LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Message de vœux et culture de paix

Par Serge Gouteyron

Je souhaite aux amis lecteurs de ce blog tous mes vœux pour cette année 2015.

Année qui sera l’année d’une conférence internationale à l’UNESCO le samedi 4 avril. Autour du Président Gary Huang se rassembleront des rotariens français, africains, européens.

Cette rencontre est proposée dans le cadre d’un Rotary Day, comme il en existe un depuis plus de 20 ans à l’ONU (New York). Le thème choisi : « construire la paix avec le Rotary et l’Unesco : les initiatives de paix des comités interpays ».

Conférence qui s’inscrit dans la lignée d’autres importantes rencontres en France :

A Antibes Juan les Pins en 2003 « les comités interpays un chemin vers la paix » sous la présidence de Jonathan Majiyagbe.

A l’Unesco Paris en mars 2006 « agir pour l’eau » sous la présidence de Carl Wilhelm Stenhammar

A Cannes en mars 2008 « la paix est possible » sous la présidence de Wilf Wilkinson et la participation des past présidents Carlo Ravizza et Carl Wilhelm Stenhammar

A l’Unesco Paris en mars 2012 « la culture de la paix : une vision partagée Rotary Unesco » sous la présidence de Kalyan Banerjee.

Les symposiums dédiés à la paix en 2013 du Président Sakuji Tanaka et du chairman past président RI, Luis Vicente Giay dans 3 villes symboliques : Berlin – Honolulu et Hiroshima et leur appel pour une paix sans frontières.

Le Rotary International, l’Unesco et les comités interpays vous invitent à prolonger l’impact public de leur action en vous associant à leurs travaux pour faire rayonner le Rotary.

Le Rotary International comme organisation de service indépendante et l’UNESCO comme Institution Intergouvernementale – agence de l’ONU – ont des préoccupations communes et une approche identique dans plusieurs domaines : l’eau et l’assainissement, l’éducation et l’illettrisme, l’éthique et la culture de la paix.

Grâce à ses programmes pour la jeunesse, les centres pour la paix, les priorités stratégiques de la Fondation, son combat pour l’éradication de la polio, le Rotary œuvre pour que la paix soit possible.

Tandis que les rotariens engagés dans les comités interpays après la création du premier comité en 1950 entre la France et l’Allemagne se sont attachés à faire progresser l’entente entre les peuples, la bonne volonté et la paix sur le terrain.

Cette conférence mettra l’accent sur les moyens dont le Rotary, l’UNESCO et les comités interpays disposent pour faire avancer la paix et plus spécialement la paix civile, celle que doit construire la relation humaine.

Le dialogue entre les cultures dans les zones de conflits comme les Balkans, le Proche et Moyen Orient, la Méditerranée et sur le continent africain.

La paix par le service avec les efforts faits pour l’éducation pour tous et l’illettrisme, l’eau potable partout, les attentes éthiques des jeunes, les centres pour la paix et le rôle de nos étudiants dans les institutions internationales, les gouvernements et les ONG.

Les initiatives de paix des comités interpays ou comment le réseau des 300 comités sur la planète contribue à la compréhension réciproque et à la résolution des conflits.

Le Président Gary Huang en sa qualité de Président du Rotary et de représentant d’un continent où va se jouer en grande partie l’avenir du monde partagera sa vision.

Par ailleurs une déclaration pour la paix sera proposée par les participants. Elle complètera celles de Berlin et de Lisbonne en faisant appel à la puissance du Rotary comme organisation et au ferme engagement des rotariens au service de leur mouvement.

Ce sera l’un des évènements clé de l’année comme le souhaite le Président Gary Huang.

Et nous rotariens qui faisons de la qualité de la relation entre les personnes, de la dimension éthique des comportements et de notre engagement social, l’expression vertueuse du message d’amour originel,

Manifestons nous !

Le Rotary, j’y crois !

Par Serge Gouteyron

Convaincu que le Rotary par ses vertus et ses actes devait jouer un plus grand rôle dans la société civile, j’allai m’efforcer comme gouverneur de vivre et faire vivre le Rotary à travers la dynamique des clubs.

˝Vivre le Rotary˝ sera le titre de la publication mensuelle du district.

Je pensai que diffuser l’idéal rotarien partout permettrait de conquérir (et garder) de nouveaux rotariens.

Petit rappel : le plan de leadership du district (lancé sous la présidence de Carlo Ravizza), faisait du gouverneur l’envoyé spécial « relations publiques » du Président du Rotary ;

Et d’abord, quel rotary présenter : ce sera l’objet de la première édition de « Rotary mode d’emploi » (il y en aura 8 derrière) – la culture du Rotary portée par l’amitié et fondée sur l’éthique professionnelle, le service à autrui et la recherche de la paix-.

J’allai être aidé par le Président du Rotary 2000/2001, Frank Devlyn. Son thème « Faire prendre conscience et agir » s’inscrivait dans cette démarche.

Frank Devlyn à Lille

Vous savez Frank Devlyn, le Président qui lança 20 task forces : une dans chaque domaine du Rotary. Frank me fit l’amitié de présider à Lille, une conférence sur les comités interpays. Il y prononça cette phrase restée célèbre dans l’univers des CIP : « si les comités interpays n’existaient pas, il faudrait les inventer ».

Une soirée grandiose et chaleureuse comme nous les aimons, sous la coupole art déco de la Chambre de Commerce, clôtura cette journée.

Nous allons être également actifs dans les relations extérieures : à Moscou, à St Pétersbourg, à Beyrouth, à Amman, à Lublin, à Tunis, des visites amicales mais aussi ˝diplomatiques˝ et fraternelles, en particulier au camp d’extermination de Majdanek.

Le prix de la paix et de la compréhension mondiale, décerné aux sœurs ursulines de Pombal (Sénégal), bien relayé par les médias, sera une belle opportunité pour placer le rotary aux côtés d’acteurs de la société civile.

Prix de la paix
J.Duquesne – S.Gouteyron – la représentante des sœurs ursulines – Ph Vasseur
La représentante de la Mairie de Lille – Jean Maniglier – Mgr Defoi

L’université catholique de Lille, la mairie, l’évêché, une banque régionale (financeur du prix) et l’écrivain journaliste Jacques Duquesne.

Autre moment d’émotion et de relations publiques intenses : les 90 enfants de la troupe de chants et de danses Loktev du Palais de la jeunesse à Moscou invités par le district et le CIP France Russie pour 10 spectacles dont un à l’ambassade de Russie en présence de l‘ambassadeur, des personnels et des familles, un comité d’honneur prestigieux – émerveillement du public devant le talent, la beauté et l’histoire. Une image rafraichie de la Russie -.

Splendeur russe du Loktev

Au total 3 tournées (1996, 2000, 2010, la dernière lors de l’année de la Russie en France), placées sous la bannière de l’éradication de la polio – 30 séances et 20 000 spectateurs.

Restons à Moscou pour la création d’un centre de protection maternelle et infantile destiné à lutter contre les thromboses (35% des causes de décès à l’accouchement) : formation de médecins, fourniture de matériel d’analyse et publication d’un carnet de santé grâce à l’étroite collaboration entre l’académie médicale de Moscou et la faculté de médecine catholique de Lille.

Notre implication auprès des jeunes dans le concours d’expression orale, le trophée des jeunes talents de la musique, le Ryla (confié aux clubs ardennais), les échanges scolaires, les rencontres internationales d’été (confiées aux clubs de l’Aisne) sont autant de possibilités d’approcher les familles et de nous faire connaitre.

Dans une région où le chômage des jeunes pèse lourd sur l’environnement humain, la promotion de l’enseignement technique et professionnel, de l’apprentissage, des réseaux de parrainage, des entretiens d’embauches seront nos priorités, et nous recevrons, pour cela, à l’assemblée de district, l’appui officiel du Préfet de Région.

Assemblée de district à Denain
P. Mériaux (†) – M. Brabant Maire (†) – M. Millon sous préfet
G.Derasse – S. Gouteyron – M. Pautrat préfet de région

Je fondai quel qu’espoir sur le colloque « l’éthique et le rotarien » dans les locaux de la faculté dentaire à Lille. Nous avions invité 2 personnalités de premier plan sur le sujet : M. Jacques Benoit (auteur de Graine d’éthique) et le professeur Christian Hervé de l’Hôpital Necker.

L’exigence éthique des rotariens : un enjeu pour leur futur.

Pierre Lafforgue – Serge Gouteyron – Jacques Benoit – Pr Christian Hervé

Deux initiatives à la conférence de district permirent au Rotary de s’ouvrir sur la cité. Le public sera convié à la table ronde sur l’Europe (personnalités locales et parlementaires européens) mais surtout le Rotary offrit à toutes les associations valenciennoises une après-midi récréative qui eut son succès. Succès également pour la saynète des rotaractiens sur leur vision d’un club rotary…

Conférence de district qui se clôturera par une soirée animée par 30 rotariens russes et 20 jeunes en visite professionnelle dans le district en provenance de Pologne, Roumanie, Liban et Tunisie.

Rotary international à jamais !

Nous avons atteint, je crois, le but fixé : faire connaître le Rotary dans toutes les strates de la société (pour autant, les effectifs n’ont pas fondamentalement progressé 2 clubs créés).

Et ˝garder l’esprit˝ d’une communauté fraternelle et vivante.

Ceci dit quinze années plus tard, je pense toujours qu’une mission essentielle du gouverneur est d’installer le Rotary et sa culture au cœur de la société.

Et d’abord, dans les lieux d’influence politique, économique, professionnelle, universitaire, artistique avec une écoute toute particulière pour les préoccupations des nouvelles générations d’y à z.

Si la culture du Rotary, aujourd’hui comme hier, est une réponse aux questions du temps, la vie de club, elle, évolue et se prépare à de nouveaux modèles.

Les présidents de clubs et l’équipe du gouverneur

La genèse des Groupes Multidistricts d’Information du Rotaract

Par Cyril NOIRTIN

Si aujourd’hui les organisations rotaractiennes comme la Coordination Nationale Rotaract France ou E.R.I.C. (European Rotaract Information Center) bénéficient du soutien du Rotary, il faut savoir que ces organisations se sont créées sans l’approbation du Rotary International.

Pour bien comprendre cela, il faut revenir à la création même du Rotaract.

Tous les ans, le 13 mars, nous célébrons l’anniversaire de l’octroi de la première charte Rotaract au club de Charlotte en Caroline du Nord. Mais en réalité, c’est une longue histoire qui a précédé la création officielle du Rotaract.

Dès les années 50, de nombreux clubs de jeunes adultes ou d’étudiants ont été créés et parrainées par des clubs Rotary. Ces clubs vont fonctionner de manière « non officielle » et sous différents noms.

On trouve ces clubs essentiellement en Europe (sous le nom de Cercle Paul Harris) et en Australie.

En 1959, André Geubel, président fondateur du Cercle Paul Harris de Peruwelz en Belgique, décrivait son club comme « Un immense navire faisant route vers la paix et l’entente, battant pavillon de l’amitié, ayant comme gouvernail Servir et comme équipage tous les jeunes de bonne volonté ».

Ces organisations vont connaître une expansion importante mais essentiellement en Europe.

En 1965, ce mouvement commence à émerger aux USA suite à la création 3 ans plus tôt des clubs Interact dont les premiers membres atteignent alors l’âge limite.

C’est à partir de ce moment là que les dirigeants du Rotary International et le président Luther H. Hodges vont prendre conscience de l’importance de ces clubs et de leurs actions.

C’est ainsi qu’en 1968, le Conseil Central décida d’adopter ce mouvement et d’en faire un programme officiel du Rotary International. La première charte fut délivrée le 13 mars 1968 au club de Charlotte.

Bien qu’officiellement le Rotary International annonce que le Rotaract est né au États Unis car le premier club à recevoir officiellement sa charte fut américain, on ne peut pas oublier qu’un grand nombre de ces clubs de jeunes adultes affiliés au Rotary ont changé leur nom et ainsi rejoint la nouvelle organisation tout de suite après la création du club de Charlotte.

Ces mouvements furent la base qui permit au Rotaract de se répandre immédiatement dans le monde entier. C’est aussi pour cette raison que le Rotaract a longtemps été très développé et structuré en Europe et en Asie-Pacifique alors qu’il est longtemps resté très faible en Amérique du Nord.

En effet, après sa création officielle, le mouvement Rotaract sera pendant de nombreuses années considéré par le R.I. comme une simple action d’intérêt public d’un club Rotary.

Dans les années 80, alors que le programme Rotaract a continué à se développer et à s’étendre, l’administration du Rotary International a été incapable de suivre cette évolution et cette croissance et donc en conséquence n’a offert à ce programme que des services très limités voire inexistants. De plus l’évolution importante du Rotaract dans le monde, n’est pas apparente au Etats-Unis où le programme connaît des difficultés à ce développer. De ce fait, le Rotaract n’apparaît pas comme une priorité aux yeux de l’administration centrale du RI à Evanston.

Les années 90 vont marquer un tournant dans son histoire avec la création des Groupes Multidistrict d’information.

Tout est parti d’une grande réunion des Comités Inter-Pays du Rotary qui fut organisée à Strasbourg en 1987 au Conseil de l’Europe.

Près de 80 Rotaractiens venant des principaux pays européens avaient été invités à participer à cette réunion pour réfléchir sur une action qui favoriserait la communication du Rotaract en Europe.

A cette réunion, les Rotaractiens prirent conscience qu’aucun outils de networking existait pour le Rotaract. Il n’y avait pas d’annuaire, pas de newsletter. (Nous sommes en 1987 il n’y a ni Internet, ni Facebook et seuls une poignée de Rotaractiens ont accès à un fax).

Jan Huygens

Sous l’impulsion du Représentant Rotaract du district 217, Jan Huygens, et avec l’aide des Rotary clubs de Belgique, un groupe de Rotaractiens Belges décidèrent de créer un bureau européen du Rotaract et d’organiser, en mars 1988 la première Convention Européenne à Anvers qui accueillit 300 Rotaractiens venus de 16 pays Européens. Au cours de cette convention, le Centre d’information Européen du Rotaract (E.R.I.C. : European Rotaract Information Center) fut officiellement créé. Son rôle, distribuer un bulletin d’information en anglais auprès des clubs Rotaract d’Europe et éditer un annuaire européen du Rotaract.

Il ne fait aucun doute que la mise en place d’E.R.I.C. inspira les Rotaractiens français à créer quelques mois plus tard la coordination nationale.

A l’origine, ces organisations n’étaient pas reconnues par le Rotary International, qui voyait d’un très mauvais œil leur création et leur fonctionnement. En effet, le Rotary International n’a jamais été favorable à des organisations nationales ou continentales. Sa structure est basée sur une seule entité internationale qui est en relation directe avec les districts et les clubs.

Cependant, ces organisations rotaractiennes ont su rapidement montrer leur efficacité et leur capacité à diffuser l’information auprès du Rotaract permettant à ce dernier de se développer et par la même de faire progresser la connaissance de l’idéal Rotarien auprès des jeunes.

Pendant trois ans, ces organisations Rotaract vont rallier à leur cause de plus en plus de responsables Rotariens. Mais l’appui le plus déterminant sera celui de Rebecca D. Fritz, employée au siège mondial du Rotary et responsable de la division « Community Service » Très vite, Rebecca Fritz avait pris conscience que le secrétariat du RI ne pouvait pas satisfaire aux besoins de communication et d’interactions d’une organisation mondiale de jeunes adultes dont les exigences et les effectifs grandissaient tous les jours. A partir de 1991, elle va se rapprocher des responsables d’E.R.I.C. et ensemble ils vont travailler sur la reconnaissance des organisations multidistrict Rotaract.

En novembre 1991, le président du Rotary International Raja Saboo organisa une réunion à Londres de la commission Rotaract du RI.

Cette réunion aboutira à deux avancées majeures :

  • le concept de « Partenaire dans le Service » : le Rotaract n’est pas seulement une action d’intérêt public mais une organisation de jeunes adultes
  • et une recommandation qui sera présentée au Conseil Central d’envisager la création d’organisation multidistrict Rotaract.

De nombreuses réunions et échanges vont être organisés. En 1992, la réunion du Comité Européens du Rotaract (organe regroupant un représentant par pays et agissant comme « conseil d’administration » d’E.R.I.C.), à laquelle participe Rebecca FRITZ définit les statuts et les lignes de conduite des Groupes Multidistrict d’Information.

Présenté en juin 1992 au Conseil Central, la résolution approuvant, la formation d’organisation multidistrict d’Information pour le Rotaract est adoptée.

Le 15 mai 1993, le Conseil Central reconnaît officiellement YARN comme le Groupe Multidistrict d’information pour la région ANZO (Australie et Nouvelle Zélande). Une cérémonie officielle sera organisée lors de la réunion Rotaract de la convention du Rotary International de 1993 à Melbourne. Quelques mois plus tard, c’est au tour d’E.R.I.C. d’être reconnu par le Rotary.

En 1994, les Rotaractiens français obtiennent la reconnaissance de la Coordination Nationale Rotaract France

En juin 1995, l’organisation des manifestations Rotaract de la convention du Rotary Internationale de Nice sont confiés conjointement à la Coordination Nationale France et à E.R.I.C. Elles permettent une mise en valeur du travail des GMI.

En 1997, lors de son intervention devant les Rotaractiens, à la convention internationale de Glasgow, Luis Vicente GIAY, Président du RI en 1996-1997, fit l’éloge des Organisations multidistrict en déclarant : « Ces organisations proposent aux Rotaractiens la plupart des services que les bureaux du Rotary International apportent aux Rotariens : des information, des publications, des bureaux régionaux et un contact direct avec l’administration du Rotary International. La plupart de ces organisations ont mis en places des réunions multidistricts ainsi que des magazine traitant de l’actualité de notre organisation et quelques fois disponible en plusieurs langues. Les Rotaractiens européens ont été parmi les premiers à mettre en place ces Groupes multidistrict et continue à en promouvoir le concept.

Grâce au travail de ces GMI, les Rotaractiens ont montré que le Rotaract est plus qu’une simple « action rotarienne ». C’est une organisation à part entière, fonctionnant au sein du Rotary International et disposant d’une identité propre et des capacités à organiser et à financer des projets nationaux, voire internationaux. »

Réunion d’ERIC à Anvers

En 1998/1999, sous la présidence de James LACY, le Conseil Central a décidé de promouvoir la création Groupe Rotaract Multidistrict dans les régions où ces derniers n’existent pas encore. Une brochure fut développée et des forums sur ce sujet furent organisés lors des conventions du Rotary International.

Ces Organisations Rotaract Multidistrict ont été parmi les premiers Groupes Rotariens à développer des services sur Internet. Les sites Internet de ces organisations proposent aux Rotaractiens et Rotariens des nouvelles et des informations sur le Rotaract ainsi que la mise à disposition de version “en ligne” des publications.

Depuis 20 ans, les Organisations Rotaract Multidistrict ont été moteur dans le développement de la communication et dans la promotion du Rotaract. Elles ont été, pour une grande part, à l’origine de l’expansion du Rotaract dans plusieurs régions du monde. Elles ont aidé à mieux cibler et à mieux contenter les besoins des Rotaractiens dans les domaines de la formation au leadership et dans la formation d’un réseau international d’amitiés et de services rendant ainsi le Rotaract plus attractif et préparant ses membres à devenir de futurs Rotariens.

Intervention de Cyril Noirtin à la Convention Nationale du Rotaract France à Tours en Juillet 2014.

 

 

La genèse de la Coordination Nationale Rotaract France

Par Cyril NOIRTIN
Ancien Coordinateur National Rotaract France 1994-95

Il y a 20 ans, la Coordination Nationale Rotaract France était reconnue officiellement par le Rotary International en tant que Groupe Multidistricts d’information.

Remise de la charte de la Coordination Nationale Rotaract France lors de la Convention Nationale à Clermont-Ferrand en Octobre 1994

Pourtant cette association fut en réalité créée en 1988 sous l’impulsion de Lionel Bourgue, membre du Rotaract club de Lyon et des 13 Représentants Rotaract de District de l’époque pour permettre à chaque club Rotaract de bénéficier de l’expérience et de l’aide des autres.

Elle s’était donnée comme triple mission : L’information, la communication et le service.

L’information avec la mise en place de réunions et de manuels de formation (dont le classeur « Voici le Rotaract ») pour améliorer la connaissance que les Rotaractiens ont de leur organisation.

La Communication avec la publication d’un journal « Rotaract France Magazine », d’un annuaire, d’une boutique Rotaract (pour offrir des insignes et objets aux couleurs du Rotaract), des trophées de la communication et plus tard d’un site Internet.

Le Service fut l’originalité de la Coordination Nationale par rapport aux autres Groupes Multidistricts.

En effet, pour les fondateurs de la Coordination, le Rotaract France devait « être au cœur de l’action et avoir l’action à cœur ».

La mise en place d’une action nationale annuelle devait permettre aux clubs Rotaract de France d’avoir un impact grâce à une action majeure et à unifier les Rotaractiens Français.

L’une des premières actions fut « Handi 48 » dont l’objectif était de contribuer au financement d’un catamaran de 48 pieds de long pouvant être équipé d’un véhicule amphibie et spécialement construit pour des handicapés.

En 20 ans, les actions nationales des clubs Rotaract de France ont permis la construction de 30 maisons en Inde, la fourniture d’un dispensaire ambulant au Burkina Faso, l’organisation de collecte de fonds pour le financement de journées nationales de vaccination contre la polio, et bien d’autres projets.

Parmi ces actions, la plus mémorable est peut-être la participation du Rotaract au 1er Sidaction. Les Rotaractiens avait mis en place un réseau de collecte nationale qui permit de récolter près d’un million et demi de francs. Cette action avait été réalisée à l’initiative du Rotaract Club de Tours, dont l’un des membres Etienne Brunet (ancien coordinateur national) était atteint du SIDA. Il est à noter que cette action reçue la reconnaissance présidentielle du Rotary en juin 1994 lors de la convention Internationale de Taipei.

Présentation de l’action Sidaction par les membres du Rotaract Club de Tours

Présidée aujourd’hui par le rotaractien parisien Ali HOJEIJ, la Coordination Nationale continue de soutenir les actions des clubs Rotaract de France et contribue à la promotion du Rotaract et du Rotary.

Rotary Leadership Institute : la division française

Par Jacques di Costanzo

La Division Française de l’Institut Rotarien de Leadership (IRL) s’est réunie, comme chaque année, le 20 octobre 2014 à Lyon. Etaient présents les Vice-Présidents et les responsables de la formation IRL des 15 districts Français et d’Afrique de l’ouest et des 23 pays composant la Division Française, ainsi que des représentants nationaux du Rotaract.

Depuis sa création en 2007, la Division Française a formé 1150 stagiaires Rotariens et Rotaractiens dont 250 en 2013-14. Il s’agissait dans tous les cas de Rotariens désireux de compléter leur formation dans le domaine du leadership afin d’assumer des fonctions de dirigeant au sein du Rotary ou du Rotaract. Rappelons que les programmes de la Division Française permettent aux Rotariens de progresser à la fois dans la charge qu’ils ont acceptée au Rotary et dans leur parcours professionnel. Ceci explique l’engouement, pour ce type de formation, essentiellement interactive, des plus jeunes Rotariens et des Rotaractiens qui constituent la majorité des participants. La Division Française a, en premier lieu, décidé d’adopter dorénavant l’appellation « Division Francophone » en raison de la présence en son sein de Districts et de pays Africains francophones.

Par une décision prise en 2002 et toujours valable, le Conseil d’Administration du RI encourageait fortement tous les districts à adopter les programmes du Rotary Leadership Institute (RLI). D’autre part, Le Conseil de Législation du RI, lors de sa réunion d’avril 2013, s’était prononcé par 385 voix sur 537 en faveur de l’intégration des programmes du RLI international dans ceux du RI. La session de juin 2014 du Conseil d’Administration du RI, tout en confirmant officiellement l’utilité et la qualité de l’enseignement dispensé par le RLI, a préféré toutefois lui conserver son autonomie.

Rappelons que le RLI international, actuellement présent dans 193 pays et dans 356 districts, bénéficie du soutien actif de tous les Past Présidents Internationaux du RI, comme de celui du Président en exercice Gary Huang. De nombreux Administrateurs et 16 Présidents du RI, anciens, élus ou en exercice, sont également impliqués dans le RLI en tant que Présidents de Divisions ou membres du Comité Consultatif. Dans un message daté du 31 octobre 2014, le Président International Gary Huang rappelait : « Le Conseil d’Administration du RI reconnait le succès du RLI et encourage les districts à utiliser les programmes du RLI ou à développer des programmes similaires avec des méthodes d’enseignement appropriées à leurs régions. Le Conseil dministration du RI a soutenu cette décision depuis 2002. Le succès du RLI est tel qu’il est devenu la base d’un programme enseigné localement et non comme un programme officiel du RI ».

Les Rotaractiens, désormais fortement engagés dans l’IRL, ont souhaité créer, dès le début de 2015, une entité rotaractienne IRL au sein de la Division Française. Cette proposition a été adoptée, avec enthousiasme, à l’unanimité.

Il a donc paru nécessaire d’élaborer un programme et une base de données communs au sein de la Division Française afin d’assurer une formation homogène dans tous les districts impliqués. Ainsi, le programme de la Division Française comprendra désormais un module central obligatoire pour tous les stagiaires comportant notamment des sessions sur les thèmes: leader-manager, prise de parole en public, animation de réunions et gestion de projets. Deux modules optionnels complémentaires seront destinés l’un aux fonctions de dirigeant au sein du Rotary, l’autre à l’activité professionnelle proprement dite. Le Rotaract sera désormais intégré dans cet organigramme au même titre que le Rotary.

La Division Française de l’IRL se veut ainsi plus polyvalente en donnant aux Rotariens et aux Rotaractiens des moyens supplémentaires pour optimiser la conduite d’un projet ou la direction d’une entreprise. La Division Française, qui s’inscrit ainsi parfaitement dans l’esprit et dans l’éthique du RI, se projette dans l’avenir en formant des leaders et des jeunes professionnels qui constituent l’avenir du Rotary International.

Le Rotary, j’y crois !

Par Serge Gouteyron

Comme beaucoup d‘entre nous, j’ai intégré un club sans bien connaître ce qu’était le Rotary (cela aurait pu tout aussi bien être un club Lions). Mais je dois dire que j’étais plutôt fier d’avoir été sollicité.

Il y a 25 ans, je voyais le Rotary comme un cercle prestigieux dans lequel se côtoyaient les élites professionnelles de la ville.

Mes 2 parrains avaient, eux, beaucoup insisté sur la camaraderie et sur les liens invisibles qui unissaient les membres du club.

D’emblée, j’ai été happé par l’action internationale. C’est bien d’ailleurs ce qui a marqué dès le début, mon intérêt pour le Rotary. Retrouver à travers le monde des amis, qui partagent votre idéal, en capacité d’actions sur tous les territoires de la planète.

Dès mes premiers mois, j’ai saisi l’opportunité de participer avec 150 membres du district à la remise de charte du 2ème club de Pologne à Lublin. L’initiative comme bien d’autres en revenait à Marcel Stéfanski, futur gouverneur, avec lequel j’allais travailler très étroitement jusqu’à son décès en 2010.

Je voyageais beaucoup pour mon entreprise et plusieurs fois j’avais rendu visite au tout récent club de Moscou. C’est ainsi qu’en 1993, 15 membres du club et leur famille furent reçus par notre club à Denain. Evènement mémorable, les rotariens moscovites découvraient alors leur nouvelle liberté et nous observions avec attention ces hommes et ces femmes enfermés dans leur pays durant 3 générations.

Le club de Moscou à Denain

C’était le 1er club créé en Russie et les rotariens étaient souvent des personnalités intellectuelles ou des chefs d’entreprises publics ou semi privés, qui apprenaient le Rotary en marchant, à l’écoute et bienveillants comme nous le vérifierons lors des nombreux déplacements de notre club en Russie avec quelques privilèges comme celui d’occuper la loge des Tsars au Bolchoï.

Toujours est-il que ma curiosité pour le Rotary s’aiguisait. Les actions de clubs, sa vie chaleureuse, la solidarité envers les plus défavorisés, tout indiquait qu’être rotarien impliquait une façon personnelle de voir le monde, de s’y comporter.

Presqu’une philosophie de la vie.

J’ai donc cherché à approfondir mes connaissances. Je me plongeais dans le manuel de procédures (on aurait pu faire plus simple) ce qui me sera très utile lorsque j’aurai à préparer par 4 fois des propositions pour le Conseil de Législation. J’aime à rappeler que le Conseil de Législation est, dans notre structure, le seul lieu où les rotariens peuvent innover même si ce n’est pas très facile d’y faire partager son point de vue.

C’est vrai aussi pour le Conseil d’Administration mais à condition de convaincre les permanents et les administrateurs, ce qui est toujours possible avec des propositions visant l’intérêt supérieur du Rotary.

Je lisais également tout ce qui avait trait au Rotary. J’acquis la conviction (toujours aussi forte aujourd’hui) que cette connaissance est nécessaire pour nos actions et indispensable pour la croissance des effectifs.

Nous sommes en 1995. Bill Huntley était Président du RI avec son merveilleux thème « Sois un ami » et j’étais président du club.

Le développement des effectifs était déjà un leitmotiv fort. Le club y répondra en faisant passer son effectif de 27 à 32 membres après une journée portes ouvertes (déjà) , mais 19 ans après, 1 seul des 5 membres accueillis est resté rotarien.

Le club parrainera 2 nouveaux clubs 1 en Russie et 1 dans le Valenciennois

C’est sous ma présidence que nous avons créé à Moscou (assez naturellement) le comité interpays entre la France et la Russie. L’Ambassadeur de France, M. Pierre Morel assistait à la cérémonie. La ville de Moscou aurait dû être représentée par son maire (rotarien) mais il délégua l’un de ses adjoints (également rotarien).

Inoubliables souvenirs, fraternité des 150 participants russes et des 15 participants français. Les prémisses d’un monde différent (malheureusement 2 des membres rotariens russes trouveront quelques mois plus tard une mort tragique)

Le Rotary s’ouvrait en Russie pour la 1ère fois, à l’inverse des autres pays de l’Est où le Rotary était déjà présent avant les dictatures communistes.

Il y avait en 1995, 5 clubs, 1 club Innerwheel et le comité France Russie allait contribuer activement à la création de 12 clubs sur les 50 existants aujourd’hui.

Création du CIP France Russie

Je salue ici tous les présidents de ce comité France Russie, côté français et côté russe qui ont fait de ce comité au cours de ces 20 ans un comité exemplaire par ses réalisations dans tous les domaines (expansion, actions humanitaires, culturelles, éducatives, professionnelles, relais diplomatiques…)

Un cheval offert par les rotariens français pour le centre hypothérapie de Moscou

D’ailleurs après Moscou, ce sera avec les 2 premiers clubs de St Pétersbourg que nous construirons une relation de confiance et d’amitié toujours active.

Un comité qui a fait de la compréhension entre les peuples une réalité.

Mon année de présidence fut également placée sous le signe de l’Europe. C’était au tour de notre club d’organiser l’Eurotary – rencontre annuelle dans l’un des clubs des 17 pays (1 par pays) -.

Là aussi communion et fraternité, une soirée autour d’un barbecue familial, un diner de gala dans une Abbaye cistercienne et une croisière en bateaux mouches sur la Seine (plus de 250 participants européens) entre les clubs de la vieille Europe (Grande Bretagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays Bas, Espagne, Suède, Allemagne) et ceux des pays de l’Est (Pologne, Ukraine, Biélorussie, ancienne Allemagne de l’Est, Russie) : ceux-ci enthousiastes, fragiles mais prêts à vivre intensément leur nouvelle vie, rassemblés autour du thème « le Rotary dans l’Europe de demain » car tous voyaient de Londres à St Pétersbourg une seule Europe.

Il y aura également la remise de charte (pour laquelle j’ai eu l’honneur d’être le représentant du Président International) pour le club russe de Narjan Mar à 300 kms au-delà du cercle polaire, en Sibérie – seul moyen d’accès l’avion et encore un avion à tout vent.

Quel moment prodigieux de partager ainsi, au pays des Nénets, sous la tente, dans la toundra glacée : vivres et fraternité boréale.

A la fin de la présidence du club, j’étais définitivement acquis à l’idée que la compréhension entre les peuples était possible comme le « vivre ensemble » si nous trouvons avec l’autre, un lien amical et sincère comme le Rotary le procure.

La polio et la géopolitique

Par Christian Michaud

La majorité des cas dans les 3 pays d’endémie viennent du Pakistan avec 174 sur un total de 209 (soit 74%). Le Nigéria avec 6 cas contre 49 à la même date de 2013 est en très net progrès. Ceci est peut-être l’une des conséquences du revirement récent des responsables religieux musulmans qui s’engagent maintenant à promouvoir la vaccination.

Dans les pays non endémiques la baisse est significative 19 cas contre 193 l’an dernier à la même époque mais ils montrent que le risque de transmission reste significatif et inquiétant en particulier à partir du Cameroun et de la Guinée équatoriale. C’est ce risque de propagation internationale du poliovirus sauvage qui a justifié l’urgence de santé publique de portée internationale lancée le 5 mai 2014 par le directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan afin de préserver les acquis.

Cette initiative de l’OMS avait pour objectif de mettre les pays concernés face à leurs responsabilités et de remobiliser la communauté internationale.

Ses conséquences sont nombreuses, comme :

  • la surveillance aux frontières afin d’empêcher la « sortie » mais aussi « l’entrée » du virus
  • la décision de nombreux pays d’accroître leur aide financière à l’éradication de la polio
  • Ainsi, lors de la 67ème Assemblée mondiale de la Santé qui s’est tenue fin mai :
    •  les pays transmetteurs du virus de la polio, le Pakistan et le Cameroun ont présenté les mesures prises pour mettre en œuvre ces recommandations. Maintenant le Pakistan et le Cameroun obligent tous les voyageurs, et non seulement les enfants, à être vaccinés avant de quitter le pays.
    • les pays exempts de poliomyélite ont souligné la nécessité de rester vigilants et de maintenir une forte immunité.

La carte précise l’emplacement des réservoirs de virus sauvage dans les trois pays endémiques : le Pakistan, l’Afghanistan et le Nigéria. Dans ces trois pays (en rose) les zones infectées sont limitées (rouge foncé).

Les zones de flambée et de transmission apparaissent en orange.

Ce risque de transmission du virus en raison des facilités de déplacement dans le monde est une réalité illustrée par sa détection au Brésil ! Le 18 Juin 2014, l’OMS a signalé la détection de poliovirus sauvage dans des échantillons d’eaux usées, collectés en mars 2014, dans l’état de São Paulo. Le Brésil mène cette surveillance depuis plus de 20 ans. Le taux de vaccination étant suffisamment élevé aucun cas, à ce jour, n’a été constaté. Le virus isolé possède un profil génétique voisin d’une souche trouvée en Guinée équatoriale.

Les nombreuses zones de conflits dans le monde : en Syrie, Irak, en Somalie au Nigéria et surtout au Pakistan, provoquent l’exode de populations sous-vaccinés. On les retrouve sur les diverses voies de migration (dont l’Europe). Ce sont autant de risques de transmission du virus de la polio. Il s’agit vraiment d’une géopolitique de la poliomyélite dans un monde qui est devenu « un village ». Alors, tant que la polio est présente quelque part sur la planète, dans les régions les plus éloignées, aucun pays n’est à l’abri même l’Europe, même l’Italie. Seule la vaccination peut protéger nos enfants.

Au Pakistan, l’essentiel des cas rencontrés se concentrent dans les zones tribales à la frontière avec l’Afghanistan où les talibans s’opposent à la vaccination depuis 2012, (56 vaccinateurs, héros de la lutte contre la polio, ont été tués par les talibans). Dans ces zones l’armée pakistanaise a lancé une vaste opération militaire anti-talibans (carte ci-dessous). Ce conflit a poussé des centaines de milliers de civils sur les routes. Un exode dont les autorités entendent profiter pour vacciner ces populations contre la polio. Comme les communautés déplacées fuient dans d’autres régions du Pakistan et de l’Afghanistan, les activités de vaccination sont en cours dans les camps de réfugiés ainsi que dans les postes de vaccination de transit. Plus de 800 000 personnes ont été vaccinées au Pakistan dans le cadre de ces efforts et plus de 35.000 en Afghanistan. (www.polioeradication.org/)

La situation sur le front de la polio est difficile mais beaucoup de signes sont extrêmement positifs. L’urgence de santé publique de portée internationale de l’OMS a porté ses fruits :

  • les pays d’Afrique et du Moyen O rient ont lancé de très nombreuses campagnes de vaccinations,
  • les surveillances aux frontières s’intensifient,
  • au Pakistan la bataille contre les talibans permet de vacciner des centaines de milliers de personnes ce qui a conduit des journaux à titrer : « l’exode face à l’offensive dope la vaccination contre la polio »,
  • de nombreux responsables religieux musulmans préconisent la vaccination.

En guise de conclusion je citerai John F. Germ, Président de la commission PolioPlus internationale et Président RI nommé 2016-2017 :

« Nous avons fait la promesse aux enfants du monde d’éradiquer la polio et les Rotariens tiennent leur parole. « 

Lettre à la souffrance

par Bernard Descampiaux

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille [….]
Ma Douleur, donne-moi la main : viens par ici, |…]
(Charles Baudelaire – « les fleurs du mal »)

Jusqu’à ce fameux jour de novembre, je n’ai connu en mon corps que les maux et maladies des enfants ordinaires. J’ignore ton existence. Je ne sais pas jusqu’à quelle profondeur tu es capable de t’insinuer.

Tu as plus d’un tour dans ton sac, experte pour surgir sans crier gare, t’installer partout, occuper mon corps, en entier, comme si tu étais chez toi. Il parait que, normalement tu es juste là pour donner l’alarme, pour attirer l’attention sur ce qui ne va pas, pour permettre au médecin de faire son diagnostic. Alors, une fois cela accompli, pourquoi ne te retires-tu pas ? Pourquoi est-ce que tu t’incrustes ? Tu sais, parfois je crois que tu t’acharnes sur moi. Mais qu’est-ce que je t’ai fait ? Pourquoi m’en veux-tu à ce point ?

« Polio souffrante », qu’ils ont dit, comme si cela pouvait tout justifier, tout permettre, puisque la fatalité le décide ainsi : « Polio souffrante ».

Mon corps est un bâton de bois. Dur. Rigide. Les articulations ne plient plus. Je suis lourd comme un arbre mort. Alors il me faut subir « les postures ». Lutter contre les rétractions des muscles qui pourtant ont rendu l’âme et cependant résistent, comme pour un ultime combat destiné à m’abattre encore. Et toi tu viens t’infiltrer dans chaque fibre musculaire éteinte, histoire d’occuper le terrain. Les crampes que j’ai connues enfant, à côté des douleurs que tu infliges, c’est de la douce rigolade…

Il faut tenir une heure. Une heure de posture, deux fois par jour les premières semaines, parce qu’il faut faire plier l’articulation de la hanche, du genou, de la cheville. Plier encore, déchirer les muscles, les mater. Chaque heure est un calvaire. Tu ne rends pas les armes. Tu as décidé que tu ne lâcherais pas la prise, que tu resterais prégnante jusqu’à l’ultime seconde. Et quand vient la délivrance, lorsque la kiné revient délier les sangles, faire cesser ce qui ressemble tellement à de la torture, alors, dans un ultime effort, tu te fais d’une violence extrême dans l’articulation elle-même lorsque celle-ci est ramenée au repos.

Tu veux que je te dise ? Tu es une vraie garce. Une salope. Je te hais. J’ai cru que l’on pouvait composer avec toi, comme dans ce poème de Baudelaire. Mais non. Tu prends plaisir à mes pleurs, mes cris, ma supplication que l’on arrête. Tu as ce sourire narquois des crapules lorsque la kiné est en retard de quelques minutes pour me délivrer. Et puis, tu sais, tu sais très bien, que tout à l’heure, tu recommenceras. Et que cela durera encore des semaines et des semaines.

Extrait du livre de Bernard Descampiaux « Lettres aiguës et accents graves »
b.descampiaux@wanadoo.fr

Lien internet où on peut se procurer le livre
http://www.thebookedition.com/lettres-aigues-et-accents-graves-bernard-descampiaux-p-54968.html

Mali : 10 millions de dollars pour l’eau

Par Serge Gouteyron

C’est l’accord de partenariat conclu entre l’Amicale d’action du Rotary EAU ET ASSAINISSEMENT (Wasrag) présidée actuellement par Bill Boyd ancien président du Rotary,

Et la Fondation ONE DROP constituée à l’initiative de Guy Laliberté, le fondateur du Cirque du Soleil à Montréal représentée par Mme Catherine Bachand.

One Drop est déjà présent en Afrique de l’Ouest, en Amérique du Sud et en Inde. Le choix s’est arrêté sur le Mali : l’un des pays les plus pauvres du monde par ailleurs francophone.

Il s’agit d’un accord du type de la Fondation Rotary et de la Fondation Bill et Melinda Gates pour Polio :

One Drop abondera jusqu’à 1 million de dollars par an pendant 5 ans les projets « eau et assainissement » en priorité dans les secteurs de Bamako et Sissoko. Les projets seront présentés par Wasrag (jusqu’à 1 million de dollars par an) financés par les clubs, les districts, la Fondation Rotary, des mécènes et des institutions spécialisées.

Le comité de pilotage comprendra les représentants du Rotary et les représentants de la Fondation One Drop (à parité).

Bill Boyd, Ancien Président du Rotary International et Chairman de WASRAG

Pour le Rotary : Bill Boyd, Ron Denham (fondateur en 2007 de Wasrag), Tom Thorfinnson et Serge Gouteyron (tous 2 anciens vice-président du RI).

Le rôle du comité de pilotage est d’examiner et approuver les projets présentés (d’un montant minimum de 500 000 dollars !), les collectes de fonds, de faire le choix des équipes, exercer le contrôle technique et financier, mesurer les impacts.

Un rotarien malien Sunny Akuopha de Bamako sera le manager de l’opération sur place.

Améliorer les conditions de vie pour 1 million de personnes au Mali d’ici 2020, c’est l’objectif de cet accord très large puisque :

il s’agit de fournir non seulement de l’eau potable à usage domestique ou de production, mais également de créer des structures de micro financement pour lancer des productions agricoles et de mettre en place un volet social pour la sensibilisation à l’éducation à l’alimentation et aux conditions sanitaires.

Les rotariens francophones et les comités interpays auront l’ambition d’œuvrer à la réussite d’un partenariat de grande ampleur et de contribuer ainsi à la renaissance de ce pays.

Bien sûr cette action ne concerne pas que les rotariens francophones, elle concerne tous les rotariens mais les rotariens francophones sont en première ligne pour aider ce pays en situation très difficile.

La conférence du district 1912 à Ptuj en Slovénie

Par Serge Gouteyron

J’ai représenté récemment le Président Ron Burton à la conférence du district 1912 de Slovénie à Ptuj.

La Slovénie est un petit pays (2 millions d’habitants dont 300 000 habitants dans la belle capitale de Ljubljana).

Le Rotary y est représenté par 45 clubs et 930 rotariens – 15 clubs rotaract avec 250 rotaractiens – 6 clubs interact. Renault a une usine très importante à Novo Mesto.

J’ai apprécié tout particulièrement l’esprit positif des rotariens slovènes face au Rotary, à leur pays, à leur histoire.

La Slovénie grâce probablement à cet esprit et au fait qu’elle soit à 90% chrétienne a pu échapper à la guerre de l’ex Yougoslavie il y a plus de 20 ans.

J’ai été surpris et en même temps impressionné par les actions professionnelles entreprises sur « l’éthique et la morale ». Des séminaires, des échanges qui regroupent de nombreux rotariens et dans lesquels les questions morales (le bien et le mal dans sa profession) ont une grande importance. Il faut dire que de nombreux rotariens exercent une activité industrielle.

La Slovénie en est à son 3ème gouverneur. Elle était auparavant rattachée au district autrichien qui a été longtemps le plus grand des districts (avec 4500 rotariens).

Il est vrai qu’aujourd’hui elle doit se développer pour répondre aux nouvelles normes et le projet du gouverneur est de transformer progressivement les clubs rotaract (très dynamiques) en clubs rotary comme l’ont fait les clubs du Maghreb il y a 4 ans tout en reconstituant derrière les clubs rotaract.

Pari ambitieux mais possible.

En tous les cas, une conférence de district simple et motivante, un peu à l’ancienne puisqu’elle s’est terminée par une visite à pied de la ville avec halte au château, au monastère et dans les cafés.