LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

L’éradication de la Polio à l’agenda du Parlement Européen

Par Serge Gouteyron

Une table ronde de haut niveau sur l’éradication de la polio a été organisée le 29 janvier à Bruxelles au Parlement Européen avec le concours de tous les acteurs de l’initiative mondiale.

Bob Scott, président du comité international PolioPlus , Carol Pandak, Kris Tsau, Anna Rieder, les conseillers nationaux PolioPlus d’Europe : Koos Iseger (Pays Bas), Serge Gouteyron (France), Judith Diment (Royaume Uni, excusée), Bernard Rosen (Belgique), Peter Bundgaard (Danemark), Matti Honkala (Finlande) Jesus Maria Martelo Ortiz de Zarate (Espagne), Hildegard Dresssino (Allemagne), Gianni Jandolo (Italie) Michel Colmans (Belgique RI Union Européenne), représentaient le Rotary et sa Fondation assistés par le cabinet conseil APCO.

Cette table ronde était placée sous l’égide du groupe d’amitié du Parlement Européen avec le Pakistan. Elle était présidée par deux députés européens M. Sajjad Karim (Royaume Uni) et M. Gay Mitchell (Irlande).

En effet, s’il y a eu en 2013 une diminution des cas de polio au Nigeria et en Afghanistan – ce qui laisse penser que l’éradication est possible dès 2014 – ce n’est pas encore le cas du Pakistan.

M Andris Piebalgs, commissaire européen au développement honorait de sa présence cette table ronde. Bien au fait, il a rappelé que l’Union Européenne était le 6ème donateur avec 258 millions d’euros versés pour le Nigeria et 85 millions d’euros versés pour l’Afghanistan ces 7 dernières années.

Le Dr Hamid Jafari, Directeur des opérations à l’OMS et M. Peter Crowley, Directeur des opérations à l’UNICEF ont insisté sur les immenses progrès enregistrés ces dernières années :

  • l’Europe est libre de Polio depuis 2002
    (mais 55 000 personnes vivent en France avec des séquelles)
  • plus que 3 pays endémiques (Nigeria, Afghanistan, Pakistan) après avoir fait des millions de victimes, la polio est maintenant éradiquée en Inde (3 ans sans nouveau cas)
  • un seul virus circule (au lieu des 3 du début)
  • l’efficacité du vaccin bivalent
  • la couverture des enfants vaccinés dépasse maintenant les 85%

et ce n’est pas rien lorsque l’on sait qu’il s’agit de vacciner plusieurs fois, chaque année, 429 millions d’enfants de moins de 5 ans dans 70 pays.

En 2012, c’est 2 milliards 32 millions de doses de vaccin fabriqués par 6 laboratoires qui ont été ainsi distribués.

Depuis les assassinats tragiques du personnel de soins et bien que les chefs religieux aient lancé au Pakistan 30 fatwas favorables à la vaccination, le danger subsiste.

Certes cette année nous connaissons une dissémination du virus dans la corne de l’Afrique (Ethiopie, Soudan du Sud) et en Syrie, Israël, territoires Palestiniens mais nous disposons des moyens pour l’enrayer (sauf en Syrie).

Les 2 directeurs d’opérations ont également rappelé qu’il fallait absolument éradiquer la polio et non simplement la contrôler car alors le danger serait de voir surgir 10 millions de cas dans les 40 prochaines années. L’éradication accomplie, ce sera également 40 milliards d’euros d’économie sur les 20 prochaines années.

Les financements nécessaires à ce programme depuis le dernier sommet celui d’Abou Dhabi en mai 2012 sont en voie de réalisation sur les 4.5 milliards de dollars annoncés : 1.7 ont été versés, 2.8 sont en attente mais il restera tout de même un solde de 1 milliard de dollars à trouver !

Bob Scott sur ce point a demandé à l’Union Européenne de poursuivre ses efforts en octroyant 200 millions de dollars pour les 4 prochaines années.

Nous sommes la génération qui verra l’éradication devenir réalité. Mais rendons hommage à la génération précédente qui a osé lancer un tel défi.

La contribution du Rotary se situe à un peu plus de 1 milliard d’euros (la part des rotariens français y est de 12 millions d’euros) pour une dépense totale de 11 milliards à ce jour.

Aussi l’effort financier attendu des rotariens, cette année, représente 1 200 euros par club (1 500us dollars) et celui des districts 20% de leur FSD.

Rappelons que la Fondation Bill et Melinda Gates également présente à cette conférence double les dons du Rotary (clubs et Fondation).

Le Rotary est en passe de tenir sa promesse de laisser aux enfants un monde sans Polio.

A propos de la culture du service

Par Serge Gouteyron

« Servir d’abord » est devenu en 1950 la devise officielle du Rotary (proposée dès 1912). Elle illustre l’esprit de service qui anime les rotariens.

Un esprit de service tourné vers les autres et le Bien. Issu du message évangélique laïcisé puisque le Rotary est apolitique et non confessionnel.

Améliorer les conditions de vie partout dans le monde, accompagner les personnes en difficultés, permettre le dépassement de soi, aider à développer les attitudes éthiques, le respect, la dignité.

L’esprit de service, à lui seul, peut changer des vies. L’esprit de service au Rotary n’est pas une expression individuelle, c’est une force collective capable de jeter les bases d’un monde différent.

Des premières toilettes publiques à Chicago en 1907 jusqu’à l’imposante collecte, 80 ans plus tard, des premiers 100 millions d’euros pour l’éradication de la Polio (plus d’un milliard aujourd’hui), le service rotarien s’est accru au fur et à mesure de la montée en puissance de la Fondation.

Le Rotary et la Fondation ont choisi 6 axes stratégiques d’intervention. Ces 6 axes (parallèlement objectifs du millénaire des Nations Unies) font du Rotary – comme organisation privée de la société civile -un partenaire de choix pour les Institutions internationales.

Prenons l’eau et l’assainissement (en tête parmi les 6 axes des actions des clubs). Portés par un partenariat stratégique avec l’UNESCO IHE pour la formation d’ingénieurs, et le groupe d’action rotarien opérationnel Wasrag : les conditions de l’efficacité sur le terrain et la promotion de l’image du rotary sont ainsi réunies.

Nous pouvons avoir ce même type de réflexion dans l’Education : déjà nous nous accordons pour dire que l’éducation est la clef pour les progrès intellectuels du monde et donc son harmonie.

Quelles sont les données ?

Le Rotary est reconnu pour son expertise dans l’alphabétisation et l’illettrisme (1club sur 2 y est engagé).

Le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon a fait de « l’éducation pour tous » son objectif prioritaire et a confié à l’UNESCO le pilotage de ce programme.

L’idée d’une task force internationale avec l’UNESCO et les principales organisations partie prenante dans l’Education (dont le Rotary) vient immédiatement à l’esprit en tous cas un moyen pour accélérer les choses et résoudre les importantes inégalités éducatives.

Par exemple, l’Afrique Subsaharienne peine beaucoup (comparativement aux pays asiatiques) à rattraper son retard.

Nous savons aussi que cela ne vaut pas uniquement pour les pays en voie de développement, l’illettrisme représente en France entre 8 et 10%de la population.

Une action coordonnée y est urgente.

Des propositions de même nature pourraient être faites pour le développement économique, dans la lutte contre la pauvreté et la faim, dans la prévention et le traitement des maladies, la santé de la mère et de l’enfant avec en face pour chacun de ces axes prioritaires, un groupe d’action rotarien opérationnel.

Avec les axes stratégiques, nous sommes là dans l’image internationale du Rotary. Pour autant, le rôle du club est de répondre en priorité aux besoins identifiés localement (il y aura donc toujours plus d’actions dans la proximité et l’environnement du club).

Mais faire rayonner avec autant d’éclat cette double image à la fois internationale et locale est sans doute l’un de nos challenges.

Plus généralement, la question fondamentale du service dans la société est posée.

Car individualisme, corporatisme, gagnent du terrain, les valeurs rotariennes que sont l’humain, le collectif, le changement positif suscitent semble-t-il moins d’intérêt : (le bénévolat concerne 25%de la population).

C’est sûr que l’idéal rotarien aura plus de mal à prospérer.

Aussi les actions de plaidoyer pour le service, ses valeurs et ses défis sont aussi une mission du Rotary.

« Espoir en tête » : le succès des rotariens français

Par Serge Gouteyron

Comme 65 000 rotariens, amis et invités, j’ai assisté le 4 février dans l’une des 400 salles en France, à la projection en avant première du film «dans l’ombre de Mary » de la compagnie Disney sélectionné par « Espoir en tête » pour soutenir la recherche sur les maladies du cerveau.

« Espoir en tête » lancé à l’occasion du centenaire du Rotary sous la houlette des gouverneurs et de Bernard Attard, coordinateur, est devenu une action nationale pérenne par la vertu de ses gouverneurs successifs. L’enthousiasme et la volonté ont payé puisque « Espoir en tête » a atteint ses objectifs :

Soutenir une action économique et culturelle.

Rassembler une fois par an dans toute la France, les forces vives du Rotary dans une action nationale (de fait, la seule qui ait ce caractère, l’éradication de la polio étant elle mondiale).

Faire découvrir le Rotary d’une façon amicale – infos rapides – film et cocktail : 540 places ont été vendues à Valenciennes et sur les 364 présents, 65% étaient non rotariens.

Financer la recherche sur les maladies du cerveau : 40 appareils de haute technicité auront été sélectionnés par la Conseil stratégique de la Fédération et ont ainsi équipé les centres de neurosciences et fait avancer la recherche pour un montant de 7 millions et demi d’euros.

Toutefois, si « Espoir en tête » bénéficie d’une très bonne couverture médiatique locale, des idées nouvelles permettraient peut être de renforcer la notoriété nationale du Rotary comme promoteur de cette grande manifestation.

A propos de la culture professionnelle

Par Serge Gouteyron

Comme rotariens, nous sommes engagés dans un réseau socio professionnel, international et amical.

Si habituellement les membres d’un réseau partagent des intérêts économiques, pour nous, il s’agit d’abord de partager des valeurs.

Et parmi ces valeurs, la camaraderie n’est pas la moindre, car être en mesure d’associer les qualités d’expertise de son métier dans un environnement amical est très certainement l’une de nos grandes forces.

Dans le réseau que forment les 1 200 000 membres et leur famille, la relation de confiance est un acquis préalable. Les liens privilégiés implique l’écoute de part et d’autre tandis qu’une approche commune efface les particularités de chacun.

Une question récurrente agite les rotariens. Doivent-ils s’entraider professionnellement ? (c’était l’un des grands débats des débuts du club de Chicago mais tranché très vite).

Certes la réponse ne peut être que personnelle et dépend du libre arbitre de chacun mais les réseaux sociaux spécialisés, les clubs de « professionnels » nous invitent de plus en plus à considérer cela.

Parmi les valeurs, deux émergent car elles jalonnent l’histoire du Rotary. Il s’agit de la loyauté et de l’équité. Deux qualités dont nous devons faire preuve à l’égard de tout interlocuteur qu’il soit producteur, client, usager ou salarié.

Pour les rotariens, « leur profession leur procure l’occasion de servir la société » et depuis l’origine le domaine prioritaire que nous avons choisi est celui des jeunes avec des programmes pour les accompagner dans leur orientation et leur métier et les préparer à leur leadership futur.

Les clubs français y sont particulièrement actifs dans ce domaine.

Mais nous pourrions aller au delà et se doter de grands programmes professionnels dans le cadre de partenariats avec le secteur de l’Education. Nous sommes compétents et légitimes pour être opérateur dans la promotion de l’enseignement technologique et professionnel ou dans l’apprentissage. De même pour établir des relations étroites avec l’Université et les Grandes Ecoles (avec lesquelles nous sommes déjà partenaires dans le remarquable concours d’éthique professionnelle).

En tous cas, il nous faut rechercher un programme révélateur de notre identité.

L’originalité du Rotary comme organisation de service se trouve dans l’un des objectifs préconisé par Paul Harris et ses amis lors de sa création : ouvrir la voie à des relations professionnelles saines. Un président du Rotary, Raymond Havens poursuivant la réflexion à son terme ultime ira jusqu’à demander que « la déontologie professionnelle soit la fondation de la civilisation universelle ».

Pour autant et très loin d’instaurer un ordre moral, les rotariens sont en mesure, et peut être les seuls, à inciter à la réflexion et à la prise de conscience pour que le respect des critères déontologiques des professions rejaillissent dans les relations professionnelles et donc sur la cohésion sociale.

Il serait nécessaire pour cela de définir les critères faisant consensus dans les domaines comme le droit, la médecine, les sciences, la gestion, les finances. Ce travail de réflexion pourrait être confié à un groupe d’actions rotarien représentatif.

Etude pour laquelle l’UNESCO qui poursuit une démarche similaire dans les relations entre pays pourrait être le partenaire référent.

Une utopie ?

Mais quoiqu’il en soit du futur, les leaders professionnels que sont les rotariens se doivent de faire vivre leur réseau et d’y témoigner, avec force, des 3 valeurs que sont la loyauté, l’équité et l’amitié et ce serait déjà un profond changement pour la société

Vers le Rotary du 21ème siècle

Par Jacques di Costanzo
Administrateur du Rotary International 2012-14 


L’Institute de Monaco a eu lieu du 8 au 10 novembre 2013, il comportait 564 inscrits, 23 pays d’Europe et d’Afrique et 49 districts. Il a été précédé par le GETS, du 5 au 7 novembre et par le séminaire TRF le 7 novembre. Le thème général était : « Vers le Rotary du XXIème siècle ; au-delà des frontières ».

Ce thème a fait l’objet de quatre tables Rondes dont les sujet étaient :
1- Optimisation de la contribution de chaque pays pour atteindre les buts du Rotary ;
2- Le club service du XXIème siècle ;
3- Les jeunes générations ;
4- leadership et recrutement-fidélisation.

Les travaux de ces tables rondes étaient alimentés par les conclusions de 2 groupes de réflexion, Européen (animé par le PDG Gwenaël de Bergevin, D 1650) et Africain (animé par le PDG Mohamed Ghammam, D 9010), créés en juillet 2012.

La synthèse de l’ensemble des réflexions et débats a permis de dégager trois grandes options qui peuvent se résumer ainsi :

1- Régionaliser : c’est-à-dire regrouper plusieurs zones ayant le même contexte économique, culturel et social afin d’exploiter au mieux les spécificités de chaque pays et d’en optimiser la contribution pour atteindre les buts du RI.

2- Moderniser les clubs : il s’agit, en effet, d’entrer de plain-pied et le plus rapidement possible dans le XXIème siècle, essentiellement caractérisé par la progression exponentielle et désormais incontournable, des moyens de communications utilisés, en priorité, par les jeunes générations.

Ceci implique plusieurs réformes structurelles :

a. La mise en place d’un modèle universel de club utilisable à l’échelon de la planète, quel que soit l’environnement.

b. La constitution de « clubs en réseaux » par média sociaux. Formidables moyens de communication, de formation, de recrutement et de projets communs.

c. Favoriser le leadership des jeunes générations dans les clubs existants et par la création de clubs « jeunes générations » qui, intuitivement mais sur des bases traditionnelles, construiront le Rotary du futur.

3- Simplifier la Gouvernance : dans le concept d’une régionalisation, qui réduit l’hétérogénéité et la dispersion du système, une simplification de la Gouvernance paraît s’imposer en vue d’une plus grande efficacité.

Ainsi peuvent-être envisagés à deux niveaux :

a. Du RI : un modèle général à 3 dimensions avec :

i. Un Conseil Central,

ii. Une Région,

iii. Un Bureau de Coordination Régional.

b. De la Région : un modèle régional à 3 composantes avec :

i. Un Conseil Régional

ii. Une Fondation Régionale.

iii. Un Plan Régional Effectifs et Plan Régional Stratégique

Proposition au Board de modèle Européen :

1- Les arguments : l’Europe est constituée de 44 pays qui représentent 27,6% de la population rotarienne mondiale, avec une homogénéité de culture, d’environnement socio-économique, de mentalités et des objectifs identiques.

2- Plan d’action : en fonction des conditions locorégionales pourrait-être envisagé :

a. En Juillet 2014 : une étude pilote avec 10 pays (France, Allemagne, Autriche, Italie, Espagne, Portugal, Suisse, Belgique, Luxembourg, Pays Bas)

b. En Juillet 2017 : une extension aux 28 (CEE) puis au 44 pays de l’Europe rotarienne.

3- Critères d’évaluation : ils sont nécessaires, à la fois, pour évaluer le bien fondé d’un tel dispositif et avant une éventuelle extension de son application. Les critères d’évaluation seraient les suivants :

a. Impact des actions en termes de pertinence, de portée sociale et médiatique.

b. Augmentation significative et durable des effectifs ; l’un des critères absolus, reflet du fonctionnement optimal des clubs.

c. Contribution à la Fondation ; elle devrait être d’autant plus importante que les Rotariens de la zone se sentiraient beaucoup plus concernés par une redistribution des fonds dans des projets locorégionaux.

d. Image Publique ; la perception de l’image publique du RI devrait rapidement s’améliorer du fait d’actions mieux ciblées dans le contexte socio-économique de la zone concernée.

En conclusion :

Pour répondre aux impératifs du XXIème siècle, une modernisation du RI s’impose à court terme ; elle devrait porter, à la fois, sur ses structures et son fonctionnement général à l’échelon planétaire. La répartition en zones, véritables « unités fonctionnelles homogènes » paraît une solution efficace pour la mise en adéquation du RI avec son temps.

Polio : le défi herculéen du Rotary

Par John F. GERM
Vice-Président du Comité International PolioPlus 2013:2014
Vice-président et administrateur du Rotary 2003-2005

Serge, je vous remercie de m’inviter à participer au projet « La culture du Rotary ». Vous m’avez demandé de choisir un sujet et l’éradication de la polio me vient immédiatement à l’esprit. Bien que l’effectif soit un sujet crucial pour le Rotary, l’éradication de la polio aura un impact à long terme sur notre organisation.

Nous sommes les seuls à avoir osé nous attaquer à un défi d’une telle amplitude. Lorsque le Rotary a commencé à s’intéresser à la polio en 1979, personne n’aurait pu penser que le programme durerait aussi longtemps et coûterait aussi cher. Ce n’est qu’après 1985, qu’après avoir réussi à collecter 247 millions de dollars, que l’Assemblée mondiale de la santé en 1988 a déclaré que l’éradication de la polio restait possible et que le monde s’est intéressé à cette cause. Avec à l’époque 125 pays endémiques et plus de 1 000 nouveaux cas par jour, le défi que nous relevions était herculéen. Cependant, les Rotariens ont promis aux enfants du monde un monde sans polio et les Rotariens tiennent leurs promesses. Aujourd’hui et plus de 30 ans plus tard, des progrès remarquables ont été effectués. Cependant, trois pays restent encore endémiques : le Pakistan, l’Afghanistan et le Nigeria, et bien que le nombre de cas de polio y aient été réduit, le poliovirus a été importé à d’autres pays, confirmant ainsi qu’aucun n’enfant n’est à l’abri tant que l’éradication n’est pas atteinte. L’Inde n’a pas connu de nouveau cas de polio depuis trois ans. Alors, si nous pouvons atteindre notre objectif dans un des pays les plus peuplés du monde, pourquoi pas ailleurs ? Nous disposons des ressources et de la volonté pour y parvenir.

John Germ et l’administrateur de la Fondation Rotary Ashok Mahajan administrant le vaccin oral antipolio durant une journée sous-nationale de vaccination

Le partenariat liant le Rotary, l’UNICEF, la Fondation Bill & Melinda Gates et les gouvernements renforce notre culture et est la preuve irréfutable que les partenariats au service de l’humanité sont la solution.

La culture du Rotary, c’est la passion, l’engagement et la détermination de ses membres Nous devons tous être fiers de cette culture et inviter d’autres personnes à rejoindre notre formidable ÉQUIPE.

Et n’oubliez pas : Ensemble, on accomplit davantage.

L’assemblée générale du comité interpays France Russie

Par Serge Gouteyron

L’assemblée générale du comité France Russie s’est tenue à Reims le samedi 15 décembre sous les auspices du club de Reims en Champagne.

Le Président du club, Thierry Delreux et Yves Renard Président d’honneur de la chambre de commerce (qui maitrise parfaitement la langue russe), accompagnés de plusieurs membres du club et leurs conjoints nous ont fait l’amitié de recevoir une forte délégation de rotariens russes (15 membres) et la délégation française dans les locaux du club pour l’assemblée générale.

Assemblée générale suivie de la visite de la cathédrale et de la cave Pommery.

Dès sa création en 1995 à Moscou en présence de M. l’Ambassadeur de France Pierre Morel et sous l’impulsion du club de Denain Bouchain alors que j’en étais son président, et simultanément fondateur du comité, le comité France Russie a veillé à créer une relation de qualité entre la Russie et la France. A sa manière, le comité a été un ambassadeur auprès des 2 pays.

Ses premières grandes actions furent de créer dès 1995 un centre de protection maternelle et infantile à Moscou avec une formation de 6 médecins à l’Université catholique de Lille.

D’organiser 3 tournées de 15 jours de l’ensemble de chants et de danses Loktev de Moscou – fabuleux spectacle qui permit de regarder autrement l’évolution du pays dans la période de consolidation et d’ouverture.

De contribuer au développement d’un centre d’hypothérapie également à Moscou.

Mais le comité a à son actif beaucoup d’autres actions comme un soutien financier et moral avec l’association « adoption Russie » d’orphelinats de St Petersbourg.

comme des rencontres de jeunes à travers les Rylas, les visites d’entreprises, les échanges de classes de collèges, la formation de professeurs de français.

comme la réalisation d’une brochure éditée pour le Musée de l’Ermitage et beaucoup d’autres repris dans la brochure « 15 ans d’action du CIP France Russie ».

A la création du comité, en 1995, il n’y avait que 5 clubs sur toute la Russie qui s’est ouverte au Rotary en 1990 seulement, et l’une des grandes actions du comité a été de participer activement au développement du Rotary en Russie.

en parrainant seul ou avec des clubs français 12 des 50 clubs existant aujourd’hui dont celui de Narjan Mar (club situé au-delà du cercle polaire) par le club de Denain Bouchain,

en éditant une plaquette en langue russe du style « rotary mode d’emploi » pour les nouveaux rotariens

en organisant des séminaires de formation à Moscou et à St Pétersbourg.

Les participations réciproques à des conférences nationales et internationales tant en France qu’en Russie sont également une caractéristique marquante de ce comité avec à chaque fois une forte participation des rotariens russes.

Conférence de l’Eurotary à Denain en 1995 (20 participants), conférence du district 1670 à Valenciennes en 2001 (30 participants), l’institute de Lille en 2005 avec le Président Carl Wilhelm Stenhammar (25 participants)

L’Assemblée Générale à St Pétersbourg avec la participation du Président Richard King en 2003, la conférence d’Antibes Juan les Pins avec le Président Jonathan Majiyagbe en 2003 (25 participants) la conférence de Cannes « la paix est possible » avec Wilfrid Wilkinson (50 participants), le 20ème anniversaire du club de Moscou et le 20ème anniversaire du club de St Pétersbourg ….

Que soient remerciés ici les présidents de la section russe : Alexandre Makatsaria, Issa Togo et Alain Fournier sans oublier le très grand rôle du vice président Igor Libin (†) et de Gian Paolo Marello (†) et les présidents de la section française Georges Crapet, Serge Gouteyron, Georges Kopiloff et Robert Vandenbussche sans oublier également le très grand rôle de Marcel Stefanski (†).

Serge Gouteyron entouré de Georges Kopiloff et Igor Libin

L’assemblée générale de Reims a élu 2 nouveaux présidents (les mandats sont de 3 ans) : Issa Togo (St Pétesbourg Neva) est redevenu Président de la section russe (Issa jouit de toute la confiance des dirigeants et rotariens de Russie), assisté de Wladimir Kalugin (Moscou) comme vice Président et d’Andreï Ibragimov (St Petersbourg), gouverneur élu du district 2220) tous deux rotariens de la première heure. Victoria Velitchko (Moscou) sera secrétaire et Olga Sizova (Moscou Renaissance) trésorière

Pour la section française, Bertrand Baranovsky (Rennes) et gouverneur nommé du district 1650 a accepté de poursuivre la mission de Robert Vandenbussche avec beaucoup d’enthousiasme et de dynamisme. Michel Genelle (Terre de Hainaut Denain) étant naturellement confirmé dans sa fonction de trésorier, Françoise Descourrière (Terre de Hainaut Denain) et Gérard Hooghe (Avesnes sur Helpe) comme secrétaires.

Les 2 sections souhaitent mettre l’accent sur les jumelages : aujourd’hui Rennes/Moscou, Valenciennes Denain aérodrome/Moscou Pokrova et sur le développement de l’effectif en poursuivant les grandes actions de terrain permettant d’aider les populations et de conforter les relations entre les 2 pays sans oublier d’élargir l’assise des 2 sections par de nouveaux membres.

et bien sûr de participer aux conférences internationales à venir.

Comme Nicolas Gogol qui souhaitait construire une relation durable entre la Russie et l’Europe, le comité France Russie est un pont entre les 2 Europe car il existe bien 2 Europe

l’une orthodoxe, byzantine, slave, l’autre catholique et réformée issue du croisement latin et barbare longtemps fondée sur le rejet voir l’oubli de la première et cherchant dans l’instant leur voie séparément.

Pour nous rotariens engagés dans les comités interpays c’est une façon d’aider à la compréhension et à l’avancement de la paix qui est la première mission des comités interpays et ce depuis la création du premier d’entre eux France Allemagne à Strasbourg en 1950 ; mission qui se double pour le comité interpays France Russie d’une mission de compréhension et de rapprochement de ces 2 Europe.

Message de vœux et culture du Rotary

Par Serge Gouteyron

Avec mes meilleurs vœux pour 2014, recevez chers amis lecteurs mes remerciements pour votre fidélité à ce blog qui s’est donné pour tâche de mieux faire connaitre et promouvoir la culture du Rotary à travers ses valeurs et son action.

Au-delà des difficultés et peut être des lenteurs du renouvellement auxquelles fait face notre organisation, je pense que la culture du Rotary est une assise solide sur laquelle nous pouvons compter pour fidéliser et séduire.

Une culture portée par le formidable réseau amical et socioprofessionnel de ses 1 200 000 membres disséminés à travers le monde qui sont, à leur place, autant de témoins engagés pour servir le Rotary et la société.

Une culture qui s’appuie sur une éthique de la vie, simple, tournée vers les autres et le Bien et sur des qualités humaines propices à renforcer la cohésion sociale.

Une culture qui vient de choisir de s’investir dans 6 des 9 domaines d’actions du millénaire des Nations Unies faisant de facto du Rotary l’un des grands acteurs du développement au côté des institutions internationales.

Une culture enfin qui trouve dans la capacité d’impulsion de la jeunesse l’écho qui lui permettra de faire avancer conjointement les forces du renouveau.

Et, sur ces considérations, sans doute un peu trop sérieuses pour ce début d’année, je vous souhaite le meilleur du meilleur pour 2014.

Deviens qui tu es !

Par Serge Gouteyron

Après le plan stratégique et le plan vision, le Rotary a maintenant besoin de préciser son rôle et son modèle dans la société du 21ème siècle.

Il nous faut rechercher des implications plus fortes autour des valeurs de l’humain, du développement, de la gouvernance.

Il nous faut évoluer de la fédération de clubs service vers un mouvement international de pensée et d’actions locales et internationales au service des communautés.

Ce qu’un Président des Etats Unis, Waren Harding avait parfaitement défini en 1921 pour la société américaine :

« Si je pouvais implanter le Rotary dans toutes les communautés, je pourrais garantir la tranquillité et la marche en avant du monde ».

Un projet pour lequel la vocation du club comme unité locale sera renforcée tandis que l’action internationale collective portera des programmes révélateurs de notre identité.

Mais un projet qui puisera toujours ses modalités dans la culture du Rotary et ses trois fondements : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix.

Partis des classifications professionnelles couplées à une approche plus saine des relations d’affaires, les rotariens ont ensuite bâti un code éthique professionnel : le critère des 4 questions d’Herbert Taylor.

La voie est maintenant ouverte pour que les valeurs humaines que sont la camaraderie, le respect de la dignité de chacun, la solidarité économique et individuelle s’expriment dans l’élaboration d’une nouvelle éthique du monde des affaires et de la vie.

La contribution des rotariens à cette exigence sociale devrait être aussi décisive qu’elle l’a été dans la rédaction de la charte des Nations Unies.

Partis de l’action de proximité du club de Chicago – les fameuses toilettes – jusqu’à engager le combat pour l’éradication de la poliomyélite, les rotariens ont défini leurs priorités : alphabétisation et éducation, eau et assainissement, prévention et traitement des maladies, santé de la mère et de l’enfant, développement économique pour lutter contre la pauvreté et la faim.

Si la mise en œuvre des priorités vise tout d’abord à améliorer les conditions de vie. Elles aussi participent à la construction de nouveaux équilibres sociaux.

La voie est ouverte maintenant pour agir un peu plus sur l’ordonnancement d’un monde amical et solidaire et rechercher des consensus pour lesquels le Rotary non confessionnel et non politique, peut faire valoir ses qualités de pacificateur et de régulateur.

La voie est ouverte également pour que le Rotary soit partenaire des task forces internationales en plus de celle de la Polio où son expertise est reconnue et particulièrement dans les domaines de l’éducation et de l’eau.

C’est aussi en 1921 que les rotariens ont ajouté à leurs 3 premiers buts, un 4ème but : celui de la compréhension mutuelle et l’aide à l’avancement de la paix.

C’est à ce moment là que le Rotary avait d’ailleurs atteint sa maturité spirituelle.

C’est ainsi que les rotariens se sont impliqués dans la création des institutions internationales et d’abord l’ONU et l’UNESCO.

Ils ont mis en œuvre de grands programmes pour la jeunesse, garant de leur idéal de paix et il y a 13 ans, ils ont parachevé leur action en créant les centres d’études pour la paix et la résolution des conflits.

La voie est ouverte maintenant pour que le Rotary puisse s’investir dans des partenariats d’envergure avec les institutions, qu’il soit considéré comme un acteur de paix dans la résolution des conflits et que sa voix se fasse entendre dans les manifestations internationales.

Ce sont là des bases pour lancer la réflexion sur le projet du Rotary pour le 21ème siècle. Un projet fidèle à son histoire mais surtout un projet susceptible de transcender les rotariens.

Les 5 valeurs fondamentales du Rotary

Par Serge Gouteyron

Plutôt que de mettre en avant les grands thèmes de son action, le Rotary met en avant les valeurs fondamentales qui guident les priorités de son action.

Ce sont ces valeurs, replacées dans le cadre rotarien, qui donnent le cap.

Ainsi l’action trouve son expression dans les programmes du Rotary et de la Fondation. Ces programmes et tout particulièrement ceux en faveur de la jeunesse, comme ceux liés aux axes stratégiques contribuent à la compréhension et au rapprochement des cultures et donc au final à l’idéal de paix.

Mais l’action est aussi dans la proximité. Celle qui vise à répondre aux attentes locales et à assurer la notoriété du club.

Ainsi la camaraderie et son réseau mondial. A elle seule, elle pourrait changer le monde. C’est le lien le plus fort qui existe aujourd’hui entre les rotariens car s’il y a une vision et des conceptions parfois différentes sur les cultures, ce n’est pas le cas pour la camaraderie : unique et identique, la camaraderie au Rotary transcende les rotariens.

Ainsi la diversité qu’elle soit religieuse, professionnelle, politique est aujourd’hui de fait plutôt une source de conflits ou à tout le moins de confrontation alors qu’au contraire au Rotary nous souhaitons faire de la diversité une force de rassemblement.

Ainsi l’intégrité qui recouvre la démarche éthique – professionnelle et personnelle -. Car la recherche éthique celle de l’équité et du respect, celle de la responsabilité sociale vont au-delà des normes éthiques. C’est une manière d’être et de faire.

Ainsi le leadership. Les rotariens sont par nature des décideurs mais pas n’importe quel leader. Ils sont surtout leaders par l’exemple et pour les valeurs humaines.

Et si le futur du Rotary est dans cette dimension éthique, amicale et même fraternelle à travers les trois cultures originelles : la culture professionnelle, la culture du service et la culture de la paix pour le développement économique, social et humain alors le Rotary sera l’une des grandes organisations de la société civile des prochaines décennies.