LA CULTURE DU ROTARY

Blog de Serge GOUTEYRON

LA CULTURE DU ROTARY - Blog de Serge GOUTEYRON

Le Rotary : un réseau professionnel engagé

Par Serge Gouteyron

Aujourd’hui encore, nous sommes subjugués par l’aventure incroyable des fondateurs du Rotary en 1905 :
Paul Harris, avocat, Silvester Schiele, négociant en charbon, Gustave Loehr, ingénieur des mines et Hiram E. Shorey, tailleur.

Réunir le monde des affaires dans des clubs d’amis.

Et par ce levier contribuer à changer leur cité – Chicago – et plus généralement la société en y apportant philanthropie et droiture.

Auxquels s’ajoutera en 1921, » l’aide à l’avancement de la paix« .

La convention de Portland en 1912 tranchera le débat de fond – la confrontation qui oppose les partisans d’une « aide directe aux intérêts d’affaires de ses membres » à ceux qui au contraire soutenaient que « l’idée de service ne saurait être confondue avec l’idée de gain « .

Le Rotary y adoptera la devise : le service avant tout Service Above Self Servir d’abord pour nous qui deviendra officielle en 1950.

Si les clubs Rotary ne sont pas un tremplin pour les affaires, dans le club nous sommes en confiance.

Ce qui caractérisait alors le rôle des rotariens dans leur entreprise c’était d’abord le facteur humain dans la relation employeur / employé.

En 1915, est adopté le « code de probité » avec cette question « comment appliquer l’idéal de service sur le lieu de travail » et surtout cette affirmation.

Aucune transaction ne se justifie à moins que les 2 parties en bénéficient, un mode de pensée qui préfigure ce que sera le critère des 4 questions, 17 ans plus tard.

Il s’agissait pour les rotariens de résoudre le conflit naturel entre le désir du profit naturel de l’entrepreneur et le devoir de servir autrui.

La doctrine rotarienne apparaissait comme le fondement du succès et du bonheur dans le travail ; ce que Paul Harris a si bien dit en 1915 :
« Je considère parfois le Rotary comme l’ébauche d’une philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur. »

Après le code de probité, ce seront les codes de déontologie.

Le Président du RI , Raymond Havens, 1922/23 choisira comme thème : « la déontologie professionnelle est le fondement de la civilisation universelle » Tandis que le président du RI , Arthur Sapp 1927/28 demandera que « toutes les entreprises se dotent d’un code de déontologie inspiré du Rotary« .

Cette doctrine et cette philosophie trouveront leur expression la plus aboutie en 1932 dans le critère des 4 questions d’Herbert Taylor .

Rotarien – cadre de banque – il est appelé pour redresser une entreprise d’ustensiles de ménages au bord du gouffre.

Il proposa une démarche, un mode de pensée et d’actions fondé sur une introspection exigeante :

  • Est-ce conforme à la vérité ?
  • Est-ce loyal de part et d’autre ?

Et le dépassement de soi :

  • Est-ce susceptible de stimuler la bonne volonté réciproque et créer des relations amicales ?
  • Est-ce bénéfique pour tous les intéressés ?

Toujours cette idée d’être au plus près de sa vérité et que chacun en retire quelque chose.

L’Histoire au Rotary retient que l’Aluminium Company remboursera ses dettes et même versera des dividendes.

Herbert Taylor deviendra Président du Rotary International en 1945.

Ainsi entre 1905 et 1932 la première génération de rotariens a construit le Rotary autour de l’intégrité dans les affaires, la philanthropie dans la vie et un plaidoyer actif pour la paix.

Même si dans la 2ème moitié du siècle dernier l’expansion fulgurante du Rotary se soit faite surtout sur la philanthropie, supplantant dans les esprits l’implication professionnelle.

Les buts du Rotary sont clairs sur les 2 composantes :

« L’observation de règles de haute probité dans l’exercice de sa profession » et  » la profession un vecteur d’action dans la société« .

Gardons à l’esprit l’adresse en 2007, de l’ancien Président Bicchaï Rattakul aux gouverneurs : Pensez que si vous représentez le Rotary dans votre profession vous représentez aussi votre profession dans le Rotary ;

Aujourd’hui, Paul Harris et ses amis seraient les premiers à soutenir « l’Entreprise objet d’Intérêt Collectif » – rapport de Nicole Notat et Jean Dominique Senard – les nouveaux modèles entrepreneuriaux – la responsabilité sociale et environnementale comme l’entreprise à mission.

En tout cas, l’opportunité pour nous rotariens de se rappeler nos sources, retrouver notre place dans les instances professionnelles et faire vivre nos valeurs originelles.

C’est dans cette perspective que l’initiative proposée lors de la conférence du district 1670 à Marcq en Baroeul le 15 juin dernier * doit être considérée :

Ecrire en collaboration avec les autres réseaux la charte éthique de l’Entreprise.