LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Le Rotary et les sites du patrimoine mondial de l’humanité

Par Serge GOUTEYRON

A l’initiative des gouverneurs Alain Tignol – Midi Pyrénées, Languedoc, Roussillon, Andorre – Michel Queille – Aquitaine Charentes – et sur une idée de Maurice Charbonnières du club d’Albi Lapérouse, se sont tenues les 16 et 17 mai dernier dans la cité épiscopale d’Albi 2 rencontres autour des sites du patrimoine mondial UNESCO.

L’une pour convier les rotary clubs français ayant dans leur zone un site du patrimoine mondial à une réflexion sur les valeurs communes et les actions pouvant être faites (culture de la paix, sauvegarde du patrimoine, solidarité ….), une quinzaine de clubs ont répondu à cet appel,

l’autre dans le cadre de la rencontre des 2 Mers des 2 districts sur le thème « le patrimoine mondial une chance pour le développement local ».

Philippe Douste Blazy Secrétaire Général Adjoint de l’ONU et Président d’UNITAID présenta le rôle primordial de l’ONU dans le développement des populations et les résultats obtenus par UNITAID dans la lutte contre le Sida et le paludisme grâce à la taxe sur les billets d’avion. L’hypothèse que le Rotary participe au Conseil d’Administration d’UNITAID a été évoquée.

Serge Gouteyron comme représentant du Rotary à l’UNESCO montra la proximité de pensée qu’il y a entre le Rotary et l’UNESCO sur la culture de la paix, dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté et la faim et aussi de l’éthique.

Il réaffirma le rôle du Rotary comme celui d’un partenaire privilégié des institutions internationales dans le cadre des objectifs du millénaire des Nations Unies.

Au cours du concert d’orgues de Ste Cécile, résonnaient pour chacun les tourments d’un lointain passé. Dans cette région, il y a 8 siècles, les cathares proposaient une autre vision combattue par la terrible Inquisition. Mais aujourd’hui nous ne retiendrons que les valeurs de tolérance et de fraternité qu’évoquent pour nous les sites du Patrimoine Mondial.

L’humanité et les défis du monde contemporain – L’homme face aux catastrophes

par Najib Zakka
Doyen de faculté – Etudes Romanes, Slaves et Orientales
Past gouverneur

Introduction au colloque international de l’Université Lille 3 du 1er avril 2014

Mais de quelle humanité parlons-nous, quelle modernité construisons-nous ? Certes nous vivons dans un monde toujours en mutation permanente, un monde de progrès scientifique et technologique, un monde de disparité géographique, ethnique, religieuse, culturelle et linguistique. Un monde qui connaît encore les guerres, les conflits, les injustices et les inégalités de chances dans le partage des richesses de notre terre. Les souvenirs des deux guerres mondiales qui ont hanté l’humanité restent toujours présents à l’esprit mais ils sont aussi sources d’enseignement pour les générations qui suivent. Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter.

Mais d’autres phénomènes marquent aussi notre humanité : les rapports entre la nature et l’homme ; si la nature peut être source de bien et de bonheur elle peut également se déchaîner sous formes de séismes, de tsunamis, d’éruptions volcaniques, d’inondations ou encore des conditions climatiques extrêmes.

Tous ces phénomènes sont les fruits de l’intelligence ou de l’ignorance de l’homme. En développant sa technicité, en aménageant le territoire, l’homme a-t-il contribué à faire fructifier son environnement naturel ou a-t-il détruit son milieu de vie ?

L’homme d’aujourd’hui doit récuser une humanité placée à la jonction d’un monde sans aventure. Cette humanité qui se dénature, comme trahie par ses propres briseurs, est réduite à sombrer dans l’obscurité ?

L’homme doit se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naitre une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de la mort à l’œuvre de l’histoire.

Albert Camus nous rappelle que « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne, dit-il, sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

L’être humain et le monde sont un mystère ; la clé pour le comprendre est l’émerveillement. S’émerveiller est le commencement de l’aventure humaine et l’origine de la philosophie ; c’est ce qui nous rend capable de déchiffrer le livre de la vie. C’est dans la présence de l’homme au temps que peut naitre la véritable histoire. Toute la nature nous invite à croire à cette aventure qui est avant tout culturelle.

Oui notre combat réside dans cette interprétation savante de la notion de la culture. Il faut entendre « culture » dans son sens le plus large ; elle n’est pas seulement un déchiffrage de l’univers, une érudition, mais la saisie des finalités des choses tournées vers l’homme.

Prendre en mains son destin et celui de la planète, donner un nouveau souffle à la coopération universelle, telle est la responsabilité de l’homme, «Je ne suis pas mais je puis être» nous enseignait le philosophe Maurice Zundel.

Chaque homme par son projet tente d’assumer ses limites en les refusant, les acceptant ou les dépassant, ce qui fonde une inter- subjectivité et donc une compréhension d’autrui toujours possible.

Permettez-moi pour conclure de citer Khalil Gibran :

« J’ai vu l’Homme se redresser dans sa divinité comme un géant au milieu du courroux et de la destruction, se moquant de la colère de la terre et de la fureur des éléments.

Comme un pilier de lumière, l’homme se tenait au milieu des ruines de Babylone, de Ninive, de Palmyre et de Pompéi, et tandis qu’il était là, il se mit à chanter la chanson de l’Immortalité : « Laissez la Terre prendre ce qui lui appartient car moi, l’Homme, je n’ai pas de fin ».

Les comités interpays et les Initiatives pour la paix

Par Serge GOUTEYRON

Le Rotary dispose avec les comités interpays d’un programme pour faire avancer la paix.

Les programmes officiels du Rotary aident à l’avancement de la paix : que ce soit les programmes pour les jeunes (bourses, Rylas, échanges), les centres pour la paix (les étudiants intègrent souvent à la fin de leur master les institutions internationales, les gouvernements ou les ONG), et aussi les programmes de la Fondation Rotary pour le développement des populations à travers les domaines stratégiques.

Membres du Conseil Exécutif des CIP (Bureau et Coordinateurs nationaux) à Milan en mai 2014

Mais ce sont les comités interpays qui, par les rencontres et les actions communes permettent aux rotariens de 2 pays de mieux se connaître et comprendre l’autre. C’était l’objectif du 1er comité entre la France et l’Allemagne en 1950

La question nous est posée de savoir si nous ne devons pas en tant que rotarien, membre d’un mouvement international, aller plus loin dans notre implication dans la société.

Je pense que c’est vital pour l’avenir du mouvement rotarien qui, en même temps, doit rester absolument neutre

Les comités interpays comme programme du rotary seraient naturellement les porteurs de ce nouvel engagement.

Nouvel engagement qui se manifesterait par la création d’Initiatives pour la paix. Initiatives qui regrouperaient les leaders civils et religieux, les ONG, les institutions internationales et les comités interpays.

Il s’agirait dans ce partenariat international de dépasser le stade de la compréhension réciproque pour parvenir collectivement à la prise de conscience qu’un chemin pour la paix est possible pour une grande majorité d’hommes et de femmes de bonne volonté.

Cette prise de conscience se traduira par des actes.

Beaucoup de régions dans le monde sont susceptibles de recevoir une initiative de paix des comités interpays mais l’expérience doit démarrer là où les comités interpays sont suffisamment représentatifs comme dans les pays de la Méditerranée, les Balkans ou sur le continent africain.

Ce type d’initiative n’est pas étranger aux rotariens. L’Initiative pour l’éradication de la polio et son partenariat international a fait largement ses preuves.

En parallèle de cette ou ces initiatives, les comités interpays pourraient investir un champ d’actions proche d’eux, celui de la résolution des conflits.

Si le Rotary International confiait aux comités interpays le leadership des Initiatives pour la paix, il impulserait ainsi une dynamique pour la paix civile et valoriserait son image comme acteur de terrain.

Bureau 2014/2016 du conseil exécutif des CIP

Déclaration du Rotary en réponse à la lettre adressée par le gouvernement américain aux doyens des facultés de médecine publiques

Par Robert S. Scott
Président de la commission internationale PolioPlus du Rotary

Pour protéger l’action des personnes de santé qui vaccinent en Afghanistan et au Pakistan, le gouvernement des USA vient d’écrire aux 13 doyens de facultés de médecines publiques.

Bob Scott, Président de la commission internationale PolioPlus a salué cette initiative dans la déclaration ci-dessous :

Le Rotary se réjouit de la lettre de mai 2014 adressée par le gouvernement américain aux doyens des facultés de médecine publiques les informant que la CIA « n’utilisera pas les programmes de vaccination, y compris les membres d’équipe de vaccination, à des fins opérationnelles » d’espionnage. Cette lettre est un témoignage du soutien apporté à l’Initiative mondiale pour l’éradication de la polio et à sa mission qui est de protéger les enfants du monde entier contre cette terrible maladie.

Cette politique souligne que tous les enfants méritent d’avoir accès aux vaccins ainsi qu’à d’autres soins de santé. Nous espérons que cette annonce renforcera également la confiance des populations à l’égard des agents de santé qui font preuve d’une extrême bravoure pour s’assurer que chaque enfant soit vacciné.

Le Rotary continue de travailler étroitement avec ses partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la polio dans les pays encore affectés par cette maladie afin d’atteindre notre objectif d’un monde sans polio.

La régionalisation, un atout pour le Rotary

Par Jacques Di Costanzo

Interview de Jacques Di Costanzo, Administrateur 2012-2014, réalisée par Steven Vermeylen, Rédacteur du magazine belge Rotary Contact

Quels grands dossiers avez-vous dû traiter durant votre mandat de director ?

Outre les dossiers importants qui atterrissent sur la table du Board et qui concernent les questions organisationnelles, structurelles, financières…, je me suis surtout attelé à implanter dans ‘mes’ zones le Plan Régional de l’Effectif. Pour être plus efficace, le Rotary a besoin de booster son effectif. Comment ? En renforçant l’attractivité des clubs, ce qui nous aidera à mieux recruter mais aussi à fidéliser, car notre principal problème est bien la rétention des membres. Il nous faut donc des clubs avec des activités intéressantes qui puissent ‘parler’ à chacun. D’autre part, je plaide pour la création de clubs composés de jeunes professionnels. En développant leur propre réseau au sein du Rotary, ceux-ci vont, intuitivement, ‘inventer’ le Rotary du 21ème siècle. Je pense ici à l’utilisation massive des réseaux sociaux, aux e-clubs, etc.

La fréquence des réunions statutaires constitue souvent un obstacle chez les jeunes…

Statutairement, chaque Rotary club doit se réunir sur une base hebdomadaire. Ceci dit, si vous vous contentez de participer à la moitié des réunions, c’est suffisant pour rester Rotarien. Pour autant, bien sûr, que vous vous acquittiez de votre cotisation.

Sur le plan international, on constate un glissement démographique vers les pays émergents…

Si notre effectif mondial reste stable (autour de 1,2 million de membres), on déplore une érosion constante aux États-Unis, même depuis la fin de la crise financière. En Europe, nous sommes plutôt stables, et certains pays comme l’Allemagne ou la Suisse, ou encore la Scandinavie, connaissent même une croissance significative. Mais en effet, c’est bien dans les pays d’Amérique latine, en Inde et en Asie du sud-est que le Rotary progresse le plus.

Vous plaidez en faveur d’une coalition des forces rotariennes au niveau européen. Qu’en est-il exactement ?

En général, les modèles universels ne fonctionnent pas : il y a dans le monde tant de différences sur les plans culturel, linguistique, religieux, économique… Au Rotary, nous devons tenir compte de ces spécificités afin d’optimiser la contribution de chaque pays. L’Europe constituant un bloc relativement homogène, je suis donc partisan d’une ‘régionalisation’, un peu à la manière du RIBI (Rotary in Great-Britain and Ireland, ndlr). Chaque continent pourrait fonctionner de cette manière, avec son propre président, son administration, son budget, etc. Le Rotary serait ainsi plus proche des réalités du terrain. Bien sûr, dans ce scénario, les clubs continueraient à contribuer aux programmes du RI et à soutenir la Fondation Rotary.

Le Plan Vision pour l’Avenir est en application depuis un an. Une réussite ?

Certainement. Ce plan octroie aux districts une plus grande flexibilité dans l’attribution de leurs fonds pour les projets locaux et internationaux. Ici aussi, on constate qu’une plus grande autonomie donne de meilleurs résultats.

Si vous étiez président du RI pour un jour, sans limitation de pouvoir, que changeriez-vous ?

Je simplifierais la gouvernance, avec moins d’intermédiaires. Il y aurait trois niveaux de pouvoir : le président international avec son conseil d’administration, le gouverneur et le président de club. J’établirais un lien direct entre le club et le conseil d’administration du RI, pour avoir un feedback en terme de besoins notamment. J’essayerais également de me focaliser sur un grand projet prioritaire, comme c’est le cas en ce moment avec la polio. Et, bien sûr, je me consacrerais à la régionalisation dont j’ai parlé tout à l’heure.

La polio devrait être éradiquée d’ici 2018. Quel pourrait être le prochain « corporate program » du Rotary ?

Il y a plusieurs thématiques possibles, comme l’assainissement de l’eau, mais aussi la lutte contre le paludisme (qui tue plus que la polio), l’environnement… Nous pourrions aussi nous concentrer sur notre idéal de paix dans le monde, ou encore sur des sujets plus économiques tels que l’emploi des jeunes.

Où en sera le Rotary dans vingt ans ?

Le centre de gravité se sera déplacé vers l’est, certainement si la Chine s’ouvre à notre organisation. Il ne faut pas en avoir peur car cela peut être une source de renouvellement. Le rôle des réseaux sociaux aura pris de l’ampleur, et les e-clubs seront peut-être la nouvelle norme. Pour garder sa pertinence, le Rotary doit vivre avec son temps. La seule chose qui ne doit jamais changer, c’est l’éthique. Les valeurs rotariennes formulées par Paul Harris sont aujourd’hui aussi actuelles qu’en 1905, et elles le resteront dans le futur.

Lettre au Poliovirus

Par Bernard Descampiaux

 

Extrait du livre de Bernard Descampiaux « Lettres aiguës et accents graves »

 Fallait-il que tu sois zélé à ce point ?

Les temps sont difficiles en 1959. Je suis cerné de toutes parts. Mauvais élève qui n’arrive pas à la cheville de son frère, j’engage une dégringolade intérieure, qui me conduit vers des gouffres de terreur face à ma vie en « capilotade ». Personne ne semble à même de comprendre mes appels de détresse silencieux. Je dissimule tout sous mon masque de clown, imitant Fernand Raynaud et Robert Lamoureux.

Mes parents sont des grands, sans cesse occupés ailleurs par ce qui est vraiment important dans la vie, c’est-à-dire le travail incessant, mais aussi le travail permanent, et sans doute encore le travail ininterrompu, hormis la nuit (mais tout le monde dort) et le temps des repas (mais chacun parle encore travail, dossiers, clients…).

Un enfant aime qu’on prenne soin de lui. Je suis pareil aux autres. Quand je suis malade, maman me soigne tendrement. Alors pourquoi pas ! Je me spécialise dans les grands classiques du type grippes, angines, otites, et lorsque l’infection tarde à venir je chauffe le thermomètre sur le radiateur (attention à ne pas le faire claquer). J’ai aussi mangé du savon (c’est dégueulasse !) mais cela n’a pas donné les résultats escomptés.

C’est aussi qu’il me faut absolument tout tenter pour ne pas être obligé de me rendre à l’école, cet horrible endroit de plus en plus angoissant et qui me donne la nausée.

En ces temps tristes de novembre, à quelques semaines de mes douze ans, faut-il monter d’un cran, être encore plus malade ? On ne choisit pas ce qui vient. Et c’est toi qui te pointes, petit poliovirus, minuscule mais efficace, capable de paralyser en quelques heures et d’affoler l’environnement familial pour autre chose que mes notes scolaires.

Au début, tu te fais discret, pour ne pas dire courtois. Je ne sais plus remuer le gros orteil. Je dis à mon père :

– Papa, je ne sais plus bouger le gros orteil.

Il a ri. Il s’étalait dans son fauteuil, les pieds sur une chaise, tirant sur sa pipe. C’était le soir, après le repas. Mon frère aussi a ri. Il est déjà chez les grands. Il rit comme les grands.

Je n’ai rien dit à ma mère. Pourquoi ? Je ne sais pas. Le gros orteil c’est sans doute une histoire d’hommes. Une histoire de muscles, de force, de virilité sans doute. Peut être qu’elle n’aurait pas ri, qu’elle se serait arrêtée de courir partout, qu’elle aurait pris mon pied :

– Alors, qu’est ce qu’il raconte ce gros orteil ? Il joue les petits paresseux ? Il est endormi ?

Peut être que j’aurais ri aussi.

Le lendemain soir, plus personne ne riait. Le médecin était venu. Celui de famille. Celui en qui on a confiance, qui connait tout le monde depuis si longtemps. Qui soigne si bien.

Il ne s’est pas comporté comme d’habitude. Il n’a pas rédigé la longue et belle ordonnance à l’encre bleue, au stylo plume, de sa belle écriture d’écolier appliqué, comme il le fait d’habitude, pour mes angines, mes otites, mes grippes, et toutes ces petites maladies dont j’ai pris la fâcheuse habitude. Il a juste laissé tomber son diagnostic verdict : « poliomyélite ».

Ma mère a dû faire répéter, faire préciser :

« Ce n’est quand même pas la paralysie infantile ? »

« Si Madame ! »

Ce soir-là je suis sorti de l’enfance sans le savoir. La légèreté, la vivacité, la sveltesse et la souplesse de mon corps, c’était terminé. Définitivement. Je venais d’entrer en lourdeur et en pesanteur. Je n’avais plus vraiment de corps. J’étais devenu une masse de chair flasque qu’il faudrait traîner toute la vie. Petit poliovirus, croyais –tu ainsi me rendre service ?

Je me couche encore plus ou moins valide pour ne jamais plus me relever comme avant. Malheureusement, je n’avais pas envisagé toutes les conséquences, les séquelles comme diront les médecins. Car tu as fait fort, tu t’es disséminé partout, remontant goulûment ma moelle épinière, te régalant de mes terminaisons nerveuses, les dévorant à belles dents, tu ne sais plus te maîtriser et tu en fais plus que nécessaire. Tu aurais pu te contenter de t’en prendre à quelques centres nerveux moteurs, sans pour autant les détruire comme tu l’as fait. La paralysie aurait alors été réversible ce qui ne fut pas le cas. De plus tu as salopé le travail, petit énervé écervelé, disséminant des séquelles au hasard, ne laissant rien totalement intact, ne détruisant rien intégralement. Tu compliqueras de beaucoup le processus de rééducation qui s’ensuivra.

Tu aurais pu ne pas t’acharner, régresser plus rapidement, m’éviter des complications qui me conduiront au bord du grand passage, parce que tu cherches à investir mes poumons. Après tout, tu étais plus vieux que moi puisque tu sévissais déjà 3 400 ans avant Jésus Christ… Ton grand âge et ton expérience me laissaient espérer une meilleure manière de s’y prendre. Moi, je n’étais encore qu’un jeune enfant qui parcourait des chemins hasardeux en s’imaginant y trouver plus d’affection.

Affection : ce mot à double sens, ce mot signifiant autant traumatisme qu’attachement. Comme un deux-en-un en quelque sorte …

L’UNESCO ET L’EDUCATION POUR TOUS

Par  Serge Gouteyron

L’éducation pour tous est la priorité du second mandat de M. Ban Ki Moon comme Secrétaire Général des Nations Unies.
Il a confié la mise en œuvre de ce programme planétaire à l’UNESCO.

Le programme « l’éducation pour tous » a été officiellement lancé à la conférence de Dakar en 2000 en présence de 164 pays.

Crédit: UNESCO/Poulomi Basu – www.efareport.unesco.org

L’origine, nous la trouvons dans les rapports déjà anciens d’Edgar Faure et Jacques Delors « apprendre à connaître, à faire, à être, à vivre ensemble » ou « l’éducation de base : un passeport pour la vie » ou encore « l’enseignement secondaire la plaque tournante de toute une vie ».

Le rôle de l’UNESCO est de proposer une vision, une ingénierie et un plaidoyer.

La vision se réfère à la mission historique de l’UNESCO, et à son acte constitutif « avoir le plein accès à l’éducation, au libre échange des idées et des connaissances » puisque l’Education joue un rôle fondamental dans le développement humain social et économique.

Credit: UNESCO/ Eduardo Martino

L’ingénierie de l’UNESCO consiste à aider les états à établir leur politique d’éducation, à leur fournir les moyens pour assurer leurs missions avec l’aide des instituts spécialisés de l’UNESCO, améliorer les contenus, utiliser les nouvelles technologies d’enseignement, promouvoir l’enseignement supérieur, renforcer la coopération en Afrique, développer l’éducation pour les filles, la protection de la petite enfance dans les Etats arabes ou le développement de la jeunesse en Afrique.

Cette ingénierie se retrouve dans le rôle des 123 commissions nationales et les chaires UNESCO ainsi que dans les 7000 écoles labellisées UNESCO dans le monde.

Le plaidoyer de l’UNESCO lui, est dans le pilotage même du programme, les conférences, la collecte des données, l’analyse des résultats et les propositions.

Le financement de ce programme se fait par les Etats mais aussi par le financement international qu’apportent en particulier les Etats Unis, les Etats Scandinaves le Japon et la Banque Mondiale (3 milliards et demi de dollars pour 52 pays)

L’UNESCO agit en partenariat avec les Organisations non gouvernementales et en particulier « l’International de l’éducation » et le Rotary International surtout sur la partie Alphabétisation et illettrisme (3 pays seulement sur les 52 auront atteint l’objectif du millénaire).

Nous entrons maintenant dans la planification 2014/2020 de « l’Education pour tous » et la conférence d’Incheon en Corée en 2015 établira un nouveau plan stratégique qui s’intégrera dans les nouveaux objectifs que va proposer l’ONU pour le développement social et économique du monde.

Constituer une « Initiative mondiale pour l’éducation » est une priorité pour l’avenir.

L’heure est à la coopération internationale des Etats, des Institutions et des ONG.

Le Rotary déjà largement présent dans l’éducation, serait un partenaire qui compte.

Note : Entretien que Cyril Noirtin et moi-même avons eu avec Mme Sabine Detzel, coordonnatrice à l’UNESCO pour « l’Education pour tous ».

Concours régional promotion de l’éthique professionnelle

Par Serge Gouteyron

Le district1670 a organisé le 10 avril dernier, la remise des prix du concours régional d’éthique professionnelle dans les locaux de la SKEMA Business School à Lille.

C’est Jean Noël Hannecart, past district gouverneur et ancien vice président du comité international du Ryla, organisateur depuis 3 ans de ce concours qui en rappelle les buts et l’intérêt pour les rotariens.

« Les prix décernés par le District 1670 ont été remis aux lauréats par Mme Monique Lecomte, gouverneur, au cours d’une cérémonie présidée par M. Serge Gouteyron, past vice-président du RI et à laquelle assistaient les représentants des établissements universitaires participants.

Le concours national est organisé par les 18 Districts français du Rotary en association avec la Conférence des Grandes Ecoles sous le patronage de l’UNESCO et s’adresse aux étudiants de niveau bac+3 à doctorants.

Au niveau régional, chaque District est invité à organiser son propre concours, les 3 premiers lauréats étant éligibles à participer au concours national.

Quel est l’objet et la forme du concours ?

Il s’agit de susciter et encourager la réflexion concrète des candidats sur leur engagement personnel dans la vision éthique de leur future vie professionnelle.

L’épreuve prend la forme d’un essai libre traitant de ce thème et se trouve dotée de deux prix régionaux de 1000 et 500€ par le district et de 2000€ au niveau national remis en Mai prochain dans les prestigieux locaux de l’UNESCO.

Au niveau national, 130 établissements universitaires étaient inscrits et plus de 700 étudiants ont présenté un essai.

Si l’on se réfère aux 10 600 visites comptabilisées sur le site web du concours, on peut se réjouir de l’intérêt porté par le monde étudiant aux valeurs de l’éthique professionnelle.

Au niveau de notre District 1670, 12 Etablissements universitaires se sont inscrits cette année et 15 étudiants ont concouru.

Pour mémoire, citons l’EDHEC, l’Ecole Centrale de Lille, l’Ecole des Mines de Douai, ICAM, l’Institut Supérieur d’Agriculture, SKEMA, IESEG, le Centre de Formation Professionnelle des Avocats…

Le 1er prix régional de 1000€ fut décerné à Olivia Bruneau, étudiante à l’ISA, pour son essai « Au-delà des mots, l’éthique qui se vit ».

La réflexion de la candidate consistait à analyser, à travers un exemple concret de gouvernance entrepreneuriale, comment se vit la cohérence entre valeurs éthiques, comportement et réalité, ceci à la fois au niveau interne et externe de l’entreprise.

Un second aspect était évoqué : comment concilier contexte concurrentiel, logique de l’actionnariat, innovation, performance, épanouissement de la personne et motivation.

Ces propos peuvent être condensés par « comment passer du Dire à l’Agir ».

S’appuyant sur le vécu d’une importante entreprise régionale à rayonnement national, l’essai repère 2 vecteurs essentiels :

• L’élaboration de la charte d’entreprise présentant la mission (la raison d’être), les ambitions (les grands défis au plan économique, au plan du métier et au plan social), les engagements (envers les salariés, les clients, les actionnaires, les fournisseurs) et les valeurs (les sources d’inspiration du comportement) de l’entreprise,

• L’exemplarité par rapport au système des valeurs défini des différents acteurs en cause.

Le second prix fut décerné à Jean-Baptiste Welsh, étudiant à SKEMA Business School, pour son essai « de l’éthique du vendeur à sa performance commerciale ».

Partant de l’idée que la vente a pour finalité de maximiser le profit de l’entreprise sans forcément augmenter le bien-être du consommateur, acte discutable du point de vue éthique et respect de l’autre, Jean-Baptiste trace le profil du vendeur éthique comme respectant un échange honnête et équilibré en vue du bien d’autrui conduisant à une vente « juste » et apportant au client un soutien à son développement.

Réflexion qui nous rappelle à nous rotariens la démarche d’Herbert Taylor.

En n°3 se place Paul-Marie de Latour, étudiant à l’IESEG, dont l’essai « le principe du Bien Commun en entreprise » a été retenu pour participer au même titre que les deux précédents au concours national.

Paul-Marie élabore sa réflexion sur une analyse différenciée des concepts « intérêt général » et « bien commun » en s’appuyant sur la doctrine sociale de l’église, la recherche du bien commun conduisant à développer un management de responsabilisation et de transmission de sens à l’action.

La lecture de ces réflexions témoigne de toute l’actualité et de la portée du critère des 4 questions et l’on peut constater à quel point la dimension professionnelle, axe cardinal du Rotary, est présente. »

La remise des prix du concours national est placée sous le haut patronage de la commission nationale de l’UNESCO qui se tiendra le 20 mai à l’UNESCO animée par l’organisateur du concours pour la France Roger Lelu.

Une petite précision : la qualité de la motivation des candidats n’a pas échappé à Ed Futa, ancien secrétaire général du RI et responsable général des représentants du Rotary auprès des institutions internationales puisqu’il a souhaité, lors de notre dernière réunion à Evanston, étudier la faisabilité d’une telle manifestation aux Nations Unies à New York.

A propos de la culture de la paix

Par Serge Gouteyron

La culture du Rotary s’est construite autour de la culture professionnelle (1905), de la culture du service (1907) et de la culture de la paix (1921).

Seize années après sa création, le Rotary avait atteint sa maturité et définit sa philosophie pour le siècle (en notant toutefois une prédominance alternée de l’une ou l’autre culture).

Les éléments constitutifs de la culture de la paix au Rotary tournent autour des valeurs que nous revendiquons et des actions que nous mettons en œuvre.

Des valeurs, nous distinguons celles que prônent l’organisation : Intégrité, Camaraderie, Service, Diversité et Leadership et celles issues des comportements personnels ( le critère des 4 questions) que sont la Loyauté et l’Équité.

Quant aux actions pour la paix, il s’agit surtout des efforts individuels propres à chacun pour faire reconnaître globalement les droits de l’homme à travers l’éducation, le travail , l’eau, l’environnement , le statut de la femme et des enfants, le combat contre la corruption (pacte mondial de l’ONU).

Ou plus pragmatique, d’agir pour le développement économique et social, grâce aux axes stratégiques : eau et assainissement – l’éducation , la prévention et le traitement des maladies – la santé de la mère et de l’enfant – la faim et la pauvreté – et la résolution des conflits (plan vision).

Tout en poursuivant nos programmes historiques pour la formation et l’épanouissement des jeunes et en comptant sur leur capacité d’impulsion pour introduire le changement.

Ces valeurs, ces comportements et ces actions sont autant d’atouts pour favoriser la cohésion sociale, première étape pour la paix.

En tant qu’organisation internationale, le Rotary a contribué fortement à l’établissement de la paix entre les nations par la compréhension mutuelle et l’amitié à travers les Institutions internationales, les comités interpays, les centres du Rotary pour la paix et les manifestations internationales.

Le Rotary entretient une relation étroite presque filiale avec les Institutions internationales intergouvernementales. Pour une part, à l’origine de la création de l’UNESCO et pour une autre part acteur très présent dans la rédaction de la charte des Nations Unies.

D’ailleurs la journée du Rotary aux Nations Unies à New York est depuis longtemps un rendez-vous annuel prisé. Nous avons eu en France la même expérience il y a 2 ans avec la conférence à l’UNESCO avec la participation du Président du RI, Kalyan Banerjee : « la culture de la paix, une vision partagée ROTARY/UNESCO ». Un autre rendez-vous de même nature, depuis 2 ans à Washington dans le cadre de l’organisation des états américains.

Ceci pour dire que la mission du Rotary auprès des Institutions internationales n’est pas une simple représentation mais au contraire un lieu privilégié pour comprendre et faire avancer nos idées et à chaque fois que nous le pouvons un lieu pour engager une collaboration.

De cette même veine pour la paix et l’amitié s’est constitué en 1950 le comité France Allemagne. Il s’agissait de restaurer les relations mises à mal par les 3 guerres et envisager l’avenir avec confiance. Aujourd’hui 250 comités agissent dans le cadre de relations bilatérales directes pour la compréhension entre 2 pays.

Fort de leur histoire et de leur dynamisme, les comités peuvent s’engager aujourd’hui concrètement pour la paix à travers des « initiatives de paix » en Méditerranée, dans les Balkans ou en Afrique et ailleurs.

Lorsque le Rotary a inscrit dans ses buts « l’aide à l’avancement de la paix », il n’imaginait sans doute pas que les « centres du Rotary pour la Paix » formeraient un jour un millier de jeunes qui travailleraient ensuite pour les institutions internationales, les gouvernements, les ONG….

Cela dit, voilà un domaine où nous pouvons également agir concrètement pour la paix en fédérant autour de nous les initiatives de résolutions des conflits dans le cadre d’un groupe d’action.

La culture de la paix au Rotary fait appel au respect et au partage. Elle est très éloignée des idéologies de souveraineté ou de religions.

La culture de la paix pour le rotarien , ce sont des valeurs, un comportement et des actions propres à inspirer une éthique de vie capable et de susciter l’adhésion, instaurer la confiance internationale et changer l’ordre des choses.

1000 Jeunes à l’UNESCO le 6 mars 2014

Par Cyril Noirtin

Le 6 mars, à l’occasion de l’événement « Education, sport et diversité culturelle – Nouvelles attitudes pour promouvoir les droits humains dans le monde », près de 1 000 jeunes de 18 à 35 ans ont assisté à cet événement original de sensibilisation aux droits humains organisé au Siège par le Comité de liaison ONG-UNESCO, une quarantaine d’ONG et le Secrétariat de l’UNESCO.

Organisé pour célébrer à l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le 10 décembre 1948, il y a 65 ans, neuf projets en faveur des Droits de l’Homme développés par et pour les jeunes dans le monde, ont été présentés par leurs leaders, venus des 5 continents, dans des domaines aussi variés que le racisme et le sport, l’accès et la gestion de l’eau potable, la lutte contre la violence, l’apprentissage de la langue maternelle, ou encore la formation des femmes pour leurs droits dans un esprit d’équité et d’égalité.

Le thème du sport avait été placé est au cœur de cet événement pour montrer que cela peut être un accélérateur de mobilisation pour les droits humains, par des jeunes et avec les jeunes.

La présence exceptionnelle d’Andrea Agnelli, Président du Juventus Football Club, a permis d’illustrer fortement ce thème par la présentation de son projet mis en œuvre avec le Centre UNESCO de Turin : « Un coup de pied au racisme : joue avec moi ».

Cette manifestation fut également festive. En alternance avec la présentation des projets, différentes activités culturelles, toutes en relation avec la promotion des Droits de l’Homme, ont ainsi été offertes par des groupes parfois venus de l’étranger; danses, chants, musique, ont fait de cette journée, un évènement vivant pour ce 65e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la lutte contre toutes les formes de discriminations.

Comme l’a rappelé dans son discours Eric FALT, Sous-Directeur général pour les Relations extérieurs et l’Information du public de l’UNESCO, cette journée s’inscrivait dans le droit fil de l’action de l’UNESCO. Elle faisait écho aux priorités de la stratégie opérationnelle de l’organisation sur la jeunesse pour 2014-2021. Elle s’inscrivait également dans le cadre de la Décennie internationale pour le rapprochement des cultures (2013-2022), dont l’UNESCO est l’agence chef de file pour le système des Nations Unies et qui offre des opportunités pour aider les jeunes à renforcer le dialogue, partager leur vision de la paix pour tous, développer les compétences interculturelles nécessaires pour vivre ensemble dans nos sociétés mondialisées

Les porteurs de projet ont montré que les droits de l’homme ne sont pas seulement un concept mais bien une mise en pratique sur le terrain de projets concrets dans des domaines aussi variés que l’accès et la gestion de l’eau potable, le racisme et le sport, la lutte contre la violence, l’apprentissage de la langue maternelle, ou encore la formation des femmes pour leurs droits dans un esprit d’équité et d’égalité.