Rotary et de la Fondation

Par Ian Riseley

Il n’est pas tous les jours facile d’être comptable. Certains pensent que seul l’argent nous intéresse, ce qui est loin d’être mon cas. D’un autre côté, je me rends compte que je possède une expertise professionnelle très utile à des organisations telles que le Rotary.

En conséquence, notre organisation m’a permis d’occuper les postes de trésorier du Rotary, de président de la commission des finances du Rotary, de vice-président de la commission Investissements et de président de la commission des finances de la Fondation Rotary.

Lorsque Serge m’a sollicité pour son blog, je n’ai donc pas été étonné qu’il me demande de parler des finances du Rotary.

Commençons par celles du Rotary International.

Le Rotary dispose de deux sources principales de revenus qui sont les cotisations et les retours sur nos investissements. D’autres revenus sont générés tels que la publicité pour le magazine, mais ils restent marginaux et concernent souvent des activités sensées s’autofinancer.

Les dépenses du Rotary peuvent être ventilées entre les activités suivantes :

  • Gouvernance
  • Services aux membres et programmes
  • Communications
  • Administration et systèmes informatiques
  • Finances
  • Stratégie
  • Opérations internationales
  • Ressources humaines, services juridiques et audit

Ses principales charges sont :

  • Salaires
  • Immobilier (bail commercial, entretien, etc.)
  • Soutien aux districts, notamment les enveloppes budgétaires des gouverneurs
  • Déplacements
  • Communication

Le budget élaboré chaque année doit être équilibré. Si un déficit est prévu, un recours à la réserve doit être approuvé à la majorité des trois-quarts par le conseil d’administration.

Le montant des cotisations ne peut être modifié que par le Conseil de législation qui se réunit tous les trois ans. Cela explique pourquoi une motion proposant une augmentation est généralement présentée à chaque conseil.

Avec un taux d’inflation annuel budgété à 3 %, l’augmentation annuelle des cotisations d’un dollar, qui permet d’augmenter les revenus de 2 %, s’avère insuffisante, ce qui oblige le secrétariat à poursuivre ses efforts pour contenir les coûts. En tant que vieux briscard des procédures budgétaires au Rotary, je peux vous garantir que beaucoup de temps et d’énergie sont consacrés à maintenir les dépenses au niveau le plus bas possible tout en fournissant le niveau de service nécessaire et auquel s’attendent les clubs et districts du monde entier.

Passons maintenant à la Fondation Rotary qui doit compter sur un nombre restreint de sources de financement. Puisque les dons aux Fonds annuel sont utilisés trois ans plus tard, cela ne laisse que les retours sur investissement, qui sont très volatiles, pour financer les frais généraux et les dépenses de recherche de fonds.

Nos frais généraux restent peu élevés, mais le système en place rend la gestion de la Fondation périlleuse lorsque nous devons traverser une période où les retours sur investissement sont maigres.

Une commission a été chargée de réfléchir à la question et ses recommandations seront bientôt étudiées par les administrateurs de la Fondation.

Ces dernières années, la plus grosse transformation qu’a connue notre système financier a été la décision de faire reposer l’ensemble de la masse salariale sur le Rotary en affectant équitablement certains coûts à la Fondation.

Une commission composée de deux administrateurs du Rotary et de deux administrateurs de la Fondation se réunit tous les ans pour fixer les montants à affecter à la Fondation. Je suis convaincu qu’une meilleure solution existe et il en sera d’ailleurs discuté dans les semaines à venir.

Ceux d’entre vous intéressés par les finances du Rotary peuvent consulter www.rotary.org où vous trouverez des états financiers vérifiés, ceux de l’exercice 2013 devant être publiés à l’issue de la réunion du conseil d’administration qui a lieu fin octobre.

Pour conclure, j’aimerais féliciter notre directrice financière Lori Carlson et son équipe qui administrent nos finances de manière très professionnelle. C’est un véritable plaisir de travailler avec eux.

La foire aux projets de l’Afrique de l’Ouest à Lomé au Togo

Par Serge Gouteyron

Nouveau succès pour cette manifestation créée en 2005 par le PDG Robert Atta (Ghana) du district 9100, manifestation placée cette année sous la présidence du gouverneur élu du district 9102 Maurice Edorh avec le concours des past gouverneurs, Hilaire Locoh Donou et Raphael Fiaty qui s’est tenue du 18 au 22 octobre dernier à Lomé.

Etaient présents, Rocha Antonio (Cap Vert) , gouverneur du district 9101 et Winfred Mensah (Ghana) , gouverneur du district 9102 (le grand district 9100 a été redécoupé en 2 districts) et 3 gouverneurs du Nigéria. Etaient également présents les past gouverneurs Joseph Bassole et Simon Kafando (Burkina Faso), Salifou Bouraima et Dorothé Gounon gouverneur nommé (D.9102 Bénin), Marie Irène Richmond, gouverneur nommée (D.9101 Côte d’Ivoire), Bernard Dervaux PDG du district 1660 , ancien président d’eau sans frontières.

80 clubs, en recherche de financement, ont présenté leurs projets axés en grande majorité sur l’eau et l’éducation. A noter le CIP France Togo tenait son stand ainsi que l’association, très active à Lomé : ”Solidarité Brûlés Nantes Lomé”, dirigée par le chirurgien, Dominique Hepner-Lavergne qui travaille avec les 12 Rotary clubs du Togo dont le coordonnateur est Bertin Kinvi du Rotary Club de Lomé-Zénith.

300 participants parmi lesquels les 4 clubs rotaract de Lomé, une délégation des Etats Unis de 40 membres conduite par le PDG Brad Howard qui vient d’être élu au Conseil d’Administration du Rotary pour 2015-2017 et une délégation de 15 rotariens français conduite par Pierre Morelli président du comité interpays France Togo. 3 représentants des clubs de Colombes Bois Colombes, 3 représentants du club de Les Lilas Porte de Paris, 1 représentant du club Apt Cavaillon en Lubéron , 1 représentante du club de l’Isle sur la Sorgue et 1 représentante du club de Ingwiller, 3 représentants du club de Valenciennes Denain aérodrome, JC Delabie membre du club d’Eu et président de la Fondation Delabie et Martial Grandmougin représentait l’Agence de l’Eau Artois Picardie.

Le club d’Apt Cavaillon porte une action de parrainage d’enfants du Togo pour leur éducation qui obtient de très bons résultats.

La cérémonie d’ouverture, le samedi 19 octobre, a été présidée par le Ministre du développement du Togo. 2 séminaires de travail ont été particulièrement suivis l’un sur la Fondation avec la participation d’Anne Marie Giangiulio du Staff d’Evanston et l’autre sur les comités interpays avec en particulier la remise de charte du CIP France Bénin à Joëlle Gasser Dossmann pour la section française et Stanislas Hachèmé pour la section béninoise par le gouverneur Winfred Mensah.

Une partie de la délégation française s’est ensuite rendue, le mardi 22 octobre, à Morétan à 350 kms de Lomé pour évaluer et faire le point sur leur gigantesque réalisation en cours (250 000 euros) : équipement en eau potable et latrines pour 22 villages, leurs écoles au profit des 27 000 habitants. Tandis qu’en parallèle se tenait une journée de vaccination Polio.

Cette opération de Morétan associe dans un partenariat de grande envergure : les clubs rotary de Les R.C. de Colombes – d’Ulm –Valenciennes/Denain/Aérodrome – Les Lilas Porte de Paris – Paris La Défense – Paris Ouest – Lomé Doyen, les districts 1660, 1670 et 1770, la Fondation Rotary, eaux sans frontières internationale, le CIP France Togo, la Fondation Delabie, la Fondation Air Liquide et l’Agence de l’eau Artois Picardie.

Cette action a un but mesurable : éliminer la typhoïde de ce canton.

Autre élément à souligner : la mise en place d’un comité eau dans chaque village et chaque forage. En effet la bassine d’eau est vendue aux usagers (10 à 25 F CFA soit 1 ctes à 2.5 ctes d’euros) pour être en mesure de financer les entretiens futurs avec constitution d’une coopérative de micro finances et un apport de 150 000F CFA.

C’est une association locale porteuse du projet CORDE Ca Mo qui assure le suivi et le contrôle de ces comités eau.

Que dire de l’hospitalité togolaise sinon que nous avions l’impression de partager avec nos frères et sœurs africains des moments privilégiés d’intense amitié si ce n’est de fraternité.

Eradication de la polio « des raisons d’être optimistes »

Par Serge Gouteyron

Le Rotary International avec l’aide de son cabinet conseil a convié la presse nationale le mardi 15 octobre à Paris (de nombreux journalistes ont demandé le dossier presse, 4 étaient présents dont Christophe Courjon du « Rotarien »).

Il s’agissait de préparer la journée du 24 octobre : journée mondiale de l’ONU en faveur de l’éradication de la polio.

Car nous avons des raisons d’être optimistes.

  • Dernier cas de polio en Inde / en 2012 et, en regardant derrière nous pour l’Europe c’était en 2002, la Chine en 2000 et sur le continent américain en 1994.
  • La couverture des enfants vaccinés s’est fortement améliorée même s’il reste toujours 1 million d’enfants non vaccinés (car non accessibles).
  • Des 3 types de virus, il n’en reste plus qu’un seul.
  • Les promesses de dons des Etats et des Fondations, plus les efforts des rotariens et de la Fondation Gates représentent 4.5 milliards de dollars sur les 5.5 milliards qui sont nécessaires jusqu’en 2018.

Malheureusement, les personnels de santé continuent à risquer leurs vies même si, maintenant, quelques-uns des mouvements fondamentalistes acceptent les vaccinations.

On peut espérer aujourd’hui que les derniers cas de polio seront pour 2014 ou 2015 (223 cas recensés cette année) mais il faudra poursuivre les vaccinations chaque année avec la même intensité.

Au cours de ce déjeuner presse, Oliver Rosenbauer, porte parole de l’OMS a bien précisé que la lutte contre la polio était associée à la lutte contre la rougeole, le tétanos, la distribution de vitamine A ce qui a permis, là également , d’éviter 1 500 000 décès d’enfants

Mme Bonnin de l’association française des victimes de la polio a rappelé qu’il y avait en France 55 000 personnes atteintes de la poliomyélite d’une moyenne d’âge de 55 ans qui doivent faire face en plus au syndrome post polio. Elle a souligné que la polio n’est plus enseignée dans les cycles des études de médecine et que les médecins et kinésithérapeutes n’ont pas beaucoup de connaissances justement sur ce syndrome post polio.

Didier Fosse rotarien à Sable sur Sarthe a témoigné, avec enthousiasme, de son expérience et de l’ampleur des campagnes de vaccination en Inde.

170 millions d’enfants de 0 à 5 ans sont touchés en janvier et en février chaque année.

1 million de personnes sont engagés dans des équipes de 30 à 50 personnes pour porter les glacières.

La couverture des vaccinations en Inde atteint 90%.

Vraiment, il ressort de cette rencontre que nos chances de succès pour éradiquer la polio à tout jamais n’ont jamais été aussi fortes.

Deviens qui tu es !

Par Serge Gouteyron

Ces dernières années, nous avons fait de la croissance des effectifs notre principal objectif. Nous y consacrons beaucoup de nos forces.
Les moyens mis en œuvre, comme les résultats, seront d’ailleurs au centre des préoccupations de l’Institute de Monaco.

Pour autant, un autre objectif apparait tout aussi important : celui de signifier qu’à travers actes et comportements, un autre ordonnancement social est possible.
Et cette approche trouve son expression dans la culture du Rotary et ses trois composantes : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix.

Le groupe d’amis réunis par Paul Harris pensait, au début du siècle précédent, qu’en créant le premier club rotary, la camaraderie et l’honnêteté seraient des leviers suffisamment puissants pour changer le courant de la vie à Chicago.

Et finalement de la déontologie, au critère des 4 questions jusqu’au questionnement philosophique, les rotariens ont mis au point avec les années une démarche éthique qui leur est propre.

Ce groupe d’amis inscrivit très vite le service parmi ses priorités faisant référence en cela au message d’amour spirituel. C’est ainsi que les rotariens ont mis en place les premières actions locales destinées à améliorer les conditions de vie que les clubs, avec la Fondation Rotary, allaient démultiplier plus tard à travers le monde.

Avant de se concentrer autour de 6 axes stratégiques, ce qui nous met en phase avec les objectifs du millénaire des Nations Unies.

Il ne s’était pas écoulé quinze ans depuis la création du premier club (mais la grande guerre avait changé les esprits) que le Rotary faisait de« l’aide à l’avancement de la paix » l’un de ses buts.

But qu’il concrétisera par son souci de renforcer les institutions internationales, par la recherche permanente du développement humain, de la paix civile et plus récemment, par la création des centres d’études internationales pour la paix et la résolution des conflits.

Toujours à la même époque, un Président des Etats Unis (Waren Harding), dira que « la création de clubs dans toutes les communautés pourrait garantir la tranquillité et la marche en avant du monde »….

Il est extraordinaire de penser qu’en moins de 20 ans, le Rotary était devenu une référence et un espoir pour la société.

Mais ce qui a pêché, c’est que la culture du Rotary et son modèle, bien que partagés sur le fond, n’ont pas été considérés comme capables de bouleverser réellement l’ordre social, seulement d’améliorer çà et là les conditions de vie sauf, sans aucun doute, pour l’éradication de la polio.

Alors, à nous de trouver aujourd’hui (ce qui parait être toujours possible), comment exprimer au mieux la culture du Rotary pour mieux faire connaître le mouvement de pensée et d’action auquel nous adhérons et pour lequel beaucoup d’amis inconnus, autour de nous, seraient susceptibles de partager l’idéal.

Un nouveau logo et un nouveau site

Par Serge Gouteyron

Pendant les vacances, le Rotary s’est doté d’un nouveau logo et d’un nouveau site dont une partie grand public. Cela faisait plusieurs mois que les services du siège travaillaient là-dessus.

L’objectif du logo : communiquer plus sur le Rotary que sur le Rotary International et donner une image du Rotary plus accessible, en tous cas éloigné du réseau fermé et élitiste.

Capter l’attention des leaders (au sens large) dans leurs activités professionnelles ou dans leur service à la communauté en leur proposant un lieu pour l’action c’est l’objectif de ce site grand public

Un site pour faire connaître rapidement les valeurs, les causes et l’impact du Rotary.

Un site pour attirer l’attention de la jeunesse pour laquelle les rotariens apportent leurs compétences pour le leadership et l’éducation.

Des rotariens simples, ouverts, souriants, citoyens et solidaires qui contribuent à leur place, ou dans le monde, à résoudre les grandes questions sociales et qui participent au progrès de l’humain.

Voilà en tous cas deux nouvelles solides approches pour aider au développement de l’effectif

La Famille du Rotary

Par Mark Daniel Maloney
Administrateur 1999-2001 du Rotary International

De nombreuses raisons m’ont amené à rester membre du club de Decatur aux États-Unis, même après 32 ans passés au Rotary. Je suis fier d’appartenir à un réseau mondial qui a un tel impact humanitaire aux quatre coins du globe. Le plus important cependant – la raison la plus personnelle – est mon appartenance à la famille du Rotary. 

Avec mon épouse Gay, nous avons deux filles, Phyllis et Margaret. À la naissance de l’ainée cela faisait déjà plus d’un an et demi que j’étais Rotarien. Le Rotary a donc toujours fait partie de leurs vies et elles ont assisté à d’innombrables conférences de district, Institutes et réunions de notre club. En fait, Margaret a même participé à douze conventions et Phyllis à onze.

Mais pour nos filles, le Rotary ne se limite pas aux réunions et aux conférences. Pour elles, il s’agit d’un réseau d’amis et de mentors, chez nous et à travers le monde. Lorsqu’elles étaient plus jeunes, elles étaient presque les mascottes des manifestations de mon district. Le directeur exécutif du Rotary club de Birmingham a entraîné Margaret avant ses concours régionaux d’orthographe. Elles ont toutes deux découvert les villes de convention comme Buenos Aires et Barcelone en compagnie d’autres « enfants rotariens ».

Margaret and Phyllis Maloney

À l’âge de six ans, Phyllis défilait avec les Rotariens nigérians à l’Assemblée internationale et un ancien gouverneur de ce pays est ensuite venu assister à la fête de son école. Phyllis et Margaret nous ont aidés à célébrer notre anniversaire de mariage à l’occasion d’une conférence de district en Turquie. Phyllis a fait un discours lors d’une conférence de district en Inde. Margaret a participé à un RYLA à Taïwan. Phyllis a vécu pendant trois semaines chez un Rotarien brésilien, passé Noël chez un Rotarien allemand et rendu visite à des Rotariens indiens. Lorsqu’elles ont été toutes deux admises à Harvard, le Doyen des admissions a mis leur ouverture d’esprit sur le compte de leurs expériences rotariennes.

Enfin, l’un des meilleurs témoignages de l’importance de la famille du Rotary dans nos vies est peut-être la présence d’une douzaine d’anciens gouverneurs d’une dizaine de pays au mariage de Phyllis. Ils ont vu nos filles grandir et n’auraient manqué cette occasion pour rien au monde.

Même avant que le terme de « famille du Rotary » ne soit consacré par l’ancien président Jonathan Majiyagbe, nous savions que nos relations avec les Rotariens du monde entier revêtaient un caractère spécial. Le Rotary fait partie de nos vies.

 

Le Rotary International au comité de liaison ONG-UNESCO

Par Cyril NOIRTIN
Représentant du Rotary International auprès de l’UNESCO, de l’OCDE et de l’OIF

Lors de la dernière Conférence Internationale des ONG qui s’est tenue au siège de l’UNESCO à Paris en décembre 2012, le Rotary International a été élu au Comité de Liaison ONG-UNESCO pour un mandat de deux ans. Cette élection permet de renforcer les relations bilatérales entre le Rotary et l’UNESCO en favorisant une coopération privilégiée et plus soutenue.

Le partenariat officiel entre l’UNESCO et les ONG se réalise par différents mécanismes dont la Conférence internationale des ONG qui se réunit tous les deux ans et le Comité de liaison ONG-UNESCO élu par Conférence international pour représenter les intérêts de l’ensemble des ONG partenaires officiels vis-à-vis de l’UNESCO.

Conférence internationale des ONG, décembre 2012, Siège de l’UNESCO

Sous l’impulsion de son président, Patrick GALLAUD (représentant l’ONG Association francophone d’amitié et de liaison), les membres du comité de liaison ont adopté un plan stratégique dont les objectifs visent à :

  • Mettre en place une culture du partenariat entre la Communauté des ONG et l’UNESCO, notamment en matière de coopération intellectuelle dans tous les champs de compétence de l’Organisation.
  • Prendre en compte la diversité culturelle de la société civile dans les actions collectives conduites par les partenaires non gouvernementaux de l’UNESCO, en associant, de plus en plus, des ONG implantées dans diverses parties du monde.
  • Promouvoir une information continue du réseau non gouvernemental à travers les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.
  • Renforcer la crédibilité et la visibilité de l’action collective des ONG, en particulier auprès des États membres.

Réunion du comité de liaison au siège de l’UNESCO

Pour atteindre ces objectifs, un plan d’action ambitieux a été mis en place visant à :

  • Organiser 4 grands forums internationaux dont le 1er aura lieu le 23 septembre 2013 au siège de l’UNESCO à Paris et qui aura pour thème : « Quels objectifs en matière d’éducation pour les citoyens du monde de demain : La qualité suffit-elle? » ;
  • Organiser des évènements à l’occasion de certaines journées internationales célébrées par l’UNESCO (eau, droits de l’homme, pauvreté, éducation, paix, etc.);
  • Faciliter la contribution des ONG dans les débats du Conseil exécutif et de la conférence générale et plus largement aux programmes de l’UNESCO, à travers des actions de formation ;
  • Renforcer la politique « d’information continue » du Comité, en rénovant le site web, en révisant son positionnement auprès de celui de l’UNESCO, et en ouvrant une page facebook. Ce site, mis en ligne en juillet 2013, est disponible à l’adresse suivant : http://www.ong-unesco.org.

Comme avec l’ONU et d’autres organisations inter-gouvernementales, le partenariat entre le Rotary et l’UNESCO se renforce et devient stratégique.

Avec notre présence au comité de liaison, le rôle que le Rotary est appelé à jouer dans les activités de l’UNESCO connaît un développement extrêmement intéressant. Elle permet de faire progresser notre collaboration de manière graduelle et de bénéficier encore plus qu’avant d’une relation forte.

Cela est essentiel pour que le Rotary International conserve la place qui lui revient et continue à faire valoir, aussi à l’UNESCO, les principes rotariens au service de la paix, de la compréhension et du respect entre les peuples et les nations, conformément à notre vision partagée de la culture de la paix.

Centres du Rotary pour la Paix – Vision, concept et progrès

Par Rajendra K. Saboo
Ancien président du Rotary International (1991/1992)

Je me rappelle entendre mon petit-fils, alors âgé de quatre ans, dire à sa sœur : « Faisons la paix et jouons ». Pour les enfants, la paix est si facile, sincère et pure.

Toutefois, lorsque les grands de ce monde nous parlent de la paix, ils évoquent sa complexité. Selon eux, la paix est un objectif difficile à atteindre. Chacun a ses propres motivations. Comment alors pouvons-nous expliquer cette différence ?

À l’image d’un enfant, la paix se développe avec une personnalité à facettes multiples qui présente un visage différent selon l’angle sous lequel on l’étudie. Un coup d’œil, un mot ou une phrase ne sont pas suffisants pour l’appréhender.

Il n’est alors pas surprenant que le symbole de la paix soit la colombe, un oiseau insaisissable. Si vous essayez de l’attraper, elle s’envole rapidement vers les cieux. Mais si vous placez des graines dans le creux de votre main, la colombe viendra de son propre chef. La paix peut également venir à vous… si vous tenez les graines qui lui permettront de se nourrir et de se développer. Selon moi, la paix n’est pas instinctive pour l’homme. De la préhistoire aux temps présents, la nature humaine a été égoïste ce qui s’est manifesté dans le désir de dominer les autres, d’être supérieur et d’engranger des possessions. Les compétitions peuvent démarrer dans un bon esprit, mais elles le restent rarement. L’économie de marché nous enseigne « la loi du plus fort ». Cet instinct animal est présent chez tous les êtres humains.

Toutefois, les êtres humains possèdent une caractéristique qui les distingue des animaux – la capacité de raisonner, la capacité d’acquérir la connaissance. Être conscient de la paix mène au développement, au bonheur et au progrès, et peut ainsi représenter un espoir pour l’humanité. Mais cette prise de conscience doit être le résultat d’une démarche délibérée. C’est ce à quoi je me référais lorsque je parlais de la colombe et de la possibilité de l’attirer en lui offrant des graines.

J’ai par conséquent senti que l’objectif de paix et d’entente entre les peuple du Rotary nécessitait une démarche réfléchie et délibérée visant à former au plus haut niveau des individus qui ont le potentiel de devenir des moteurs de la paix.

Past RI Presidents Rajendra K. Saboo and Kalyan Banerjee, and RI President Sakuji Tanaka during the special convocation ceremony at the IIS University in Jaipur, India, 25 March.

Ainsi, lorsque nous avons fêté le 50e anniversaire de la disparition de notre fondateur, Paul Harris, une idée a germé : la création de Centres du Rotary dans plusieurs universités et de programmes d’études des relations internationales dans un objectif de paix. Il se trouve que j’étais à l’époque le président du conseil d’administration de la Fondation Rotary. Cette idée a provoqué l’enthousiasme des administrateurs.

Toutefois, concrétiser un tel concept requérait beaucoup de travail pour en déterminer la faisabilité et élaborer une feuille de route, sans parler de planification. La décision a été prise d’aller de l’avant en commençant par une déclaration d’intention qui résume l’objet et les objectifs des Centres du Rotary :

« Les Centres du Rotary pour études internationales sur la paix et la résolution des conflits offrent à des individus engagés envers la paix et la coopération la possibilité de poursuivre des études de Master ou débouchant sur un certificat en études internationales, sciences de la paix et résolution des conflits dans une des universités où le Rotary a établi un tel programme. Grâce au partenariat conclu entre la Fondation Rotary et ces universités, des Bourses de la paix du Rotary sont octroyées tous les ans sur base concurrentielle pour étudier dans ces Centres.

Le candidat idéal aura de l’expérience, sera en milieu de carrière et démontrera un potentiel pour le leadership. Il pourra être issu de différentes professions telles que l’administration, le journalisme, les affaires, le droit, la diplomatie, etc. Outre former de futurs leaders au niveau local et international, les Centres du Rotary ont également pour mission de faire avancer la recherche, l’enseignement, la publication d’ouvrages et les connaissances dans le domaine de la paix, des conflits et de leur résolution, et de l’entente entre les peuples. »

11th Annual Rotary Center Seminar – International Christian University (ICU)

Nous avons commencé par ouvrir des Centres en partenariat avec les universités de Duke et de Caroline du Nord (États-Unis), l’Université chrétienne internationale au Japon, Sciences Po à Paris, l’Universidad del Salvador en Argentine, l’Université de Bradford en Angleterre, l’Université de Berkeley aux États-Unis et l’Université du Queensland en Australie. Pour diverses raisons, nous avons dû fermer les portes des Centres de Sciences Po, de l’Universidad Del Salvador et de Berkeley. Nous avons en parallèle ouvert un nouveau Centre à l’Université d’Uppsala en Suède. Le succès de ces programmes de deux ans nous a incités à étudier la possibilité de proposer un programme plus court destiné à des professionnels ne pouvant pas s’absenter pour une durée aussi longue. C’est ainsi qu’est né le programme de l’Université de Chulalongkorn à Bangkok.

Visites des étudiants des centres du Rotary au CETC (Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux Cambodgiens)

Naturellement, ces Centres coûtent cher et au moment de lancer le programme, des réserves avaient été émises quant à leur bien-fondé. Plutôt que de consacrer d’importantes sommes à un objectif lointain, ne serait-il pas plus judicieux d’allouer les ressources précieuses de la Fondation à des besoins immédiats en luttant contre la faim et la pauvreté, et en favorisant la santé et le développement humain ?

Avec une cinquantaine de boursiers participant aux programmes de master qui peut durer jusqu’à deux ans et une autre cinquantaine participant au programme court, le budget annuel peut facilement atteindre 4,65 millions de dollars. Cela représente un montant non négligeable, mais nous avons la chance de compter parmi nous des Rotariens généreux qui croient en ce programme. Aujourd’hui, les administrateurs de la Fondation ont pour objectif de le doter d’un capital de 125 millions de dollars d’ici 2015 afin de garantir sa pérennité.

Il est réconfortant de savoir que nous comptons aujourd’hui environ 762 diplômés des Centres du Rotary. Deux-tiers ont suivi le programme de Master tandis que le tiers restant a reçu le certificat. Certains d’entre eux ont très bien réussi et sont parvenus à des postes où ils peuvent avoir une influence sur le processus de paix. La plupart des diplômés du programme de Master ont entre 30 et 50 ans. Parmi les plus exemplaires, j’aimerais citer :

Cameron Chisholm (Université de Bradford, promotion 2008) est le président du International Peace & Security Institute (IPSI), une organisation destinée à autonomiser la prochaine génération d’artisans de la paix. Fondée sur l’idée que l’éducation peut atténuer la violence, IPSI facilite le transfert de connaissances et de compétences des dirigeants politiques, experts et praticiens vers un public le plus large possible. Cameron Chisholm est également professeur auxiliaire à George Washington University où il enseigne les « Théorie et pratique de la construction de la paix ».

Katia de Mello Dantas (Universités de Duke et de Caroline du Nord, promotion 2009) est directrice des politiques pour l’Amérique latine et la Caraïbes du Centres international pour les enfants disparus et exploités situé à Brasilia. Elle a été élue l’une des 99 professionnels de moins de 33 ans ayant le plus d’influence dans le monde par l’organisation Young Professionals in Foreign Policy.

Abdikheir Ahmed (Université du Queensland, promotion 2012) est le directeur exécutif de l’Immigrant and Refugee Community Organization of Manitoba (IRCOM), une organisation qui fournit des logements de transition et des services sociaux aux réfugiés nouvellement arrivés au Canada. Il travaillait déjà pour cette organisation lorsqu’il a obtenu sa bourse et son diplôme lui a permis de gravir des échelons à son retour.

Paivi Nikander (Université de Chulalongkorn, session de juin 2012) est adjointe du chef de mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe basée au Kosovo. Elle a obtenu cette promotion après avoir suivi le programme de Chulalongkorn.

Il faut espérer que d’autres leur emboîteront le pas. Ma vision pour ce programme était de former les généraux d’une armée de paix. Ils peuvent être issus de toute profession, mais dès qu’ils occuperont des postes de décideurs ils devront pouvoir influencer les efforts de construction de la paix dans leur communauté et si possible dans leur pays ou région ou même dans le monde. Bien entendu, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que tous les diplômés deviennent des généraux. Beaucoup ne seront que des soldats, mais nous avons également besoin d’eux. Et si uniquement 10 % d’entre eux parviennent au sommet de la hiérarchie et influencent des politiques, cela sera déjà satisfaisant. À terme, je vois de nombreux diplômés des Centres devenir ministres, hauts fonctionnaires, premiers ministres ou présidents. Grâce aux connaissances qu’ils auront acquises, ils auront conscience de la valeur de la paix et posséderont les méthodes pour résoudre les conflits.

Archbishop Emeritus Desmond Tutu gives Arnoldas Pranckevicius, a 2002-04 Rotary World Peace Fellow, a pat on the back during a Rotary World Peace Symposium press conference. Photo by Monika Lozinska-Lee/Rotary Images

Selon moi, ce programme est la clé pour l’avenir du monde et celui du Rotary qui administre ce programme. Ces Centres donneront une nouvelle dimension au Rotary dont les bourses deviendront aussi connues que les bourses Rhodes ou Fulbright, si ce n’est pas plus. On peut remettre en question les montants consacrés à ce programme – cela en vaut-il la peine ? Je pense que oui. Quand un enfant naît, ses parents trouvent l’argent nécessaire pour répondre à ses besoins immédiats, mais ils commencent également à mettre de l’argent de côté pour s’assurer qu’il fasse des études et soit ainsi équipé pour affronter la vie et mener une existence heureuse et gratifiante.

Mon plus grand souhait est qu’un plus grand nombre de Rotary clubs s’intéressent à ce programme afin que le vivier de candidats s’élargisse. J’espère également que l’objet de ce programme ne se trouve jamais dilué ou détourné. Des changements devront sans doute être apportés à ce programme pour qu’il reste en phase avec le monde, mais j’espère que les Rotariens qui seront en charge ne perdront pas de vue le concept originel.

Le leadership rotarien

Par Bill Boyd
Past Président RI 2006/2007

Les études poussées récemment réalisées sur le Rotary nous rappellent nos nombreuses qualités et indiquent que si nous savons les promouvoir, nous serons en mesure d’attirer des hommes et des femmes qui souhaitent avoir un impact dans la collectivité.

Un passage de la synthèse de ces études m’a particulièrement interpelé. Il y était dit que les Rotariens sont des leaders responsables, à la fois d’un point de vue social et déontologique.

C’est le Rotary auquel je souhaite appartenir. Parfois, nous oublions ô combien le Rotary est sans pareil !